La finale de la Coupe Dunsmore opposera ce dimanche pour la huitième fois d’affilée les Carabins de l’Université de Montréal au Rouge et Or de l’Université Laval. Dire que les deux équipes se connaissent bien est une évidence. Rappeler que la rivalité est très forte l’est aussi.

Cette fois, en plus de la victoire, chaque adversaire aborde la finale avec un objectif différent. Déjà trois fois vainqueurs en finale provinciale depuis 2014, toujours à Québec, les Carabins n’ont jamais soulevé la Coupe Dunsmore au CEPSUM, s’étaient inclinés devant leurs grands rivaux en 2004 et en 2016.

« Gagner ici, c’est sûr que ce serait spécial, a expliqué l’entraîneur-chef Marco Iadeluca, la semaine dernière en visioconférence. Depuis le début de l’année, on rappelle aux joueurs qu’on n’a encore rien fait ensemble comme équipe, nous les Carabins de 2021, et que nous devons écrire “notre” histoire. »

C’est toujours spécial de gagner une Coupe Dunsmore, et ce le serait encore plus ici à Montréal.

Marco Iadeluca, entraîneur-chef des Carabins

Iadeluca rappelle toutefois que la Coupe Dunsmore n’est pas une fin en soi. « On est conscients qu’il y a d’autres matchs après celui-là, en route vers notre objectif ultime. On espère gagner ce match-là, et ce serait très spécial de le faire, mais ce n’est aussi qu’une marche à franchir vers la conquête de la Coupe Vanier. »

Les Carabins ont terminé la saison en force, avec notamment une victoire décisive de 35-14 contre le Rouge et Or en fin de saison. Après avoir éliminé le Vert & Or de l’Université Sherbrooke en demi-finale (31-3), l’équipe est prête pour la finale.

« Cette saison, avoir du plaisir fait partie de notre identité, et j’ai dit aux gars de continuer à s’amuser, a rappelé Iadeluca. Nous avons eu une grosse semaine de préparation, avec beaucoup d’ajustements à faire et un plan de match à intégrer, mais les gars sont aussi très excités et ils ont très hâte de sauter sur le terrain. »

Iadeluca, qui a été désigné entraîneur-chef de l’année dans le RSEQ à sa première saison à ce poste, a déjà remporté la Coupe Vanier à Laval (2010) et à Montréal (2014) à titre de coordonnateur de l’attaque.

« Mon expérience dans ces gros matchs m’a bien préparé, je crois, a-t-il estimé. Il faut se rappeler que ce n’est qu’un match de football, comme tous les autres qu’on a joués cette saison. On ne doit rien faire de plus ou de moins que ce qu’on a fait jusqu’ici, simplement bâtir sur ce qu’on a accompli. »

Malgré les deux victoires en saison, Iadeluca sait que le Rouge et Or ne sera pas une proie facile. « Historiquement, les matchs entre les deux équipes sont toujours très disputés, avec des pointages très serrés. On s’attend à la même chose [ce] dimanche. »

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Les Carabins de l’Université de Montréal et le Rouge et Or de l’Université Laval se sont affrontés à deux reprises cette saison. Les deux rencontres ont été à l’avantage des Montréalais.

On les a déjà battus deux fois cette saison, mais ça ne veut plus rien dire.

Marco Iadeluca

« On a rappelé aux joueurs cette semaine que la saison régulière ne comptait plus, qu’on avait commencé une nouvelle saison de quatre matchs. On a bien réussi notre premier test lors de la demi-finale contre Sherbrooke, là, on va jouer le deuxième.

« [Le Rouge et Or] sera une équipe différente. Leurs joueurs seront très bien préparés, comme ils le sont toujours, et ce sera un match très difficile. Nous devons garder notre concentration, aller franchir cette deuxième étape en route vers notre but ultime. »

En terrain inconnu ?

En raison de la pandémie et de la saison annulée en 2020, toutes les équipes comptent un nombre plus élevé qu’à l’habitude de recrues. Ce n’est pas différent chez les Carabins ou le Rouge et Or.

