La pandémie de COVID-19 a durement frappé le clan d’Henoc Muamba.

La belle-mère du secondeur étoile des Alouettes de Montréal, Elizabeth Tweneboah, est morte en juin après avoir contracté le coronavirus, alors qu’elle était âgée de 66 ans.

Ce décès fait en sorte que Muamba et sa conjointe, Jessica, qui attend le deuxième enfant du couple d’un moment à l’autre, sont devenus les principaux aidants pour la belle-sœur de 27 ans de Muamba, Joyce, qui souffre de certains handicaps et qui a éprouvé des problèmes de santé mentale.

La pandémie a aussi touché Muamba financièrement, puisque la LCF n’a pas joué en 2020. Mais ce n’est rien en comparaison de ce que l’athlète de 31 ans, né en République démocratique du Congo, mais qui a grandi à Mississauga, en Ontario, et sa famille continuent de subir.

« Ça nous a forcés de grandir sur plusieurs fronts et de repenser au temps qu’on passe ensemble, a-t-il dit au cours d’un entretien téléphonique. Une des choses qu’on fait davantage, c’est d’être dans le moment présent.

« Vous ne vous rendez jamais vraiment compte à quel point la vie est fragile. C’est bon de se rappeler de vivre chaque moment avec vos êtres chers, de vous rappeler qui ils sont. »

La belle-famille de Muamba vivait au rez-de-chaussée de leur immeuble de Brampton. Elizabeth Tweneboah a commencé à ressentir des douleurs physiques et les Muamba ont décidé de la conduire à l’hôpital par précaution.

À son arrivée, elle a été admise immédiatement. Après quelques jours à l’hôpital, elle a dû recevoir une assistance respiratoire. Deux semaines après son admission, elle est décédée.

Muamba, sa conjointe et sa belle-sœur ont tous subi un test de détection à la COVID-19. Si celui de Muamba était négatif, les deux autres se sont avérés positifs. Après s’être soumises au protocole de quarantaine, elles sont maintenant rétablies.

« Le décès de ma belle-mère a changé beaucoup de choses pour ma famille et moi. Sa présence me sécurisait pendant les saisons de football : je savais que ma femme et sa sœur étaient entre bonnes mains. J’avais l’esprit tranquille de laisser ma famille ici pendant que je me trouvais à Montréal. »

Maintenant, non seulement il devra avoir davantage sa famille immédiate en tête, mais également sa belle-sœur.

Joyce est née avec une rétinopathie des prématurés, une condition qui mine sa vision, et un retard du développement cognitif, qui fait en sorte que ses fonctions intellectuelles et son comportement adaptatif sont de façon importante sous la moyenne des gens du même âge.

Elle a également des difficultés d’apprentissage, ainsi que des signes précurseurs de psychose.

« Malgré tout, elle est fonctionnelle et s’épanouit, a fièrement noté Muamba. Elle étudie à l’université. […] Je l’ai mise au défi d’écrire un livre, car je crois que les gens doivent connaître son histoire. Pas seulement ceux autour d’elle, tout le monde. C’est une miraculée. »

Afin d’honorer la mémoire de sa mère, sa femme a décidé de faire sa demande d’admission à l’école de médecine.

« C’est l’une des dernières discussions qu’elle a eues avec elle et sa mère l’a encouragée à le faire si c’est ce dont elle avait envie, a expliqué Muamba. […] Dire tout l’inspiration et la motivation dont je suis témoin, c’est fabuleux. Nous retirons beaucoup de la force que possédait ma belle-mère. »

Rien toutefois ne pouvait les préparer à vivre cette épreuve si soudaine.

Les Muamba attendent une deuxième fille, qu’ils nommeront Adah. La petite portera aussi le nom de fille de sa grand-mère.

Lui qui a grandi dans une maisonnée remplie de garçons — ses frères Cauchy et Kelvin ont aussi fait partie de formations de la LCF —, il vit maintenant entouré de femmes.

« Ce doit être la façon pour Dieu d’équilibrer le tout », a conclu Muamba en riant.