Après un premier tour éliminatoire marqué par des matchs à sens unique, le deuxième devrait normalement être plus relevé et intéressant. Deux des quatre matchs du week-end seront disputés ce samedi. Joe Burrow et les jeunes Bengals tenteront de surprendre les Titans au Tennessee, puis les 49ers de San Francisco seront au Lambeau Field à Green Bay pour un choc avec Aaron Rodgers et les Packers.

Bengals c. Titans

PHOTO AJ MAST, ASSOCIATED PRESS

Joe Burrow

Attendus de pied ferme

Après un premier tour éliminatoire marqué par des matchs à sens unique, le deuxième devrait normalement être plus relevé et intéressant. Deux des quatre matchs du week-end seront disputés samedi. Joe Burrow et les jeunes Bengals tenteront de surprendre les Titans au Tennessee, puis les 49ers de San Francisco seront au Lambeau Field à Green Bay pour un choc avec Aaron Rodgers et les Packers.

Deux mois et demi après s’être fracturé un pied, Derrick Henry a repris l’entraînement complet avec ses coéquipiers en début de semaine. À moins d’un revirement de dernière heure, le porteur de ballon fera donc son retour au jeu lors du premier match éliminatoire des Titans du Tennessee, samedi, face aux Bengals de Cincinnati.

Les Titans avaient une fiche de 6-2 après le match dans lequel Henry s’est blessé, le jour de l’Halloween. Rares sont ceux qui auraient parié que l’équipe serait parvenue à obtenir le premier rang de l’Américaine sans son meilleur joueur, mais c’est exactement ce qui s’est produit. La formation de Mike Vrabel a gagné six de ses neuf parties suivantes pour conclure le calendrier avec une fiche de 12-5.

La mission de ralentir Henry, qui aura les jambes bien reposées, aurait déjà été considérable. Elle le sera encore plus pour les Bengals à la suite de la blessure de Larry Ogunjobi survenue samedi dernier, au premier tour éliminatoire.

La nature de la blessure n’a pas été spécifiée par les Bengals, mais le plaqueur ratera le reste du tournoi. À défaut d’être un joueur très connu du public, Ogunjobi était une pièce clé contre la course pour une défense qui a terminé cinquième pour les verges au sol accordées durant la saison (102,5 par match).

La présence de Henry dans le camp arrière forcera les Bengals à positionner plus de joueurs près de la ligne de mêlée, encore plus sans Ogunjobi. Le résultat, c’est que les receveurs A. J. Brown et Julio Jones auront plus d’espace pour manœuvrer et attraper les passes de Ryan Tannehill.

Si Brown n’est couvert que par un demi de coin trop souvent, il fera payer les Bengals, étant possiblement l’ailier espacé le plus difficile à plaquer de la NFL. C’est probablement Chidobe Awuzie qui aura le défi de couvrir Brown et cet affrontement pourrait être déterminant dans l’issue du match.

Mais c’est au sol que ça devrait se passer pour l’attaque des Titans. En plus de Henry, les demis D’Onta Foreman et Dontrell Hilliard sont capables de contribuer et de réussir de longues courses. Même Tannehill est une menace, ayant obtenu 270 verges et marqué 7 touchés avec ses jambes au cours de la saison.

Et si le jeu au sol des Titans est productif, Joe Burrow et Ja’Marr Chase passeront plus de temps sur les lignes de côté. Au bout du compte, c’est la meilleure façon de vaincre les jeunes Bengals.

Les outils pour ralentir Burrow

Burrow et les autres joueurs offensifs de talent des Bengals devront être prêts à payer le prix physiquement afin de sortir victorieux du Nissan Stadium. La défense des Titans est devenue l’une des plus robustes de la ligue cette saison et sera bien reposée après avoir obtenu un congé en première ronde.

Il fait très peu de doute que le premier objectif des Bengals au cours de la prochaine saison morte sera d’améliorer leur ligne offensive, qui a permis à l’adversaire de réussir 51 sacs aux dépens de Burrow cette saison, le pire rendement de la ligue. Tannehill a été le deuxième quart parmi ceux qui ont été plaqués derrière leur ligne le plus souvent (47 fois).

Les Titans ont les joueurs pour attaquer la ligne offensive des Bengals avec succès. L’ailier défensif Jeffery Simmons et les secondeurs extérieurs Harold Landry III et Bud Dupree représentent tous une menace considérable.

La meilleure façon de garder le front défensif des Titans honnête sera de le forcer à respecter ses corridors de course. Ainsi, le porteur de ballon Joe Mixon devra connaître du succès tôt dans la partie. Le problème, c’est que les Titans possèdent plus de secondeurs intérieurs robustes que n’importe quelle autre équipe de la NFL. Zach Cunningham, David Long fils, Rashaan Evans et Jayon Brown pourront d’ailleurs se partager le travail et rester frais et dispos.

