Pour la première fois en presque 20 ans, les Patriots ne sont pas les favoris pour remporter le titre de leur division. Ce sont plutôt les Bills qui semblent avoir une longueur d’avance, du moins sur papier. Les choses s’améliorent chez les Dolphins, tandis que les Jets continuent de prendre de curieuses décisions. Voici le dernier de notre série de huit analyses en vue de la prochaine saison de la NFL.

Bills de Buffalo : plein de promesses

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Le receveur Stefon Diggs

La dernière fois que les Bills étaient les favoris pour remporter le titre de leur division, c’était au début du siècle. Grâce à leur défense jeune et étanche et à l’acquisition d’un receveur de premier plan en Stefon Diggs, c’est à nouveau le cas cette année.

Josh Allen a suivi une belle courbe de progression à sa deuxième saison. Sa première campagne n’annonçait rien de bon, mais le quart-arrière a redonné de l’espoir à l’organisation et à ses partisans en 2019. Allen devra cependant élever son niveau de jeu d’un autre cran afin de permettre aux Bills de rejoindre les grosses pointures de l’Américaine, comme les Chiefs et les Ravens.

Les Bills avaient manifestement besoin d’un receveur numéro un et pensent l’avoir trouvé en Diggs, obtenu des Vikings en retour de choix au repêchage. Cole Beasley et John Brown ne sont pas vilains, mais sont plutôt des receveurs de soutien.

L’arrivée du centre Mitch Morse l’année dernière a donné de la stabilité à la ligne offensive. La qualité du jeu de l’unité dépendra beaucoup de la progression des jeunes Dion Dawkins et Cody Ford, deux anciens choix de deuxième tour. Devin Singletary est le principal porteur de ballon de l’équipe après avoir obtenu une moyenne de 5,1 verges par course à sa saison recrue (775 en 151).

La brochette de joueurs qu’ont assemblée les Bills démontre que l’entraîneur-chef Sean McDermott tient à ce que sa ligne défensive soit toujours bien reposée en situation de match. Jerry Hughes, Ed Oliver, Vernon Butler, Trent Murphy, Mario Addison, Quinton Jefferson et le récent choix de deuxième tour, A. J. Epenesa, se partageront le travail. Star Lotulelei a quant à lui choisi de ne pas jouer en 2020 en raison de la COVID-19. Notons que Lotulelei, Butler et Addison sont tous des joueurs que McDermott a dirigés lorsqu’il était leur coordonnateur défensif avec les Panthers.

Le secondeur intérieur Tremaine Edmunds est l’un des bons jeunes joueurs défensifs de la NFL et devrait éventuellement faire partie de la conversation pour le titre du joueur défensif par excellence. Il rend tous les joueurs autour de lui meilleurs.

Josh Norman est un autre ancien des Panthers qui s’est amené à Buffalo. Norman devrait former un bon duo de demis de coin avec l’excellent Tre’Davious White. C’est le vétéran Micah Hyde qui patrouillera dans les zones profondes.

Il n’y a aucun doute que les Bills possèdent la formation la plus talentueuse de l’Est de l’Américaine. S’ils ne terminent pas la saison avec un championnat de division et au moins 10 ou 11 victoires, elle devra être considérée comme un échec.

Patriots de la Nouvelle-Angleterre : une saison de transition

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Le nouveau quart des Pats, Cam Newton, et Terrence Brooks

L’ère Tom Brady a essentiellement pris fin lorsqu’il a lancé une interception à la fin du match éliminatoire que les Patriots ont perdu contre les Titans. Ces derniers ont ramené le ballon dans la zone des buts et, après deux décennies de domination et de succès, il en était fait de Brady avec les Patriots.

Qui prendra la place du célèbre numéro 12 ? Cam Newton pourrait être cet homme. Il pourrait également être utilisé sporadiquement lors de certains jeux précis. Ou il pourrait tout aussi bien être le réserviste du jeune Jarrett Stidham, dont on connaît bien peu de choses. Ne comptez bien sûr pas sur Bill Belichick pour dévoiler son plan avant le début de la saison.

Aucune équipe n’a été plus durement touchée par la menace de la COVID-19 que les Patriots. Huit de leurs joueurs ont choisi de ne pas jouer en 2020, dont Dont’a Hightower, Patrick Chung et Marcus Cannon. L’équipe a également perdu quelques partants sur le marché des joueurs autonomes, dont les secondeurs Jamie Collins et Kyle Van Noy.

La tertiaire devrait par contre demeurer l’une des plus efficaces du circuit puisque le joueur défensif par excellence de 2019, Stephon Gilmore, et les jumeaux Devin et Jason McCourty sont toujours avec l’équipe. Le demi de coin J. C. Jackson est un autre joueur important de la tertiaire.

La ligne offensive devrait également constituer l’une des forces des Patriots malgré l’absence de Cannon. Joe Thuney et Shaq Lawson forment peut-être la meilleure paire de gardes de la NFL et le centre David Andrews est de retour après avoir raté toute la saison dernière en raison de caillots de sang dans ses poumons. Isaiah Wynn aura quant à lui la chance de prouver qu’il peut être le bloqueur à gauche du club à long terme.

Sony Michel et James White demeurent les têtes d’affiche d’un bon groupe de demis offensifs, mais l’unité de receveurs n’a toutefois pas été améliorée durant la saison morte. Julian Edelman, Mohamed Sanu et N’Keal Harry sont les trois principaux ailiers espacés et l’équipe continue de chercher le successeur de Rob Gronkowski au poste d’ailier rapproché.

