L’union entre Aaron Rodgers et les Packers tire-t-elle à sa fin ? Kirk Cousins peut-il mener les Vikings aux grands honneurs ? Qui sera le quart partant à Chicago, Mitchell Trubisky ou Nick Foles ? Voici la deuxième de nos huit analyses à la veille de la nouvelle saison de la NFL.

Packers de Green Bay : l’orgueil de Rodgers suffira-t-il ?

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Aaron Rodgers

Après avoir tenté de nous convaincre pendant des mois que la relation entre Aaron Rodgers et Matt LaFleur était très bonne, les Packers nous ont lancé une balle courbe en repêchant Jordan Love avec leur premier choix. Qui plus est, ils ont bougé afin d’améliorer leur rang de sélection pour le faire.

Rodgers se retrouvera donc dans la même situation que Brett Favre il y a une quinzaine d’années. Les Packers avaient choisi Rodgers au premier tour en 2005 dans le but de remplacer Favre. La différence est que, contrairement à Favre, qui évoquait souvent la possibilité de prendre sa retraite à l’époque, Rodgers a toujours dit qu’il souhaitait jouer pour plusieurs autres saisons.

En choisissant Love, les Packers ont par le fait même raté une très belle occasion d’acquérir un autre receveur de qualité pour faciliter le travail de Rodgers. Car à l’exception de Davante Adams, il n’y a aucun receveur de premier plan à Green Bay.

Après la sélection de Love, les Packers ont choisi un porteur de ballon avec leur deuxième choix, soit A.J. Dillon. Ils possédaient pourtant deux bons vétérans en Aaron Jones et Jamaal Williams.

LaFleur est un entraîneur qui affectionne particulièrement le jeu au sol, et il l’a prouvé à sa première saison chez les Packers en 2019. Ces derniers avaient terminé la saison précédente avec seulement 333 jeux de course, le plus bas total de la NFL. Ils ont couru avec le ballon 78 fois de plus l’année dernière (411).

En défense, l’ajout des secondeurs extérieurs Za’Darius Smith (13,5 sacs) et Preston Smith (12 sacs) a amélioré l’unité. Si les joueurs de ligne Kenny Clark, Rashan Gary et Dean Lowry jouent bien, le front défensif des Packers permettra à la jeune tertiaire de se mettre en évidence. Le demi de coin Jaire Alexander et les demis de sûreté Darnell Savage et Adrian Amos forment un bon noyau de demis défensifs.

Cela dit, si les Packers veillent tard en janvier, ce ne sera probablement pas en raison de leur défense ou de leur jeu au sol. Ce sera grâce au bras de Rodgers. Bien protégé et avec des receveurs de qualité autour de lui, Rodgers est encore capable de mener une équipe jusqu’aux grands honneurs. Fouetté dans son orgueil par la sélection de Love, Rodgers devrait connaître une très bonne saison en 2020, mais est-il suffisamment bien entouré pour battre les poids lourds de la Nationale ?

Vikings du Minnesota : beaucoup de questions

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Kirk Cousins

Kirk Cousins a enfin gagné un « gros » match alors que les Vikings ont surpris les Saints au Superdome au premier tour éliminatoire. Ce fut suffisant pour convaincre les Vikings de lui accorder une prolongation de contrat. Sa nouvelle entente lui rapportera 96 millions au cours des trois prochaines années.

C’est en partie parce qu’ils devaient libérer de l’espace sous le plafond salarial que les Vikings ont conclu un nouveau pacte avec Cousins. C’est également pour cette raison qu’ils ont choisi de libérer les vétérans Linval Joseph et Xavier Rhodes. Ils ont ensuite échangé le receveur Stefon Diggs aux Bills.

Les Vikings ont utilisé le choix qu’ils ont obtenu pour Diggs afin de le remplacer. Ils ont ainsi sélectionné Justin Jefferson, un receveur de LSU qui se démarque par la qualité de ses tracés de passe et dont la cote avait significativement monté dans les semaines qui ont précédé le repêchage.

Jefferson se joindra à un bon noyau de joueurs offensifs composé d’Adam Thielen, de Dalvin Cook et des ailiers rapprochés Kyle Rudolph et Irv Smith. La clé du côté offensif sera le rendement de la ligne. À part avoir repêché le bloqueur Ezra Cleveland au deuxième tour, les Vikings n’ont rien fait pour améliorer un groupe dont le jeu souffre d’inconstance.

Tant et aussi longtemps que Mike Zimmer sera l’entraîneur-chef, la défense des Vikings devrait être respectable. L’ailier défensif Danielle Hunter a récolté 14,5 sacs à chacune de ses deux dernières saisons et ne reçoit pas la publicité qu’il mérite. À l’intérieur de la première ligne, Michael Pierce a été embauché afin de remplacer Linval Joseph.

Les Vikings ont l’une des bonnes paires de demis de sûreté de la ligue avec Harrison Smith et Anthony Harris, qui a réussi six interceptions la saison dernière. Les secondeurs Anthony Barr et Eric Kendricks sont polyvalents et actifs, mais il y a de l’incertitude au poste de demi de coin. Alors que cette équipe regorgeait de talent à cette position il n’y a pas si longtemps, Mike Hughes et la recrue Jeff Gladney semblent être les favoris pour occuper les postes de partants en 2020.

Il n’est pas impossible que la saison dernière ait été le début d’une ascension des Vikings. Il y a beaucoup de talent dans cette formation. Mais historiquement, les Vikings ont souvent été décevants après avoir connu une bonne saison. Il y a également quelques très jeunes joueurs qui devront vraisemblablement occuper des postes clés, notamment Jefferson et Gladney. Pour ces raisons, un retour dans les séries est loin d’être assuré.

