(Toronto) Une fois de plus, le gouvernement fédéral a décidé de ne pas accorder de prêt sans intérêt à la Ligue canadienne de football (LCF).

Les deux parties ont poursuivi un dialogue informel depuis août dernier, quand la LCF a annulé ses plans d’une saison 2020 écourtée. Cette décision a été prise après que le circuit Ambrosie eut été incapable d’obtenir un prêt sans intérêt de 30 millions du gouvernement Trudeau pendant la pandémie de COVID-19.

Une source au fait de ces discussions a révélé à La Presse Canadienne qu’il n’y aurait pas de prêt sans intérêt en 2021 non plus. Cette source a requis l’anonymat, puisque la ligue et le gouvernement fédéral n’ont pas révélé la nature de leurs discussions.

La ligue a pourtant révélé un calendrier complet de 18 rencontres pour ses neuf formations en novembre dernier. La saison doit se mettre en branle le 10 juin. Les protocoles sanitaires du circuit permettant un retour au jeu sont toutefois toujours à l’étude devant les différentes autorités de santé publique provinciales.

Avec les programmes de vaccination qui n’ont pas trouvé leur vitesse de croisière, une annulation de la saison 2021 semble une forte possibilité.

Quand la ligue a dévoilé son calendrier 2021, le commissaire Randy Ambrosie a laissé une porte ouverte en ce qui a trait aux plans de la LCF.

Cette source a ajouté que les discussions entre la LCF et Ottawa ont davantage servi à présenter à la ligue les programmes d’aide existants et ceux offerts depuis août dernier.

Bien qu’elle n’ait pas joué en 2020, la LCF aurait reçu plus de 10 millions en subventions salariales d’Ottawa entre mars et décembre 2020. Cette somme aurait été de plus 15 millions si la ligue avait présenté une saison écourtée.

Il n’a pas été permis d’établir si la ligue avait reçu de l’aide financière jusqu’ici en 2021.

Lourdes pertes

Peu après l’annulation de la saison 2020, l’Association des joueurs de la LCF (AJLCF) a indiqué à ses membres que ceux qui avaient un contrat allaient être en mesure de recevoir une aide salariale de juillet à décembre. Le syndicat a indiqué que cette aide pourrait être prolongée si la Subvention salariale d’urgence du Canada l’était. Elle l’a été jusqu’en juin 2020.

L’an dernier, la LCF s’est adressée au gouvernement fédéral à de nombreuses occasions pour une aide financière. Elle a toujours allégué que cette aide était essentielle à la tenue d’une saison écourtée. Ambrosie a maintenu que la ligue avait perdu quelque 20 millions en 2019. Une source a révélé à La Presse Canadienne que le fait de ne pas jouer en 2020 avait coûté de 60 à 80 millions à la LCF.

Toute aide gouvernementale serait assujettie à une garantie de continuité et ferait en sorte que la LCF devrait se montrer transparente quant à ses finances.

Un retour au jeu n’est toutefois pas le seul enjeu pour la ligue : la LCF doit jouer devant des spectateurs, puisque ses revenus sont basés en grande partie sur ses recettes aux guichets.

Repousser le début de la saison pourrait permettre à plus de Canadiens de recevoir le vaccin contre la COVID-19 et potentiellement leur permettre d’assister aux matchs de la ligue en plus grand nombre.

Plus tôt cette semaine, Ottawa s’est entendu avec Air Canada, malmenée pendant la pandémie, sur une aide financière. La compagnie s’est également engagée à rembourser les clients qui ont vu leur vol annulé l’an dernier.

Le gouvernement fédéral donnera jusqu’à 5,9 milliards à Air Canada par le truchement du Crédit d’urgence pour les grands employeurs (CUGE). Il accordera des prêts à faibles taux d’intérêt pour près de 5,4 milliards et achètera pour près de 500 millions d’actions de l’entreprise.

Air Canada a aussi accepté de rétablir des vols sur presque toutes les liaisons régionales suspendues, de plafonner les primes de ses hauts dirigeants à 1 million annuellement, ainsi que de suspendre le rachat d’actions et le versement de dividendes à ses actionnaires pour toute la durée des prêts.