Lors de la rencontre virtuelle organisée par la Fondation de l’Hôpital général de Montréal en début de semaine, Laurent Duvernay-Tardif a estimé que les deux meilleures équipes de la NFL étaient la sienne, les Chiefs de Kansas City, et les Steelers de Pittsburgh. Et c’est une opinion qui est partagée par de plus en plus de gens.

Duvernay-Tardif a dit qu’il s’attendait à voir ces deux équipes s’affronter en finale de l’Association américaine et que ce serait en quelque sorte le Super Bowl avant le Super Bowl. Les champions en titre d’un côté, les Chiefs, et la seule équipe toujours invaincue de l’autre, les Steelers.

Ce qui nous amène à la question que commencent parfois à se poser les membres des Dolphins de 1972 à ce moment-ci de l’année : se dirige-t-on vers la deuxième saison parfaite de l’histoire ? À ce jour, les Dolphins sont bien sûr les seuls à n’avoir subi aucune défaite et à avoir remporté le Super Bowl durant la même campagne.

Mais il reste encore quelques gros tests au calendrier des Steelers, qui seront à Jacksonville dimanche. Quatre jours après leur match contre les Jaguars, ils affronteront les Ravens pour la deuxième fois en moins d’un mois. Comme c’est toujours le cas lorsque ces deux rivaux se retrouvent, le match de jeudi soir prochain à Pittsburgh sera exigeant.

Les hommes de Mike Tomlin affronteront également les Bills à Buffalo, le 13 décembre, et les Colts d’Indianapolis, qui seront au Heinz Field le 27 décembre. C’est sans parler des éliminatoires, bien entendu. Attendons un peu avant de parler de saison parfaite.

Mais les Steelers ne pourront pas se permettre de perdre souvent s’ils veulent finir au premier rang de l’Américaine, ce qui améliorerait considérablement leurs chances de se rendre au Super Bowl pour la première fois en 10 ans. Les Chiefs n’ont qu’une seule défaite et pourraient très bien finir la saison avec une fiche de 15-1.

Bien que l’avantage du terrain ne sera pas un facteur aussi important qu’il l’est normalement en raison des foules réduites dues à la pandémie, il serait préférable pour les Steelers d’affronter Patrick Mahomes et les Chiefs à Pittsburgh plutôt qu’à l’Arrowhead Stadium, c’est l’évidence. Mais, surtout, seule l’équipe qui terminera première de son association obtiendra un congé au premier tour éliminatoire.

Sur les épaules de Roethlisberger

On dit souvent que c’est à partir de l’Action de grâce américaine que ça compte vraiment dans la NFL et on n’est plus qu’à quelques jours de celle-ci. Ça tombe bien pour les Chiefs, qui devraient pouvoir compter sur le retour au jeu de plusieurs pièces importantes au cours des prochaines semaines, dont l’ailier espacé Sammy Watkins et les bloqueurs Eric Fisher et Mitchell Schwartz.

Alors que les Steelers ont peut-être déjà atteint leur sommet, ça ne semble pas être le cas des Chiefs. On a plutôt l’impression qu’ils seront en mesure d’élever leur niveau de jeu d’un cran supplémentaire avant le début des éliminatoires, ce qui n’est pas de bon augure pour les autres équipes de l’Américaine.

Dans l’ensemble, la défense des Steelers a été la meilleure de la NFL cette saison. Elle est première pour les sacs (36) et les revirements (17), troisième pour les points (19 par match) et sixième pour les verges (318 par match). Ce qui la distingue, c’est toutefois sa capacité à réussir des jeux cruciaux dans les moments importants.

Que le front défensif des Steelers soit dominant ne devrait étonner personne. T.J. Watt, Stephon Tuitt, Cameron Heyward, Bud Dupree et Tyson Alualu sont tous de très bons joueurs. La tertiaire a quant à elle été transformée grâce à l’arrivée de demis défensifs de talent comme Minkah Fitzpatrick, Joe Haden et Steven Nelson.

Afin de venir à bout d’une équipe talentueuse comme les Chiefs, on doit cependant pouvoir marquer beaucoup de points. Et puisque leur jeu au sol est très inconstant, c’est le bras de Ben Roethlisberger qui pourrait décider des fortunes des Steelers.

PHOTO WINSLOW TOWNSON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Ben Roethlisberger, quart-arrière des Steelers de Pittsburgh, en discussion avec son entraîneur-chef, Mike Tomlin

Entouré de jeunes receveurs de talent comme JuJu Smith-Schuster, Chase Claypool, Diontae Johnson et James Washington, Roethlisberger connaît peut-être sa meilleure saison en carrière à l’âge de 38 ans. Il totalise 22 passes de touché contre 4 interceptions et a commis très peu d’erreurs à ses 9 premiers matchs.

Un petit tour d’autocar

La possibilité d’un choc Chiefs-Steelers en janvier est très intéressante à envisager, mais on est encore bien loin d’un tel scénario. Alors que les Steelers tenteront de remporter leur 10e victoire de suite, les Chiefs voudront venger leur seule défaite de la saison.

Les Raiders ont causé ce qui a peut-être été la plus grosse surprise de 2020 en allant vaincre les Chiefs à Kansas City, 40-32, le 11 octobre dernier.

