Ils luttent pour le même poste, mais ça n’empêche pas le vétéran botteur Boris Bede de prendre le jeune Toshiki Sato sous son aile au camp d’entraînement des Argonauts de Toronto.

Bede, un gaillard de six pieds quatre pouces et 225 livres, entame sa sixième campagne dans la Ligue canadienne de football, mais sa première à Toronto après son acquisition des Alouettes de Montréal, le 13 février 2020, en retour du botteur canadien Tyler Crapigna.

Les Argonauts ont sélectionné Sato, un joueur né au Japon, en deuxième ronde du repêchage international de la LCF en 2021.

« Je suis dans la ligue depuis cinq ou six ans, donc je connais le jeu », a déclaré Bede. « Je sais comment ça se joue. Je sais ce que l’on attend de moi. »

« Sato est un très bon gars, un gars technique. Il travaille fort, il aime être sur le terrain. Il travaille bien. »

Bede, un ancien du Rouge et Or de l’Université Laval, dit qu’il n’a pas nécessairement reçu le même traitement lors de son premier camp d’entraînement avec la formation montréalaise.

« Lorsque je suis arrivé à titre de recrue […] l’accueil n’a pas été le plus chaleureux. Je ne vous mentirai pas, ç’a été un peu dur.

« Je me suis toujours dit que si la compétition va être ce qu’elle doit être, il faut que ce soit propre. J’ai dit (à Sato) » Je vais te donner toutes les clés et nous allons batailler.

« Il ne sert à rien d’être méchant à l’endroit du gars et d’être désagréable. Ce n’est pas sain et ce n’est pas ce que je recherche. Je lui enseigne et je lui montre la manière que le sport doit être joué parce qu’au bout du compte, nous voulons être les meilleurs dans ce que nous faisons », de renchérir Bede, qui est bien conscient du fait qu’il campe le rôle de mentor pour un joueur qui, ultimement, pourrait lui ravir son poste.

Ryan Dinwiddie, l’entraîneur-chef des Argonauts, a remarqué que le vétéran botteur agissait à titre de mentor pendant le camp d’entraînement.

« Boris l’aide (Sato) presque comme un grand frère. Ils travaillent bien ensemble », a noté Dinwiddie.

Bede, qui a vu le jour à Toulon, en France, détient une longueur d’avance en ce qui a trait à l’expérience professionnelle. Le vétéran de 31 ans a passé ses cinq premières saisons avec les Alouettes (2015 à 2019) et a eu à effectuer les bottés de précision, les bottés de dégagement et les bottés de reprise.

Bede demeure le meneur dans l’histoire de la ligue au chapitre des bottés de reprise (69,3 verges). Il a également réussi 141 de ses 171 tentatives de placement (82,5 %) et affiche une moyenne de 44,2 verges par bottés de dégagement.

Selon Dinwiddie, cette polyvalence explique en grande partie pourquoi les Argonauts ont accordé une prolongation de contrat à Bede en décembre dernier. Bede était susceptible de devenir joueur autonome en février 2021.

« Lorsque nous avons pris l’engagement avec Boris, nous l’avons fait en sachant qu’il pouvait occuper les trois (rôles de botteurs), et notre intention est de lui confier les trois. Ça va nous aider, car nous n’aurons pas besoin de compter deux botteurs en uniforme. »

« C’est une très bonne situation pour nous. »

Bede dit qu’il commence à se familiariser avec son nouvel environnement, mais il admet qu’il a ressenti un peu de nervosité samedi, lors de l’ouverture du camp des Argonauts à l’Université de Guelph.

« Pendant deux ans, je n’ai pas été dans un environnement compétitif. Bien évidemment, vous retournez à vos habitudes, vous retrouvez ces repères visuels vers lesquels vous allez diriger le ballon […] le rythme, la synchronisation avec le teneur de ballon et avec le spécialiste des longues remises lors des bottés de dégagement.

« Vous ne faites que travailler sur ces petits détails, vous essayez de les améliorer chaque jour et de toujours être meilleurs. »

Les Argonauts doivent amorcer leur calendrier le 7 août alors qu’ils rendront visite aux Stampeders de Calgary.