La table est mise : il y aura un troisième affrontement cette saison entre Drew Brees et Tom Brady lors du deuxième tour des séries éliminatoires, dimanche prochain.

Comme on s’y attendait, Brees et les Saints de La Nouvelle-Orléans ont facilement éliminé les Bears de Chicago, dimanche, et leur victoire de 21-9 a servi à rappeler au reste de la ligue qu’il n’y avait pas vraiment de faiblesses dans leur formation.

Avec le retour au jeu d’Alvin Kamara (COVID-19) et de Michael Thomas (cheville), l’attaque des Saints était un peu rouillée en première demie. Brees a toutefois orchestré une très belle série lorsque les Saints ont obtenu le ballon pour la première fois au troisième quart, permettant à la plupart des joueurs-clés de l’unité d’apporter leur contribution, dont Kamara, Thomas, Emmanuel Sanders, Jared Cook et Latavius Murray, qui a mis la touche finale à la série avec un touché de six verges après avoir capté une courte passe de Brees qui était pourchassé par Khalil Mack.

La défense des Bears a joué avec un peu plus de hargne qu’elle ne l’avait fait durant la majorité de la saison et a limité les Saints à seulement un touché dans les 30 premières minutes de jeu. Les choses se sont par contre compliquées en deuxième demie. L’unité de Chuck Pagano a notamment écopé de quelques pénalités qui ont permis aux Saints de poursuivre des séries qui auraient dû prendre fin avec des tentatives de placement.

La ligne offensive des Saints fait partie du top 5 de la NFL depuis de nombreuses années. Mais à l’heure actuelle, elle est sans contredit au sommet de la liste. Les cinq joueurs sont supérieurs à la moyenne, et la paire de bloqueurs composée de Ryan Ramczyk et Terron Armstead est particulièrement bonne. Le quintette est autant efficace en protection de passe que sur les jeux de course.

La même histoire pour les Bears

La défense des Saints est très impressionnante, elle aussi. Elle est très étanche contre le jeu au sol (les Bears n’ont obtenu que 48 verges au sol), et la tertiaire possède plusieurs joueurs de talent, dont Janoris Jenkins, Marshon Lattimore et Malcolm Jenkins. Il n’y a aucun maillon faible.

Mitchell Trubisky et l’attaque des Bears ont raté quelques belles occasions en première demie, entre autres la passe qu’a échappée Javon Wims dans la zone des buts. L’attaque des Bears manque cruellement de punch, et ça fait des décennies que ça dure.

Le défi des Saints sera bien sûr beaucoup plus grand contre les Buccaneers, même s’ils les ont facilement battus lors de leurs deux matchs précédents. Les Bucs forment une équipe nettement mieux rodée qu’au cours des premiers mois de la saison.

Brees et Brady se sont échangé le premier rang de l’histoire pour les verges et les touchés par la passe cette saison. Brees dispute probablement les derniers matchs de son illustre carrière. Brady, lui, a un contrat pour la prochaine saison, mais il n’y a aucune garantie qu’il sera de retour alors qu’il aura 44 ans.

Le rendez-vous de dimanche prochain (18 h 40) promet donc immensément. Parce que les Saints et les Bucs forment de très bonnes équipes et surtout parce qu’on arrive aux dernières pages d’un remarquable chapitre de l’histoire de la NFL.

Dans l’autre demi-finale de la Conférence nationale, les Packers de Green Bay amorceront leur tournoi éliminatoire en accueillant les Rams de Los Angeles, samedi à 16 h 35.

Les Steelers s’effondrent

Que les Browns de Cleveland aient éliminé les Steelers de Pittsburgh n’est pas si étonnant en soi. Mais qu’ils les aient écrasés 48-37 – une marque qui ne reflète pas vraiment l’allure du match – l’est beaucoup.

Participant aux séries pour la première fois en 18 ans, les Browns ont réussi quatre interceptions aux dépens de Ben Roethlisberger en défense, et leur attaque a mieux joué que la normalement très bonne défense des Steelers. Supérieurs à leurs rivaux de division des deux côtés du ballon, les Browns ont remporté leur première victoire en séries depuis le 1er janvier 1995.

Baker Mayfield a complété 21 de ses 34 passes pour 263 verges et 3 touchés. Contrairement à Roethlisberger, il n’a lancé aucune interception et a évité les erreurs. Bradley Chubb (76 verges en 18 courses) et Kareem Hunt (2 touchés) ont également joué un bon match pour les Browns.

Le match d’horreur des Steelers s’est amorcé avec une mauvaise remise du centre Maurkice Pouncey, qui a envoyé le ballon par-dessus la tête de Roethlisberger dès leur premier jeu offensif. Karl Joseph a récupéré le ballon dans la zone des buts, et après quatre petites secondes de jeu, c’était déjà 7-0 pour Cleveland.

