À moins que les jeunes Giants ne surpassent les attentes, ce sera encore une course à deux équipes dans l’Est de la Nationale. Alors que les Eagles tenteront de retrouver leur magie de 2017, les Cowboys voudront enfin jouer à la hauteur de leur talent. Voici le quatrième de notre série de huit textes à la veille de la saison 2020 dans la NFL.

Cowboys de Dallas : du talent à revendre

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Dak Prescott et le porteur de ballon Ezekiel Elliott

Très peu d’équipes possèdent autant de talent que les Cowboys. C’est toutefois loin d’être la première fois qu’on le dit. Or, l’équipe de Jerry Jones n’est toujours pas parvenue à offrir des performances à la hauteur des attentes et de ses habiletés.

Puisque les Cowboys ont été incapables de conclure une entente à long terme avec Dak Prescott durant la saison morte, il a été désigné joueur de franchise. Statistiquement, Prescott a pratiquement toujours été l’un des meilleurs quarts-arrières de la ligue depuis qu’il est le partant, mais il n’a gagné qu’un match éliminatoire en quatre ans.

Même si elle n’est plus tout à fait aussi dominante qu’elle l’était il y a quelques années, la ligne offensive compte sur de très bons joueurs, à commencer par Zack Martin, considéré comme le meilleur garde de la NFL. À son apogée, Ezekiel Elliott devrait donc continuer d’être l’un des demis offensifs les plus productifs de la ligue.

Cela étant dit, le jeu aérien devrait être utilisé davantage qu’au cours des dernières années. En Amari Cooper, Michael Gallup et le premier choix du club en avril, CeeDee Lamb, les Cowboys comptent peut-être sur le meilleur trio d’ailiers espacés du circuit.

Le nouveau pilote Mike McCarthy devrait donc bien s’amuser avec autant de talent offensif. Seul bémol, il n’y a aucun joueur établi chez les ailiers rapprochés.

C’est plus incertain du côté défensif. Les Cowboys s’attendent à beaucoup plus que les cinq sacs qu’a récoltés DeMarcus Lawrence après avoir signé un contrat de 105 millions pour cinq ans en avril 2019. Il en avait totalisé 25 en 2017 et 2018.

L’ancien des Vikings Everson Griffen et Aldon Smith ont été embauchés afin d’occuper l’autre poste d’ailier défensif. Smith est un talent exceptionnel qui n’a pas joué depuis 2015 en raison de problèmes personnels. À l’intérieur de la ligne, le vétéran Dontari Poe, Trysten Hill et la recrue canadienne Neville Gallimore devraient tous voir de l’action.

Chez les secondeurs, tout est une question de santé. Jaylon Smith, Leighton Vander Esch et Sean Lee sont tous de bons joueurs qui ont subi des blessures sérieuses par le passé.

Bien qu’il y ait quelques joueurs de talent, dont le demi de coin Chidobe Awuzie et le nouveau venu Ha Ha Clinton-Dix, la tertiaire représente probablement la plus grande faiblesse des Cowboys. De là l’importance d’obtenir une bonne saison des chasseurs de quarts, dont Lawrence.

Avec tout le talent dont elle dispose, cette équipe doit minimalement atteindre la finale de la conférence Nationale afin que sa saison 2020 soit considérée comme un succès. Et ça aussi, ce n’est pas la première fois qu’on le dit.

Eagles de Philadelphie : laisser les blessures derrière

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Le quart-arrière Carson Wentz

Les blessures à répétition sont-elles en voie de gâcher la carrière de Carson Wentz ? Elle était des plus prometteuses avant qu’il ne subisse une déchirure ligamentaire à un genou en 2017. Wentz n’a plus jamais été le même joueur depuis ce temps, lui qui a également subi une sérieuse blessure au dos.

Il faut cependant noter que Wentz a dû composer avec une attaque décimée par les blessures la saison dernière. Lorsque les Eagles ont été éliminés par les Seahawks, en janvier, la plupart de leurs ailiers espacés et demis offensifs en uniforme auraient été plus à leur place dans l’équipe de développement.

Les Eagles ont toutefois offert un bonbon à Wentz en sélectionnant Jalen Reagor avec leur premier choix en avril. L’ailier espacé se joint aux vétérans Alshon Jeffery et DeSean Jackson, de même qu’aux ailiers rapprochés Zach Ertz et Dallas Goedert. Il y a par contre de l’incertitude dans le champ arrière alors que Miles Sanders est la seule valeur sûre.

Jason Peters a quitté l’équipe et n’occupera plus le poste de bloqueur à gauche, et le garde Brandon Brooks s’est déchiré un tendon d’Achille et ratera toute la saison. L’une des plus performantes du circuit depuis plusieurs années, la ligne offensive des Eagles est donc affaiblie. Ce n’est évidemment pas l’idéal compte tenu de l’historique de blessures de Wentz.

Grâce à l’embauche du plaqueur Javon Hargrave, anciennement des Steelers, la ligne défensive devrait être l’une des plus difficiles à contenir du circuit. Le meneur du groupe reste Fletcher Cox, tandis que Brandon Graham et Derek Barnett devraient normalement être les partants à l’extérieur.

En contrepartie, l’unité des secondeurs laisse sérieusement à désirer. Les Eagles investissent rarement de hauts choix au repêchage et beaucoup d’argent à cette position, et ça paraît. L’acquisition du demi de coin Darius Slay dans un échange avec les Lions aidera la tertiaire, mais l’unité n’est guère plus inspirante que le groupe de secondeurs.