Les Patriots ont perdu quantité de morceaux importants au cours des six derniers mois. Mais ils ont encore Bill Belichick et Josh McDaniels. Doit-on s’attendre à une année de transition à Foxborough ? Oui. Devrait-on être surpris de voir les Patriots se faufiler en séries ? Non. C’est peu probable, mais loin d’être impossible.

Dolphins de Miami : bien des doutes à l’attaque

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Le quart recrue Tua Tagovailoa sous le regard du vétéran Ryan Fitzpatrick (14)

Une vingtaine d’années après la retraite de Dan Marino, les Dolphins pensent avoir enfin réglé leur problème de quart-arrière. Choisi au cinquième rang du repêchage d’avril, Tua Tagovailoa pourrait toutefois passer sa première saison sur les lignes de touche. Si ce scénario s’avère, c’est le bon vieux Ryan Fitzpatrick qui sera le partant.

Jordan Howard a été embauché pour donner un peu plus de robustesse au jeu au sol. Howard a connu un beau début de carrière à Chicago, mais n’a pas été aussi productif depuis deux ans. Obtenu des 49ers dans un échange, Matt Breida devrait partager le boulot avec Howard.

Avec le deuxième de leurs trois choix de première ronde, les Dolphins ont opté pour le bloqueur Austin Jackson. Idéalement, Jackson deviendra le bloqueur qui protégera l’angle mort de Tagovailoa et sera le pilier de la ligne offensive pour les 10 prochaines années. Le reste de la ligne offensive est toutefois très suspect.

La plupart des joueurs qui ont choisi de se prévaloir de leur option de s’absenter en raison de la COVID-19 sont des joueurs de ligne qui sont très imposants. Or, les ailiers espacés Albert Wilson et Allen Hurns ont également fait ce choix, ce qui affaiblira un groupe de receveurs qui n’était déjà pas fameux. Bref, l’attaque des Dolphins ne fera peur à personne en 2020.

L’organisation a toutefois ajouté plusieurs pièces intéressantes à sa défense sur le marché des joueurs autonomes. Byron Jones formera un excellent duo de demis de coin avec Xavien Howard. Si Noah Igbinoghene, qui a été le troisième choix de premier tour du club, progresse bien, il ne sera vraiment pas facile de connaître du succès par la voie des airs contre les Dolphins.

Le secondeur Kyle Van Noy a choisi de venir retrouver l’entraîneur-chef Brian Flores, qui l’a dirigé en Nouvelle-Angleterre alors qu’il était l’un des adjoints de Bill Belichick. Les ailiers défensifs Shaq Lawson et Emmanuel Ogbah sont deux autres vétérans qui ont été acquis comme joueurs autonomes.

Flores semble avoir un bon plan en tête et son équipe est nettement améliorée par rapport à 2019. Mais réalistement, les Dolphins ne seront pas encore prêts à lutter pour une place en séries pour une autre année ou deux.

Jets de New York : un quart mal entouré

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Sam Darnold (14)

La première année d’Adam Gase à la barre des Jets a été marquée par une guerre de pouvoir qui s’est terminée par le départ du DG Mike Maccagnan, en mai 2019. La pression est maintenant donc sur Gase. Et sur le quart Sam Darnold.

À sa troisième saison, Darnold devra élever son niveau de jeu d’un cran et être plus constant. Sauf qu’il n’est pas très bien entouré, le pauvre Darnold.

À défaut d’être un receveur de premier plan, Robby Anderson était le meilleur des Jets. Il joue maintenant pour les Panthers.

Les Jets ont sélectionné Denzel Mims au deuxième tour du repêchage et ont embauché Breshad Perriman, un ancien premier choix qui n’a jamais éclos. Jamison Crowder est efficace, mais principalement dans le jeu de courtes passes. Et il n’y a pas d’ailier rapproché établi. C’est donc plutôt faible au niveau des receveurs.

L’organisation semble se diriger tout droit vers un divorce avec Le’Veon Bell, qui a été décevant à sa première saison avec l’équipe. Quant à elle, la ligne offensive est dans un piteux état, bien que la recrue Mekhi Becton devrait l’améliorer un tantinet.

Comme c’est fort probablement le cas avec Bell, les Jets regrettent sûrement leur décision d’avoir accordé un gros contrat à C. J. Mosley. L’ancien secondeur des Ravens a signé une entente de cinq saisons pour 85 millions et est assuré de toucher 51 millions de cet argent quoi qu’il advienne. Mosley a raté 14 matchs en 2019, blessé à l’aine, puis a décidé ne pas jouer cette année en raison de la COVID-19.

Ce n’est pas tout. Tannés de l’entendre se plaindre, les Jets ont échangé leur meilleur joueur défensif, le demi de sûreté Jamal Adams, aux Seahawks, il y a quelques semaines. Le départ d’Adams risque de substantiellement affaiblir la défense en entier.

La très grande majorité des partants des Jets auraient de la difficulté à se trouver un poste régulier ailleurs dans la NFL. Darnold est talentueux, mais les Jets risquent de détruire sa carrière s’ils ne prennent pas de meilleures décisions à l’extérieur du terrain.

Cette équipe a gagné six de ses huit derniers matchs la saison dernière, mais on doute qu’elle puisse poursuivre sur cette lancée cet automne. Elle n’a tout simplement pas les chevaux pour le faire.