Sheldrick Redwine, Sione Takitaki, M. J. Stewart fils et Porter Gustin ont tous intercepté des passes de Roethlisberger, qui a peut-être disputé son dernier match dans la NFL. Les trois premiers l’ont fait en première demie, alors que Gustin a mis fin aux espoirs d’une très improbable remontée avec la sienne au quatrième quart. La défense des Browns jouait sans son meilleur demi défensif, Denzel Ward (COVID-19), ce qui rend la contre-performance de Roethlisberger encore plus difficile à expliquer.

Rappelons que Kevin Stefanski, l’entraîneur-chef des Browns, n’était pas avec son équipe en raison d’une infection à la COVID-19. C’est l’entraîneur des unités spéciales, Mike Priefer, qui le remplaçait. Les Browns visiteront maintenant les Chiefs de Kansas City au deuxième tour, dimanche prochain, à 15 h.

Du côté des Steelers, il pourrait y avoir des changements majeurs au cours des prochains mois. Roethlisberger aura 39 ans en mars et, à voir l’expression sur son visage sur le banc des joueurs au terme de la rencontre, la retraite n’est soudain plus un scénario à écarter. Il a terminé le match avec 501 verges de gains et 4 touchés, mais les Steelers ne sont jamais parvenus à surmonter son mauvais début de match, une histoire que l’on avait déjà vue par le passé.

Mike Tomlin devra également se regarder dans le miroir. Pour une deuxième année de suite, son équipe s’est effondrée dans la dernière ligne droite en perdant cinq de ses six derniers matchs. En plus de leur comédie d’erreurs, les Steelers ont joué trop mollement pour gagner un match de séries.

En plus de l’avenir de Roethlisberger et, possiblement, celui de Tomlin avec l’équipe, les Steelers pourraient voir plusieurs de leurs joueurs quitter Pittsburgh sur le marché de l’autonomie en mars, dont JuJu Smith-Schuster et Bud Dupree, parce qu’ils sont coincés contre le plafond salarial. À suivre.

Henry embouteillé par les Ravens

La défense des Ravens de Baltimore n’a pas connu sa meilleure saison contre le jeu au sol, mais elle s’est drôlement bien reprise, dimanche après-midi.

Derrick Henry n’a gagné que 40 verges en 18 courses alors que les Titans du Tennessee ont été éliminés 20-13. Vaincus à leurs deux derniers matchs contre l’équipe de Mike Vrabel, dont en séries l’année dernière, les Ravens ont effacé un déficit de 10-0, et Lamar Jackson a signé sa première victoire en carrière dans un match éliminatoire.

Jackson a mis du temps avant de prendre son erre d’aller, étant notamment victime d’une interception de Malcolm Butler. Mais c’est une superbe course de Jackson qui a fait basculer le « momentum » du côté des Ravens. En situation de troisième essai avec neuf verges à franchir, Jackson a démontré son exceptionnelle force d’accélération en inscrivant un majeur de 48 verges qui a créé l’égalité 10-10. Il n’a même pas été touché par un adversaire sur ce jeu.

Les Ravens ont entamé la deuxième demie avec une série de jeux méthodique qui s’est terminée avec leur deuxième touché, une course de quatre verges de J. K. Dobbins. L’attaque des Ravens n’a pas été spectaculaire, dimanche, mais elle a réussi à faire ce qu’elle est rarement parvenue à faire au cours des dernières saisons : effacer un déficit de 10 points pour l’emporter.

Cette première victoire en séries depuis janvier 2015, les Ravens la doivent toutefois à leur défense. En plus d’avoir embouteillé Henry, l’unité du coordonnateur Don Martindale n’a presque rien donné par la voie des airs après que les Titans eurent pris les devants 10-0 au premier quart.

A. J. Brown a réussi quelques attrapés et a marqué le seul touché des Titans, mais Ryan Tannehill (18 en 26 pour 165 verges) a été incapable de profiter du fait que les Ravens voulaient d’abord et avant tout s’assurer d’arrêter Henry près de la ligne de mêlée. La défense des Ravens a également essentiellement mis fin au suspense lorsque Marcus Peters a intercepté une passe de Tannehill lors de la dernière série en attaque des Titans.

Ce qui est le plus décevant pour les Titans, c’est que leur défense a disputé un bon match. Elle a plaqué Jackson derrière la ligne de mêlée 5 fois après n’avoir totalisé que 19 sacs en saison, et Butler a réussi une interception.

En contrepartie, le jeu au sol des Ravens a petit à petit pris le contrôle de la partie et l’a terminé avec 236 verges au compteur, dont 136 de Jackson (en 16 courses). Le receveur Marquise Brown a également bien fait avec 7 attrapés pour 109 verges.

Les Ravens devront maintenant se préparer pour les Bills de Buffalo, qu’ils affronteront samedi prochain (20 h 15). Une rencontre qui mettra aux prises deux quarts-arrières qui ont été repêchés en 2018 et qui sont actuellement en feu : Jackson et Josh Allen.