Bears de Chicago : tout repose sur la défense

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Khalil Mack

Les Bears ont fait un échange afin d’obtenir Nick Foles et ont décliné l’option pour la cinquième saison du contrat de Mitchell Trubisky. Le message est donc clair : Trubisky en sera à sa dernière chance de prouver qu’il est capable d’être le quart partant des Bears à long terme en 2020, et cette occasion pourrait être de très courte durée.

Outre Foles, les Bears ont ajouté deux ailiers rapprochés à leur attaque. Ils ont embauché le vétéran Jimmy Graham, qui n’a jamais semblé à l’aise chez les Packers, et ont sélectionné Cole Kmet, qui était considéré comme le meilleur joueur disponible à sa position au repêchage.

David Montgomery n’a rien cassé comme recrue, enregistrant une moyenne de 3,7 verges par course, alors que le petit Tarik Cohen est un demi qui est au mieux lorsqu’il touche au ballon entre 5 et 10 fois par match. C’est donc un peu maigre dans le champ arrière.

Chez les ailiers espacés, Allen Robinson fils est manifestement l’as des Bears. Anthony Miller a saisi 52 ballons à sa deuxième année et Ted Ginn fils s’est joint à l’équipe durant la saison morte. Le globe-trotteur s’apprête à jouer sa 14e saison.

Dominante en 2018 sous les ordres du coordonnateur Vic Fangio, la défense n’a pas aussi bien joué à la première saison de Chuck Pagano. Il y a des joueurs de grand talent à toutes les positions, alors un retour en force à l’automne est à prévoir.

Khalil Mack et Akiem Hicks excellent sur la première ligne, Roquan Smith et Danny Trevathan sont les principaux secondeurs, tandis que Kyle Fuller et Eddie Jackson sont les piliers de la tertiaire. L’organisation a ajouté un autre chasseur de quarts en Robert Quinn, qui pourrait profiter de toute l’énergie qu’investiront les adversaires des Bears pour tenter de neutraliser Mack.

La défense des Bears devra fort probablement ressembler à l’unité de 2018 s’ils veulent sérieusement lutter pour une place en séries. Leur attaque est suspecte et les trois autres équipes de leur division semblent un peu mieux nanties qu’eux.

Lions de Detroit : Patricia doit répondre aux attentes

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Kenny Golladay

Dans les semaines qui ont précédé le repêchage, des rumeurs ont circulé selon lesquelles les Lions cherchaient à échanger Matthew Stafford. Le quart-arrière fait toujours partie du club et amorcera sa 12saison à Detroit.

Kenny Golladay a attrapé 65 passes pour 1190 verges de gains en plus d’inscrire 11 touchés la saison dernière. Il est en voie de devenir l’un des 10 meilleurs ailiers espacés du circuit, si ce n’est déjà fait. Depuis qu’il s’est joint aux Lions, Marvin Jones fils a totalisé 213 attrapés et marqué 27 touchés en quatre saisons. Danny Amendola a quant à lui saisi 62 passes à sa première campagne au Michigan.

Choisi au huitième rang du repêchage en 2019, T. J. Hockenson a un peu déçu avec une récolte de 32 attrapés en 12 matchs. Hockenson devrait mieux faire à son deuxième tour de piste. L’ancien des Steelers Jesse James est le deuxième ailier rapproché de l’équipe.

Kerryon Johnson a raté 14 matchs à ses deux premières saisons, et c’est probablement ce qui a convaincu les Lions de repêcher D’Andre Swift au printemps. Swift était considéré comme le meilleur demi offensif disponible par un grand nombre d’experts.

Si la ligne offre de bonnes performances, l’attaque des Lions a le talent pour être l’une des 10 plus productives de la NFL. Les anciens premiers choix Taylor Decker et Frank Ragnow devront élever leur niveau de jeu, tandis que les acquisitions du garde Jonah Jackson (choix de 3e tour) et du bloqueur Vaitai Halapoulivaati, anciennement des Eagles, devront rapporter.

Le DG Bob Quinn et l’entraîneur-chef Matt Patricia ont tous deux grandi dans l’organisation des Patriots. C’est du côté de leur ancienne équipe qu’ils se sont d’ailleurs tournés pour trouver des piliers en défense.

Un an après avoir embauché Trey Flowers, qui a obtenu 51 plaqués et 7 sacs à sa première saison avec les Lions, l’organisation a fait signer des contrats au secondeur Jamie Collins et au plaqueur Danny Shelton. La présence de Collins et de Jarrad Davis au milieu de la défense devrait donner des options à Patricia et au nouveau coordonnateur défensif, Cory Undlin, qui était auparavant responsable des demis défensifs à Philadelphie.

C’est cependant l’ajout des demis de coin Jeff Okudah et Desmond Trufant qui pourrait avoir le plus grand impact pour la défense des Lions. Okudah devrait être l’un des principaux candidats au titre de recrue défensive par excellence, alors que Trufant voudra démontrer qu’il peut redevenir le joueur de premier plan qu’il était avec les Falcons il y a quelques années.

Patricia et Quinn n’ont pas répondu aux attentes jusqu’à présent et l’organisation pourrait manquer de patience. L’équipe assemblée par les deux hommes est pourtant talentueuse et bien équilibrée. Les Lions possèdent le talent nécessaire pour surprendre et participer aux éliminatoires.