L’agent de joueurs québécois Sasha Ghavami croule sous les courriels depuis le début de cette fameuse semaine du Super Bowl, qui culminera dimanche avec le duel entre les Chiefs de Kansas City et les Buccaneers de Tampa Bay. Mais ça ne semble pas l’affecter — loin de là.

« Je viens d’ouvrir ma boîte de courriels, qui est pleine, et je crois que je déprime un peu, car je viens de réaliser que je n’aurai pas un petit vendredi après-midi tranquille. Non, sérieusement, je fais des blagues, je suis très, très heureux de ma situation actuelle », a confié Ghavami lors d’un entretien téléphonique avec La Presse Canadienne.

Ghavami, qui représente notamment les Québécois Laurent Duvernay-Tardif, Antony Auclair et Ryan Hunter dans la NFL, est bien conscient qu’il pourrait compter parmi ses clients un deuxième champion du Super Bowl en autant d’années.

Après la conquête de Duvernay-Tardif avec les Chiefs en 2020, Auclair pourrait à son tour soulever le trophée Vince-Lombardi avec les Bucs ce dimanche. Pour sa part, « LDT » a choisi de faire une pause sur sa carrière de footballeur avec les Chiefs afin de se joindre au personnel de la santé pour lutter contre la COVID-19.

« La situation est un peu différente de l’an passé, notamment au niveau des voyages à cause de la pandémie de COVID-19, a confié Ghavami. L’an passé, je gérais beaucoup les billets de match, les billets d’avion, les chambres d’hôtel et les activités pour l’entourage (de Duvernay-Tardif).

« Cette année, c’est très différent. Même si ça reste que c’est tout aussi agréable. C’est le Super Bowl, et Antony a la chance de le vivre et j’espère pour lui qu’il ira jusqu’au bout. Je lui ai dit de savourer chaque moment », a précisé l’agent, en ajoutant qu’il essayait de limiter ses échanges avec Auclair pour lui éviter les distractions.

« LDT » a lui aussi été plus discret dernièrement dans ses interventions, même si Ghavami jure qu’il encouragera encore « ses » Chiefs au Super Bowl LV.

« Je parle à Laurent, et il va bien. C’est sûr qu’il est très, très, très content pour Antony, parce que c’est le fun de voir un autre joueur issu des rangs universitaires québécois se retrouver au Super Bowl, mais en même temps il fait partie des Chiefs et il aimerait bien que son équipe gagne de nouveau », a évoqué Ghavami.

L’avenir d’Auclair avec les Bucs semble toutefois nébuleux au-delà du Super Bowl. Le contrat du Beauceron arrivera à échéance à la fin de la présente campagne et l’équipe floridienne est particulièrement étoffée à sa position d’ailier rapproché, avec Rob Gronkowski et Cameron Brate devant lui. Ghavami ne s’en fait toutefois pas outre mesure.

« Les Buccaneers et moi avons eu une belle relation l’an passé pour en arriver à une entente pour Antony. Il y a une très belle profondeur chez les Buccaneers, mais Antony a un rôle précis dans cette équipe. (L’entraîneur-chef) Bruce Arians l’a déjà dit ; Antony est l’un des meilleurs ailiers rapprochés pour bloquer dans la ligue. Et ça n’a pas changé », a-t-il confié.

« Je vais aborder les négociations de la même façon que l’an passé, c’est-à-dire que je vais arriver préparé et je vais discuter avec l’équipe. Mais en ce moment, je préfère qu’on se concentre sur le Super Bowl. On verra ensuite comment les choses iront », a-t-il poursuivi.

Ghavami en a profité pour rappeler qu’Auclair était avec les Bucs depuis déjà quatre ans, « et je n’ai aucune inquiétude pour l’avenir d’Antony. Il a sa place dans cette ligue-là ».

Quant à savoir si le fait de compter des clients tels que Duvernay-Tardif et Auclair a changé la perception des équipes de la NFL envers lui, Ghavami reste très humble.

« À partir du moment qu’un agent a des clients qui jouent dans la NFL, les équipes le respectent, a-t-il mentionné. C’est un milieu très contingenté, et très difficile à accéder. Moi, j’ai gagné ma crédibilité par ma préparation et mon travail ; que je sois avec Laurent, Antony, ou peu importe qui, j’arrive avec le même niveau de préparation dans mon dossier. J’arrive avec des arguments qui ne sont pas que de l’opinion, qui sont étoffés avec des statistiques et des faits réels, et ça, je crois que les équipes respectent ça.

« Le meilleur exemple, ç’a été nos négociations pour Antony qui ont duré des semaines (avec les Bucs) l’an dernier, mais qui ont débouché sur une bonne entente, quelque chose de bien », a-t-il ajouté.

Alors, la question à un million : Qui gagnera le Super Bowl, dimanche ?

« J’aimerais vraiment qu’Antony aille chercher sa bague. Je veux que les Bucs gagnent cette année. Chaque fois qu’un client va chercher une bague du Super Bowl, ça me rend très heureux », a-t-il conclu, en s’esclaffant.