Khari Jones a terminé sa quarantaine et était de retour sur le terrain d’entraînement des Alouettes, mardi. Une très bonne nouvelle pour l’équipe et encore plus pour Vernon Adams fils. Le quart-arrière a manifestement besoin de Jones pour l’épauler et le conseiller.

Trois jours après sa contre-performance face aux Lions de la Colombie-Britannique, Adams fils n’avait pas trop envie de répondre aux questions des journalistes, mardi. Il a essentiellement répété qu’il devait continuer de s’améliorer sans vouloir donner plus de détails. On a vite compris que ce n’était pas le moment de décortiquer son jeu, et on est donc passé au prochain appel…

Remarquez qu’Adams fils commence sûrement à être un peu tanné de devoir parler de son jeu aux journalistes. Mais ça vient avec l’emploi. À l’époque, Anthony Calvillo s’entretenait avec les médias presque tous les jours, et il l’a fait durant plus d’une décennie. Sans jamais s’impatienter ou laisser voir qu’il en avait assez de le faire.

54,2 % de réussite

À première vue, les statistiques d’Adams fils ne sont pas si vilaines. Il a lancé 9 passes de touché, contre 4 interceptions, et il gagne en moyenne 240 verges par rencontre par la voie des airs. Son coefficient de 88,7 est respectable et il apporte une autre dimension à l’attaque avec ses courses.

Mais c’est sur le plan du pourcentage de passes réussies que ça se corse. Adams fils n’a réussi que 54,2 % de ses relais dans les cinq premiers matchs de la saison, une diminution de plus de 10 % comparativement à la saison dernière (65,7 %). Et ça s’explique notamment par son entêtement à viser le long jeu trop souvent.

« Je n’accorde pas trop d’importance au pourcentage de passes complétées, mais ça ne veut pas dire que je souhaite que le nôtre soit autour de 50 %, comme c’est actuellement le cas. Et c’est probablement parce qu’on a tenté trop de longues passes », a analysé Jones.

Comme bien des observateurs, l’entraîneur-chef des Alouettes estime que son quart-arrière s’est montré trop gourmand dans la défaite de 27-18 contre les Lions, samedi soir. Adams a tenté plusieurs longues passes au lieu de se contenter de courts gains.

« Il a peut-être effectivement été un peu trop téméraire en tentant trop de longues passes. Mais j’ai encore pleinement confiance de le voir mieux jouer à l’avenir », a cependant indiqué Jones.

« Il sait qu’il ne prend pas toujours les bonnes décisions. Le quart-arrière doit en prendre plus que n’importe quel autre joueur, et l’attaque s’attend à ce qu’il prenne les bonnes la plupart du temps », a dit Jones.

Dans la plupart de nos jeux, il y a une option pour une passe plus courte et Vernon doit apprendre à ne pas toujours viser le long jeu.

Khari Jones, entraîneur-chef des Alouettes

Vaincus dans trois de leurs quatre derniers matchs, les Alouettes ne connaissent pas un début de saison à la hauteur des attentes. Ils auront l’occasion de la remettre sur les rails, vendredi soir, alors qu’ils visiteront les Argonauts à Toronto.

« Je l’ai dit aux joueurs, je pense qu’on est près de former une très bonne équipe, et je ne le dirais pas si je ne le croyais pas. Ou si je pensais que nous étions incapables de gagner des verges au sol ou par la passe ou que nous étions incapables d’arrêter les attaques adverses. »

Cela dit, Jones reconnaît que son équipe n’a pas été la plus résiliente jusqu’à maintenant et qu’elle a perdu des parties qu’elle aurait probablement dû remporter. Plus précisément la rencontre de samedi dernier et celle à Calgary le 20 août.

« Le match était serré à un certain moment dans chacune de nos défaites, mais il y a eu un jeu qui est survenu et qui a tout fait basculer. »

« C’est l’une des choses qu’on doit améliorer, notre capacité à rebondir après un mauvais jeu. Je veux m’assurer que notre équipe soit assez forte mentalement pour continuer de se battre même lorsque les choses ne se déroulent pas en notre faveur. C’était l’une des forces de notre équipe en 2019. »

Nouveau quart et absence d’Alford

Coïncidence ou pas, les Alouettes ont ajouté un quart-arrière à leur formation, mardi. Il s’agit de Shea Patterson, qui prendra la place de Nick Tiano dans l’équipe d’entraînement. Tiano a été libéré.

Patterson s’était joint aux Lions de la Colombie-Britannique en juin, lui qui a également été de passage avec les Chiefs de Kansas City en 2020. Dans la NCAA, le quart de 24 ans a joué pour les Rebels d’Ole Miss en 2016 et en 2017, puis pour les Wolverines de Michigan en 2018 et en 2019. Il a eu plusieurs départs dans les deux universités.

« On espère avoir ajouté un bon joueur à notre alignement, voilà tout. Shea a une belle feuille de route, alors on veut l’évaluer de plus près. Ce n’est rien de plus que ça », a commenté Jones.

Jones a par ailleurs confirmé que Mario Alford raterait plusieurs semaines après s’être fracturé un os d’une cheville, samedi soir. C’est Rashad Ross qui prendra la place d’Alford comme spécialiste des retours de bottés. Âgé de 31 ans, Ross a promené son baluchon aux quatre coins de la NFL, disputant notamment quelques saisons à Washington.

PHOTO JASON FRANSON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Mario Alford

De la torture

Lorsqu’on côtoie Jones, on remarque assez rapidement sa joie de vivre. Il est toujours souriant et sa bonne humeur est contagieuse. Mardi, il souriait encore plus que d’habitude après avoir retrouvé ses ouailles et ses adjoints sur le terrain.

« La chose la plus agréable dans le fait d’avoir terminé ma quarantaine, c’est d’être ici, avec les joueurs et les entraîneurs. C’était très difficile de ne pas être avec l’équipe et j’espère que je n’aurai plus jamais à vivre ça. C’était presque de la torture de ne pas pouvoir être sur place afin d’aider l’équipe. »

Ayant reçu deux doses du vaccin contre la COVID-19, Jones n’a eu aucune complication depuis son test positif du 11 septembre. Ni sa femme, ni ses deux filles, ni aucun autre membre de l’équipe n’a contracté le virus au cours des 10 derniers jours.