C’est dans la langue de Molière qu’Anthony Calvillo a amorcé sa visioconférence avec les journalistes, jeudi après-midi. En plus du mot d’ouverture qu’il a lu, Calvillo a notamment répondu à une question en français sans se faire prier.

« Tout d’abord, j’aimerais dire que je suis très content de faire à nouveau partie des Alouettes de Montréal. J’aimerais également remercier l’Université de Montréal de m’avoir fait confiance et de m’avoir donné l’opportunité de travailler avec des étudiants athlètes. Ils m’ont également donné les bases pour apprendre le français et j’ai promis à Manon Simard [la directrice générale du CEPSUM et du sport d’excellence] que je vais continuer à améliorer mon français », a d’emblée dit Calvillo, qui a été nommé entraîneur des quarts-arrières des Alouettes.

Calvillo a raconté qu’il avait discuté avec Simard il y a quelques jours, et son estime pour l’ancienne nageuse et grande patronne des Carabins est évidente.

« Je l’ai remerciée pour la fondation qu’elle m’a donnée et je ne la laisserai pas tomber », a-t-il dit avant d’enchaîner en français.

« Mon français va continuer de devenir meilleur. Maintenant, je me sens confortable de parler en français, mais c’est encore difficile pour moi de comprendre chaque mot lorsque quelqu’un parle avec moi. Je regarde la télévision en français avec les sous-titres parce que je dois voir chaque mot. Mon but est d’avoir plus d’interviews en français pendant la saison. »

Calvillo semble déjà connaître les rudiments pour tenir une conversation, ce qui est une agréable surprise. Certaines mauvaises langues diront qu’il a mis trop de temps à le faire, mais la grande majorité saluera l’effort.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Anthony Calvillo, avec les Carabins de l’Université de Montréal, en 2019

En plus d’avoir travaillé durant trois ans avec les Carabins à l’Université de Montréal, c’est au cours du processus qui a mené à sa récente obtention de la citoyenneté canadienne que l’ancien joueur originaire du sud de la Californie a réellement pris conscience de l’importance du français au Québec.

« J’ai vraiment constaté jusqu’à quel point la langue française était forte ici, et ce, depuis des centaines d’années. Ça m’a ouvert les yeux et j’ai une nouvelle appréciation pour la langue. J’ai donc commencé à mettre plus d’efforts pour apprendre et parler le français. »

Plus patient

Calvillo est un homme travaillant et acharné. Il fait donc très peu de doute qu’on l’entendra parler de plus en plus souvent en français au cours des prochaines années. Mais il n’est pas revenu chez les Alouettes pour pratiquer l’accord du participe passé avec l’auxiliaire avoir. C’est pour travailler avec les quarts du club, à commencer par Vernon Adams fils.

PHOTO JASON FRANSON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Vernon Adams fils

« On a travaillé ensemble il y a quelques années chez les Alouettes, mais je pense qu’on a tous deux gagné en expérience depuis ce temps. Vernon comme quart-arrière et moi comme entraîneur et enseignant. J’ai très hâte de travailler avec lui, mais avant de pouvoir le faire, je devrai m’asseoir avec Khari pour connaître ses intentions quant à notre attaque. Je devrai me mettre à jour », a expliqué Calvillo.

Je veux l’aider à progresser [Adams fils], mais pas nécessairement de la manière dont je souhaiterais qu’il progresse. C’est lui et l’équipe qui décideront de la façon dont il progressera.

Anthony Calvillo

Calvillo avoue être un meilleur entraîneur qu’il l’était lors de ses premières saisons dans ce rôle avec les Alouettes, de 2015 à 2017.

« Mes quatre premières saisons dans la LCF [il était avec les Argonauts de Toronto en 2018] n’ont pas été un grand succès. Il m’a donc fallu prendre un pas de recul afin de réévaluer la façon dont je travaillais et j’enseignais. J’ai donc été très chanceux que Danny Maciocia et Manon Simard croient en moi.

« Je suis devenu un meilleur enseignant. À la base, c’est ce que sont les entraîneurs, des enseignants. On veut soutirer le meilleur de nos joueurs comme le font les enseignants avec leurs élèves. Je suis beaucoup plus patient. Lorsque j’ai commencé ma carrière, j’avais certaines attentes. Mais j’ai réalisé que les joueurs n’étaient pas tous comme moi.

« J’écoute davantage ce que les joueurs me disent lorsqu’ils me parlent. Je prends le temps de mieux absorber ce qu’ils me communiquent. »

À Montréal pour de bon

Calvillo a remercié tous les membres de l’état-major des Alouettes, mais Khari Jones en particulier. « Je le remercie de croire que je peux apporter une valeur à l’équipe. »

Après avoir reçu un premier appel de Danny Maciocia, Calvillo a communiqué avec Jones et leur relation semble partie du bon pied.

« Il y a toujours eu un grand respect mutuel entre nous deux. On a passé beaucoup de temps à parler au téléphone durant le processus qui a mené à mon embauche et en fin de compte, il était à l’aise de me donner la responsabilité de la position la plus importante d’une équipe, celle de quart-arrière. »

Calvillo savait une chose : il était hors de question pour lui de vivre loin de sa famille comme il l’avait fait en 2018 avec les Argonauts. La décision a donc été facile.

« La chose la plus importante pour moi, c’était d’habiter dans ma maison à Montréal. Je pense que cette organisation est solide et sur la bonne voie. Je voulais en faire partie. Je suis très excité d’être de retour avec les Alouettes. »