On peut être sûr d’une chose : Vrabel ne permettra pas à la combinaison Burrow-Chase de battre son club. Grâce au demi de sûreté Kevin Byard, qui est peut-être le meilleur voltigeur de centre du circuit, il sera risqué pour Burrow de tenter trop de longues passes vers Chase. Byard a réussi 5 interceptions en 2021 et 23 depuis le début de sa carrière en 2016.

Le demi de coin Kristian Fulton a défendu 14 passes à sa 2e saison et les vétérans Janoris Jenkins et Buster Skrine, qui disputent leur 10e et leur 11saison, demeurent des joueurs efficaces. Mais afin que les Bengals puissent atteindre la finale de la Conférence américaine, Chase, Tee Higgins et Tyler Boyd devront gagner leurs batailles individuelles contre les demis de coin des Titans la plupart du temps.

Les Titans sont à domicile, bien reposés, et Vrabel, qui a joué sous les ordres de Bill Cowher à Pittsburgh puis sous ceux de Bill Belichick en Nouvelle-Angleterre, aura bien préparé son équipe, qui participe aux éliminatoires pour la troisième année de suite.

De l’autre côté du terrain, Zac Taylor et ses joueurs ont déjà largement dépassé les attentes avec un championnat de division et une première victoire dans les éliminatoires en 31 ans. Les prochaines années des Bengals s’annoncent très intéressantes, mais leur belle saison devrait venir connaître sa conclusion, samedi soir à Nashville.

Bengals de Cincinnati aux Titans du Tennessee, samedi, 16 h 30

NOTRE PRÉDICTION : BENGALS 21, TITANS 30

49ers c. Packers

PHOTO LON HORWEDEL, ASSOCIATED PRESS

Aaron Rodgers a perdu ses trois matchs éliminatoires contre les 49ers de San Francisco, l’équipe de son enfance.

Une autre défaite en janvier ?

Parmi toutes les équipes toujours en vie dans les éliminatoires de la NFL, aucune ne subit actuellement plus de pression que les Packers de Green Bay.

Pour la troisième saison de suite, Aaron Rodgers et ses coéquipiers ont remporté 13 victoires. Mais malgré tout le brio de Rodgers au cours de la dernière décennie, les Packers ne sont jamais retournés au Super Bowl depuis leur conquête en 2011.

Les hommes de Matt LaFleur ont perdu en finale de conférence sur leur propre terrain l’an dernier. Les Buccaneeers de Tampa Bay avaient assuré leur présence au Super Bowl en éliminant Green Bay malgré un match ordinaire de Tom Brady.

Les Packers avaient subi le même sort l’année précédente alors qu’ils avaient été déclassés par les 49ers de San Francisco lors du match de championnat de la NFC à Santa Clara. L’équipe du Wisconsin s’était également inclinée en finale de la Nationale en 2014 et en 2016.

Depuis leur victoire au Super Bowl il y a 11 ans, les Packers sont venus à une victoire près de retourner à la grand-messe du football américain, mais ont échoué les 4 fois.

Lorsque les Niners, qui seront au Lambeau Field ce samedi soir, avaient éliminé les hommes en vert et jaune il y a deux ans, ils leur avaient enfoncé 285 verges au sol dans le goulot. Raheem Mostert avait fait l’essentiel des dégâts avec une récolte de 220 verges, mais n’importe quel demi offensif ou presque n’aurait eu aucune difficulté à empiler les verges contre la défense des Packers ce jour-là.

Mostert est actuellement blessé, mais le jeu au sol des 49ers demeure productif. Tantôt avec la recrue Ellijah Mitchell, tantôt avec le couteau suisse qu’est Deebo Samuel, l’attaque de Kyle Shanahan, l’entraîneur-chef des Niners, gagne presque toujours un nombre considérable de verges par la course (169 contre les Cowboys de Dallas en première ronde).

Bien qu’elle le soit un peu moins qu’il y a deux ans, la défense des Packers demeure quant à elle vulnérable au sol. La clé pour les 49ers sera de neutraliser l’excellent plaqueur Kenny Clark. S’ils y parviennent, les secondeurs De’Vondre Campbell et Krys Barnes, de même que les demis de sûreté Adrian Amos et Darnell Savage, devront offrir du jeu particulièrement musclé pour les Packers.

Amos et Savage joueront un très grand rôle, samedi soir. Contre des receveurs robustes comme Samuel et l’ailier rapproché George Kittle, les demis de sûreté devraient être au milieu de l’action souvent. Les Packers possèdent de très bons demis de coin qui devraient réussir à contenir les ailiers espacés Brandon Aiyuk et Jauan Jennings, mais qui auront besoin d’aide pour ralentir et plaquer Samuel et Kittle.

Cela dit, Kittle connaît un passage à vide, du moins statistiquement. Il n’a capté que 1 passe pour 18 verges contre Dallas et ne totalise que 9 attrapés pour 78 verges et aucun touché à ses 4 dernières rencontres.

