(Miami) Les joueurs de la défense des Chiefs de Kansas City ont passé la semaine menant au Super Bowl à dire que leur unité était sous-estimée de tout le monde. Ils avaient raison.

C’est la défense de Steve Spagnuolo qui a permis aux Chiefs de rester dans le match alors que leur attaque a été blanchie durant plus de 33 minutes de jeu entre le milieu du deuxième quart et le milieu du quatrième, dimanche soir, à Miami.

Et lorsque les 49ers de San Francisco ont eu une dernière chance d’aller gagner le match dans les dernières minutes du Super Bowl, la défense des Chiefs a fermé la porte pour de bon.

Patrick Mahomes a gardé son meilleur pour la fin, et les Chiefs ont marqué trois touchés sans riposte pour gagner le 54e Super Bowl, 31-20. Mahomes a été nommé le joueur par excellence malgré les deux interceptions qu’il a lancées.

Les Niners menaient 20-10 au milieu du quatrième quart. Ils ne sont toutefois jamais parvenus à porter le coup de grâce. Et comme on l’avait bien vu depuis le début des séries éliminatoires, ce n’est jamais une bonne idée de laisser la porte ouverte à Patrick Mahomes. Vraiment pas.

Le choix de jeux d’Andy Reid et de son coordonnateur offensif Eric Bieniemy a été très conservateur jusqu’au quatrième quart. Mais c’est la bombe lancée à Tyreek Hill, qui a mené au deuxième majeur du match des Chiefs, qui a été le jeu clé de la rencontre.

Après cette étincelle, les Chiefs n’ont plus jamais regardé en arrière et ont complètement dominé ce qui restait du match. Ils ont marqué trois majeurs de suite, et les partisans des Chiefs pouvaient enfin célébrer leur deuxième titre du Super Bowl après 50 ans d’attente.

Un héros obscur

En épiant Laurent Duvernay-Tardif dans la période d’échauffement avant le match, on a pu l’observer en compagnie du porteur de ballon Damien Williams. Les deux joueurs étaient casque contre casque et se sont dit quelques mots d’encouragement.

Avec Mahomes et tous les receveurs de talent chez les Chiefs, qui aurait pu se douter que Williams serait un joueur aussi important dimanche soir ? Le demi offensif a récolté 104 verges en 17 courses, en a ajouté 29 par la passe et a marqué deux touchés. Williams aurait été un bon choix pour le titre de joueur par excellence, lui aussi.

Hill, Travis Kelce et Sammy Watkins ont tour à tour réussi des jeux importants au quatrième quart. Malmenés par l’excellent front défensif des 49ers pendant une bonne partie du match, Duvernay-Tardif et la ligne offensive des Chiefs avaient gardé leur meilleur pour la fin, eux aussi. Ils ont donné juste assez de temps à Mahomes afin qu’il puisse opérer sa magie.

Il manquait un jeu

En défense, le plaqueur Chris Jones a multiplié les jeux cruciaux du côté des Chiefs en deuxième demie. En première, c’est le demi de coin Bashaud Breeland qui s’était illustré, réussissant notamment un beau plaqué et une interception sur deux jeux successifs.

En gros, la défense des Chiefs a positionné les effectifs nécessaires près de la ligne de mêlée afin de forcer Jimmy Garoppolo à les battre, et la stratégie a fonctionné au final. Garoppolo a très bien joué pour une bonne partie du match, mais n’a pas été à la hauteur dans les dernières minutes.

Emmanuel Sanders s’était découvert et aurait pu marquer un long touché qui aurait redonné les devants 26-24 aux 49ers dans les dernières minutes, mais la passe de Garoppolo était trop longue de quelques verges.

L’ailier espacé Deebo Samuel et le chasseur de quarts-arrières Nick Bosa ont été les deux meilleurs du côté des Niners. Outre une séquence au deuxième quart où ils ont enchaîné quatre courses de plus de 10 verges, les Niners n’ont cependant pas été en mesure de dominer avec leur jeu au sol comme ils l’avaient fait face aux Vikings du Minnesota et aux Packers de Green Bay dans leurs deux matchs précédents.

Mais les Niners n’ont pas à rougir de leur performance. Ils ont été vaincus par une équipe inspirée, menée par le meilleur joueur de la NFL en Mahomes et un entraîneur-chef qui peut enfin dire mission accomplie en Andy Reid. Une très belle équipe que celle des Chiefs.