Ces Bengals de Cincinnati ne cessent vraiment pas d’étonner. Alors que tout indiquait qu’ils s’apprêtaient à subir une correction en règle aux mains de Patrick Mahomes et des Chiefs, dimanche à Kansas City, les tigrés ont redoublé d’ardeur et ont pris le contrôle du match au retour de l’entracte.

En avance 21-3, les Chiefs se voyaient sûrement déjà à Los Angeles pour y disputer le Super Bowl dans deux semaines. C’était presque trop facile.

Dans un revirement de situation qui ne se dessinait pas à l’horizon, mais pas du tout, Joe Burrow et ses jeunes coéquipiers ont ensuite inscrit 21 points de suite pour prendre les devants 24-21. Mahomes a toutefois mené les siens jusqu’à la ligne de 5 verges des Bengals avec un premier essai alors qu’il ne restait que 1 min 30 s à jouer au 4quart. Il allait encore permettre aux Chiefs de l’emporter à la toute fin.

Non. Comme elle l’avait fait tout au long de la deuxième demie, la défense des Bengals a eu le meilleur, réussissant notamment des sacs sur le deuxième et le troisième essais. Harrison Butker a sauvé la mise pour les Chiefs avec un placement de 44 verges pour forcer la tenue d’une prolongation.

Comme cela avait été le cas face aux Bills de Buffalo la semaine dernière, les Chiefs ont eu la chance d’entreprendre la prolongation avec le ballon. Incapable de trouver son rythme durant toute la deuxième demie, l’attaque des Chiefs a bousillé sa chance. Le demi de coin Eli Apple a raté une interception de très peu, puis dès le jeu suivant, Jessie Bates III a fait dévier une passe et le ballon s’est retrouvé dans les mains de Vonn Bell, la deuxième interception du match de Mahomes.

PHOTO JAY BIGGERSTAFF, USA TODAY SPORTS

Patrick Mahomes

Quelques minutes plus tard, le botteur de première année Evan McPherson a réussi le placement victorieux de 31 verges et les Bengals venaient de surprendre les doubles champions de la Conférence américaine par la marque de 27-24. McPherson a maintenant réussi ses quatre tentatives de placement pour le troisième match de suite depuis le début des éliminatoires (12 en 12).

Meilleur en deuxième demie qu’en première, Burrow a réussi 23 de ses 38 passes pour 250 verges, 2 touchés et 1 interception. À l’inverse, Mahomes a mal joué après une brillante première demie dans laquelle il avait réussi 18 de ses 21 passes pour 220 verges, 3 touchés et aucune interception. Au retour de la pause, Mahomes n’a touché la cible que 8 fois en 18 tentatives pour 55 verges de gains, aucun touché et 2 interceptions. Une telle baisse de productivité est difficile à expliquer, ajustements en défense ou pas…

Burrow, Tee Higgins (6 attrapés pour 103 verges), Ja’Marr Chase (6 attrapés pour 54 verges et 1 touché) et Joe Mixon (88 verges au sol et 27 par la passe) ont apporté leur contribution, mais notons également le travail de la ligne offensive. Une semaine après son affreux match au Tennessee, le quintette n’a accordé qu’un seul sac aux Chiefs.

C’est grâce à leur défense que les Bengals participeront au Super Bowl pour la troisième fois de leur histoire et la première depuis la saison de 1988.

L’unité semblait n’avoir absolument aucune réponse en première demie. Les Chiefs ont marqué un touché à chacune de leurs trois premières possessions et auraient dû ajouter un placement sur leur quatrième à la toute fin de la demie. Trop gourmands, ils ont voulu marquer un touché, mais Tyreek Hill a été plaqué à la ligne d’une verge des Bengals sur le dernier jeu de la demie. Trois points perdus qui ont coûté cher au bout du compte…

Comme elle l’avait fait lors de l’affrontement précédent entre les deux équipes, le 2 janvier, la défense des Bengals s’est métamorphosée entre les deux demies. Au début du mois, les Chiefs avaient marqué 28 points en première demie, puis seulement 3 en deuxième. Dimanche, ce fut 21 points dans les 30 premières minutes de jeu et 3 dans le reste du match.

Le coordonnateur défensif Lou Anarumo mérite une pluie d’éloges pour ce qu’il a accompli à l’Arrowhead Stadium. Non seulement son groupe a excellé contre l’une des bonnes attaques de l’histoire, mais encore Anarumo s’est assuré que sa défense ne s’effondre pas après une première demie qui n’annonçait rien de bon. Beau travail.

Ce qui est encore plus impressionnant, c’est que ce fut un effort collectif. Bates III, Bell, Apple, Mike Hilton, Chidobe Awuzie, D.J. Reader, Logan Wilson, Sam Hubbard, Trey Hendrickson, tous les joueurs défensifs des Bengals ont contribué à leur façon. On peut essentiellement dire la même chose au sujet de leur attaque.

Les Bengals au Super Bowl ? Très peu de gens l’avaient vu venir, celle-là. Un championnat de l’Américaine qui est pleinement mérité pour Zac Taylor et son club, qui sont les seuls à avoir vaincu les Chiefs (deux fois) depuis qu’ils s’étaient inclinés le 24 octobre à Nashville.

Pendant que les Bengals se prépareront pour la finale, les Chiefs chercheront à comprendre ce qui vient de se produire. On a parfois l’impression en les regardant jouer qu’ils s’en remettent trop à leur talent. Qu’ils croient pouvoir surmonter tout obstacle, sûrement en raison de la présence de Mahomes. Mais dans la NFL d’aujourd’hui, où la parité n’a jamais été aussi grande, il est carrément impossible de remporter un championnat sans donner sa pleine mesure durant les 60 minutes de jeu, et à tous les matchs.