Jimmy Garoppolo et les 49ers auront sûrement besoin d’une bien meilleure production de Kittle afin de gagner samedi. On peut présumer que le coordonnateur défensif des Packers, Joe Barry, aura construit un plan de match pour limiter leur jeu au sol. S’il réussit à le faire, il reviendra à Jimmy Garoppolo de signer les jeux importants.

Jouant déjà en dépit d’une déchirure ligamentaire du pouce droit, Garoppolo s’est blessé à l’épaule droite dimanche dernier. Il devrait tout de même être à son poste. Son réserviste est Trey Lance, choisi au troisième rang du dernier repêchage.

Ce n’est d’ailleurs fort probablement qu’une question de temps avant que Lance devienne le partant des 49ers. En ce sens, les éliminatoires actuelles pourraient fort bien déterminer la valeur de Garoppolo sur le marché des échanges.

PHOTO DUANE BURLESON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Aaron Rodgers et l'entraîneur-chef des Packers de Green Bay, Matt LaFleur

L’occasion de Rodgers

Au prix que Shanahan et le directeur général des 49ers, John Lynch, ont payé pour mettre la main sur Lance, les probabilités sont fortes que Garoppolo jouera dans une autre ville la saison prochaine… à moins qu’il ne gagne le Super Bowl.

Et le scénario est peut-être identique pour Aaron Rodgers et les Packers.

Alors qu’une rupture entre les deux parties semblait inévitable il y a quelques mois, Rodgers et les Packers auraient eu des discussions depuis ce temps et une résolution de leur conflit serait maintenant envisageable.

Mais si les Packers trébuchent à nouveau dans les éliminatoires, les tensions referont-elles surface ? De toute évidence, Rodgers n’est pas toujours facile à vivre. Les Packers choisiront-ils plutôt de donner le ballon à leur premier choix de 2020, Jordan Love, tout en obtenant de bons choix au repêchage en retour de leur capricieux quart-arrière ?

Vous connaissez sûrement déjà l’histoire, mais Rodgers était un partisan des 49ers, alors qu’il grandissait en Californie, et il n’a jamais digéré qu’ils aient choisi Alex Smith plutôt que lui avec le premier choix du repêchage de 2005. Même s’il a connu une meilleure carrière que Smith, on ne peut pas dire que Rodgers a fait payer aux Niners leur décision : il a perdu ses trois matchs éliminatoires contre l’équipe de son enfance.

Entre l’étonnante dégelée qu’ils ont encaissée aux mains des Saints de La Nouvelle-Orléans lors du premier dimanche de la saison et leur défaite dans un match qui ne voulait rien dire contre les Lions de Detroit il y a deux semaines, les Packers ont gagné 13 matchs sur 15. Rodgers est le favori pour remporter le troisième titre du joueur par excellence de sa carrière et un deuxième de suite.

En plus de posséder un immense talent de passeur, Rodgers a toujours commis très peu d’erreurs, et ça s’est poursuivi cette année alors qu’il a totalisé 37 passes de touché contre seulement 4 interceptions. En carrière, ces totaux sont de 449 touchés et 93 interceptions. En comparaison, Brady, un autre quart qui a toujours bien protégé le ballon, a réussi 624 passes de touché, mais subi 203 interceptions.

Mais dans la colonne qui compte le plus, Brady mène sept à un… Rodgers n’aura peut-être plus jamais de meilleures chances que celle de cette année pour soulever le trophée Lombardi une deuxième fois.

La défense des Packers est bonne et talentueuse, et l’attaque est parfaitement équilibrée. Alors que Rodgers dépèce ses adversaires aidé par un groupe de receveurs dont la tête d’affiche est Davante Adams, A. J. Dillon (803 verges) et Aaron Jones (799) sont productifs au sol.

Il y a de très bons éléments au sein de la défense des 49ers, une unité qui s’est constamment améliorée cette saison. Des joueurs comme Nick Bosa, Arik Armstead, Jimmie Ward, Fred Warner et Emmanuel Moseley, entre autres. Bosa (commotion cérébrale) et Warner (cheville) se sont toutefois blessés, dimanche dernier, et leur participation au match face aux Packers restait incertaine au moment d’écrire ces lignes.

La défense des Niners est solide, mais Rodgers n’est pas Dak Prescott. Les probabilités qu’il ne soit pas à la hauteur, comme ce fut le cas de Prescott au premier tour, sont extrêmement faibles. Devant leurs partisans et après avoir eu deux semaines pour se reposer et bien se préparer, Rodgers et les Packers ne laisseront pas filer l’occasion. Une autre défaite en janvier voudrait probablement dire la fin de l’ère Rodgers.

49ers de San Francisco c. Packers de Green Bay, samedi, 20 h 15

NOTRE PRÉDICTION : 49ers 20, PACKERS 27