Les deux quarts-arrière – Jonathan Sénécal et Arnaud Desjardins –, leurs meilleurs receveurs de passe – Kevin Mital et Hassane Dosso – ainsi que plusieurs joueurs clés en attaque et en défense en sont à leur première saison à Montréal ou à Québec.

Si la transition s’est bien passée chez les Carabins, elle a été plus ardue du côté du Rouge et Or, et l’équipe a subi trois défaites en saison, dont deux face aux Carabins, pour la première fois depuis 2002.

L’entraîneur-chef du Rouge et Or, Glen Constantin, a souligné : « Lors de notre dernier match [en demi-finale], nous avions 20 joueurs sur 48 qui n’avaient aucune expérience des matchs de cette envergure. Certains étaient là il y a deux ans, mais ils n’avaient pas des rôles significatifs. »

Pour plusieurs, ce sera une première participation à une finale de la Coupe Dunsmore, le match le plus important de leur carrière.

Glen Constantin, entraîneur-chef du Rouge et Or

Avec 15 victoires en Coupe Dunsmore, 10 victoires en Coupe Vanier, le programme de football de l’Université Laval est la référence absolue au Canada et il ne faut jamais tenir le Rouge et Or pour battu. Deux fois déjà (2004 et 2016), l’équipe est venue battre les Carabins sur leur terrain en finale provinciale.

« Ce sera ma 18e finale, ça fait longtemps que je suis là-dedans, a rappelé Glen Constantin en point de presse. Mais chaque saison est différente, et c’est ça qui me garde motivé. Il y a une tradition ici et, en plus du football, il faut inculquer aux jeunes notre culture, notre manière de faire les choses, le leadership aussi.

« Nous avons une jeune équipe et je suis content de voir comment les joueurs ont évolué au cours de la saison. Ce sera un match important, mais ce sera aussi un match comme les autres, une occasion de s’amuser, d’avoir du plaisir sur le terrain. »

Reste que l’enjeu et la foule « hostile » du CEPSUM vont faire peser une pression très forte sur les joueurs adverses. Lors du dernier match entre les deux équipes, le vacarme des spectateurs a perturbé le rythme de l’attaque du Rouge et Or, et Desjardins a subi pas moins de six sacs.

Cette semaine, Constantin et ses joueurs ont minimisé l’impact de la foule, assurant qu’ils avaient l’habitude des cadences silencieuses en attaque. Et l’entraîneur-chef a souligné que la pression serait aussi sur les Carabins.

Chose certaine, il y aura de l’ambiance au CEPSUM. « Nous en avons eu un avant-goût quand nous avons joué contre Laval [en fin de saison] devant une salle comble [plus de 5100 partisans], a rappelé Marco Iadeluca. Nous nous attendons à la même chose, à encore plus de bruit et d’ambiance même ! Les joueurs sont excités de jouer dans une telle ambiance et ce sera un match excitant pour tous les amateurs. »

Finale de la Coupe Dunsmore, Laval c. Montréal, au CEPSUM, ce dimanche 14 novembre, à 13 h

En route vers la Coupe Vanier

Le RSEQ est la seule des quatre conférences canadiennes de sport universitaire dont la finale provinciale est disputée ce week-end. En Ontario, dans l’Ouest et dans l’Atlantique, la pandémie a perturbé les calendriers et les finales ne seront disputées que le week-end prochain. Le vainqueur du match d’aujourd’hui devra donc patienter près de deux semaines avant de jouer la demi-finale nationale (Coupe Uteck) contre le champion de l’Ouest, le 27 novembre. Dans l’autre demi-finale (Coupe Mitchell), le champion de l’Ontario accueillera celui de l’Atlantique. La finale de la Coupe Vanier sera disputée le 4 décembre au PEPS de l’Université Laval.

La Coupe Dunsmore ?

Le trophée remis à l’équipe universitaire de football championne du RSEQ porte le nom de Robert Lionel Dunsmore (1893-1984), ancien joueur de l’équipe de l’Université Queen’s, médaillé de la Première Guerre mondiale, qui a longtemps travaillé dans l’industrie pétrolière avant de présider la Chambre de commerce de Montréal et le Conseil d’administration de Radio-Canada. Très attaché à son alma mater, il a suivi le football universitaire jusqu’à ses dernières années.