La formation de Doug Pederson a régressé depuis sa conquête de 2017. Il y a tout de même suffisamment de joueurs de premier plan afin qu’elle puisse atteindre les éliminatoires pour la quatrième année de suite.

Giants de New York : vers des jours meilleurs

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Saquon Barkley

Les chances sont bonnes que l’un de ces deux scénarios se produise dans le cas de Daniel Jones : ou bien il sera l’un des quarts les plus prolifiques de la prochaine décennie, ou bien il commettra trop d’erreurs pour être un partant fiable et constant. Jones a lancé 24 passes de touché, mais a aussi été victime de 12 interceptions et de six échappés à sa saison recrue en 2019.

Jones n’aura plus à se soucier d’Eli Manning, qui a choisi de prendre sa retraite plutôt que d’être un réserviste, à New York ou ailleurs. Le jeune passeur pourra également travailler étroitement avec Jason Garrett, qui est le nouveau coordonnateur offensif des Giants.

À défaut d’avoir un receveur numéro un typique, les Giants ont des pièces intéressantes en Golden Tate III, Sterling Shepard, Darius Slayton et l’ailier rapproché Evan Engram. Choix de cinquième tour en 2019, Slayton a été une belle surprise la saison dernière, captant 48 passes pour 740 verges et 8 touchés.

Le porteur de ballon Saquon Barkley est le meilleur joueur de l’équipe et sera encore plus dangereux si Jones et le jeu aérien progressent bien.

Sur papier, les Giants avaient raison d’être optimistes en ce qui a trait à leur ligne offensive. La décision de Nate Solder de ne pas jouer en 2020 en raison de la COVID-19 a toutefois changé la donne. Choisie au quatrième rang du repêchage, la recrue Andrew Thomas devrait donc être le bloqueur à gauche dès le début de sa carrière.

Avec trois joueurs imposants et talentueux comme Dexter Lawrence, Leonard Williams et Dalvin Tomlinson sur leur première ligne, la défense des Giants devrait normalement être très étanche contre la course.

L’équipe a embauché deux anciens des Packers, Blake Martinez et Kyler Fackrell, afin d’améliorer son groupe de secondeurs. Le demi de coin James Bradberry est un autre ajout significatif, d’autant que l’avenir de l’ancien premier choix DeAndre Baker est très incertain en raison d’une histoire de vol à main armée. Jabrill Peppers et Xavier McKinney, choisi au deuxième tour au printemps, devraient former une paire de demis de sûreté adéquate.

Les Giants n’ont gagné que 12 matchs au cours des trois dernières saisons. Menés par leur nouvel entraîneur-chef, Joe Judge, qui a passé les huit années précédentes avec les Patriots, ils devraient flirter avec la barre des ,500 et remporter au moins six victoires pour la première fois depuis 2016.

L’équipe de Washington : solide défense, attaque trop incertaine

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Adrian Peterson

Critiquée depuis des décennies, l’organisation de Washington a enfin accepté de changer de nom. Les « Redskins » ne sont plus. Pour cette année, l’équipe s’appellera tout simplement « Washington football team ».

À sa première année avec l’équipe, l’entraîneur-chef Ron Rivera a appris une bien mauvaise nouvelle. Rivera est atteint d’un cancer de la peau, qui ne devrait cependant pas l’empêcher d’être sur les lignes de côté cet automne. Si Rivera doit s’absenter, il a déjà été convenu que c’est le coordonnateur défensif Jack Del Rio qui le remplacera.

Deuxième espoir sélectionné en avril, Chase Young s’est ajouté à une ligne défensive qui devrait rivaliser avec celle des 49ers pour le titre de meilleure de la NFL. Jonathan Allen, Da’Ron Payne, Ryan Kerrigan et Montez Sweat sont également tous d’anciens choix de premier tour.

C’est nettement moins fort du côté des secondeurs, et ce le sera encore davantage si Reuben Foster ne parvient pas à relancer sa carrière. Le demi de coin Kendall Fuller a été rapatrié après avoir gagné le Super Bowl dans l’uniforme des Chiefs, et le demi de sûreté Landon Collins est l’un des bons demis de sûreté de la Nationale. La tertiaire devrait grandement bénéficier du jeu du front défensif, comme celle des 49ers.

La défense pourrait permettre à Washington de gagner quelques matchs pratiquement à elle seule, mais l’attaque risque d’être l’une des pires du football américain. Dwayne Haskins a été lancé dans la mêlée alors qu’il n’était manifestement pas encore prêt à le faire la saison dernière. Il devra prouver qu’il peut être considéré comme le quart d’avenir du club.

Si Haskins en arrache, Alex Smith est de retour au jeu après son effrayante blessure à une jambe survenue en 2018, puis Kyle Allen, que Rivera a bien connu chez les Panthers, a été embauché pour améliorer la profondeur.

Adrian Peterson disputera sa 14saison et devrait être le premier porteur de l’équipe à la suite du départ de Derrius Guice, qui a été libéré il y a quelques semaines après deux années marquées par les blessures et les controverses.

À l’exception du joueur de deuxième année Terry McLaurin, c’est extrêmement mince du côté des receveurs. Le garde Brandon Scherff et le bloqueur Morgan Moses sont les deux meilleurs joueurs d’une ligne offensive correcte, sans plus.

Grâce à l’arrivée de Rivera et de Del Rio, et à quelques bonnes décisions organisationnelles, Washington semble enfin sur la bonne voie. Il y a toutefois trop d’incertitudes en attaque afin de pouvoir réalistement viser une saison victorieuse.