On raconte que les Raiders auraient fait le tour de l’Arrowhead Stadium dans l’autocar qui devait les conduire à l’hôtel ou à l’aéroport après la partie. Un tour de piste triomphal.

Cette semaine, Jon Gruden a expliqué que le conducteur de l’autocar, sûrement un partisan des Chiefs, avait fait quelques remarques qui avaient déplu aux Raiders et que c’était pour le narguer que l’équipe lui avait demandé de faire le tour du stade.

Toujours est-il que la rivalité Chiefs-Raiders, qui a longtemps été l’une des plus sanglantes de la NFL, renaît. Il manque encore trop de morceaux aux Raiders afin qu’ils puissent renverser les Chiefs dans l’Ouest de l’Américaine à court terme, mais Gruden et le DG Mike Mayock ont manifestement remis le Silver and Black sur la bonne piste. Leur équipe a remporté ses trois derniers matchs et est bien positionnée afin de se classer pour les éliminatoires avec une fiche de 6-3.

Les Raiders peuvent-ils battre les Chiefs pour une deuxième fois, dimanche soir (20 h 20), à Las Vegas ? Grosse commande. Mais on peut s’attendre à un match intense, qui pourrait forcer les Chiefs à jouer leur match le plus inspiré de la saison. Le genre de rencontre qui pourrait amorcer leur poussée vers un deuxième Super Bowl consécutif.

Les prédictions de Miguel Bujold

Philadelphie c. Cleveland : Cleveland

Atlanta c. La Nouvelle-Orléans : La Nouvelle-Orléans

Cincinnati c. Washington : Washington

Detroit c. Caroline : Caroline

Pittsburgh c. Jacksonville : Pittsburgh

Tennessee c. Baltimore : Baltimore

Nouvelle-Angleterre c. Houston : Nouvelle-Angleterre

Miami c. Denver : Miami

Jets de New York c. Chargers de Los Angeles : Chargers de Los Angeles

Green Bay c. Indianapolis : Green Bay

Dallas c. Minnesota : Dallas

Kansas City c. Las Vegas : Kansas City

Rams de Los Angeles c. Tampa Bay : Tampa Bay

La semaine dernière : 10-3

Total de la saison : 93-44-1

Matchs à ne pas rater

Tennessee c. Baltimore, dimanche, 13 h

PHOTO MARK ZALESKI, ASSOCIATED PRESS

Derrick Henry (22) et Ryan Tannehill (17), des Titans du Tennessee

Deux équipes qui ont connu une baisse de régime au cours du dernier mois. Victorieux à leurs cinq premiers matchs, les Titans ont perdu trois de leurs quatre suivants. Ils auront toutefois eu 10 jours pour se préparer en vue de leur affrontement contre les Ravens, qui ont quant à eux perdu deux de leurs trois dernières parties. La clé du match pourrait fort bien être la capacité des Ravens à arrêter Derrick Henry, qui devrait être très sollicité vu la qualité des demis de coin qui seront opposés au jeu aérien des Titans. Les joueurs de ligne défensive Calais Campbell et Brandon Williams seront absents du côté des Ravens, ce qui est un facteur considérable.

Green Bay c. Indianapolis, dimanche, 16 h 25

PHOTO TORK MASON, USA TODAY SPORTS

Les joueurs des Packers de Green Bay célèbrent un touché lors de leur duel contre les Jaguars de Jacksonville, le 15 novembre dernier.

T.Y. Hilton et Philip Rivers n’ayant toujours pas trouvé une complicité sur le terrain, les Colts ne possèdent pas vraiment ce que l’on pourrait qualifier de receveur numéro un. En contrepartie, pas moins de sept de leurs joueurs ont plus de 200 verges par la passe. Parris Campbell pourrait se joindre à ce groupe, mais on ne sait toujours pas si le receveur de deuxième année pourra jouer en 2020 après avoir subi une blessure à un genou en début de saison. De leur côté, les Packers ont de très bonnes chances de terminer au premier rang de la Nationale grâce à un calendrier qui semble relativement facile jusqu’à la fin de la saison. Après la rencontre à Indianapolis, ils joueront quatre de leurs six derniers matchs à domicile (Chicago, Philadelphie, Caroline et Tennessee) et les deux autres à Detroit et à Chicago. On a vu pire.

Rams de Los Angeles c. Tampa Bay, lundi, 20 h 15

PHOTO GERRY BROOME, ASSOCIATED PRESS

Tom Brady, quart-arrière des Buccaneers de Tampa Bay

Ce sera une autre occasion pour Tom Brady et les Buccaneers d’offrir une grosse performance en heure de grande écoute après le fiasco contre les Saints, il y a deux semaines. L’attaque a rebondi de belle façon dimanche dernier en Caroline, mais le défi sera plus grand contre Aaron Donald, Jalen Ramsey et compagnie. Cela dit, si les Rams causent une surprise en Floride, ce sera probablement parce que leur attaque aura marqué une trentaine de points. Et pour ce faire, Jared Goff devra être en grande forme et devra jouer avec courage. Car en plus de faire face à l’un des bons fronts défensifs du circuit, Goff ne pourra dépendre de son bloqueur à gauche Andrew Whitworth. Le vétéran ratera entre six et huit semaines, blessé à un genou. L’ancien des Bengals sera remplacé par Joe Noteboom.