Il y a un changement de la garde dans l’Association américaine et il commence à la position de quart-arrière. La preuve, c’est que pour la première fois depuis janvier 2003, ni Tom Brady, ni Ben Roethlisberger, ni Peyton Manning ne participeront au match de championnat de l’Américaine, qui sera disputé à Kansas City dimanche.

La dernière fois que cela s’est produit, Rich Gannon et les Raiders d’Oakland ont vaincu le défunt Steve McNair et les Titans du Tennessee avant de se faire humilier par leur ancien entraîneur-chef Jon Gruden et les Buccaneers de Tampa Bay au Super Bowl. Comme dirait l’autre, ça commence à faire un bout.

Personne n’est surpris de voir Patrick Mahomes et les Chiefs en finale d’association pour la deuxième année de suite. Mais bien malins ceux qui ont prédit que ce serait Ryan Tannehill et les Titans du Tennessee qui joueraient à l’Arrowhead Stadium ce week-end.

Ces mêmes Titans avaient surpris et éliminé les Chiefs au premier tour, il y a deux ans. Cette défaite de 22-21 allait s’avérer le dernier match d’Alex Smith dans l’uniforme des Chiefs. Marcus Mariota était le quart du côté des Titans ce jour-là.

En janvier dernier, l’équipe d’Andy Reid a subi l’élimination en prolongation contre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre en finale d’association. Une défaite à domicile qui s’est ajoutée à un tas d’autres en séries pour les Chiefs. Avant d’écraser les Texans de Houston, dimanche dernier, les Chiefs avaient perdu sept de leurs huit derniers matchs éliminatoires à l’Arrowhead Stadium.

Les Titans ont également vaincu les Chiefs en saison, le 10 novembre, au Tennessee. Et ils l’ont fait avec leur recette habituelle : en donnant le ballon à Derrick Henry. Le demi a couru 23 fois pour 188 verges et deux touchés. Une petite journée de travail normale pour Henry…

Afin que l’histoire ne se répète pas dimanche, les Chiefs devront positionner beaucoup de leurs effectifs près de la ligne de mêlée, ce qui sera encore plus vrai si leur plaqueur Chris Jones, leur meilleur joueur défensif, rate un deuxième match de suite. Les Chiefs ont terminé au 26e rang de la ligue contre la course et ont accordé une moyenne de 126 verges par match au sol.

Les ailiers espacés A.J. Brown et Corey Davis de même que l’ailier rapproché Jonnu Smith devront tous connaître un bon match si les Chiefs se concentrent un peu trop à arrêter Henry.

S’ils connaissent encore du succès au sol, il est probable que Henry et les Titans gagneront la bataille du temps de possession. C’est normalement un facteur important lorsqu’on affronte une attaque explosive comme celle des Chiefs.

Or, on a pu constater la semaine dernière que Mahomes et compagnie n’avaient pas besoin de beaucoup de temps pour marquer des touchés. Les Chiefs en ont inscrit sept au cours d’une période d’un peu plus de 26 minutes de jeu contre les Texans. Ils ont réussi leur premier avec 9 min 55 s à faire au deuxième quart et leur septième alors qu’il restait 13 min 52 s au quatrième. Presque 50 points au cours de ce qui a été moins que l’équivalent d’une demie de jeu…

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Menés par leur quart-arrière Patrick Mahomes, les Chiefs de Kansas City ont inscrit sept touchés au cours d’une période d’un peu plus de 26 minutes de jeu, la semaine dernière, contre les Texans de Houston.

Mike Vrabel utilisera probablement au moins six demis défensifs à presque tous les jeux. Les Titans voudront contenir Travis Kelce et Tyreek Hill le mieux possible afin de forcer les Chiefs à les battre avec d’autres joueurs. Si c’est le cas, Laurent Duvernay-Tardif et le reste de la ligne offensive des Chiefs devront les faire payer en dominant au sol.

C’est drôle à dire, mais les Titans doivent accepter de donner des jeux de 10 à 20 verges, tout en s’assurant de ne pas trop en accorder de 25 verges et plus. Ils ne peuvent pas se permettre d’accorder des touchés faciles.

La clé de cette rencontre devrait être ce qui se déroulera dans la fameuse zone rouge (red zone). Pour causer une troisième surprise de suite, les Titans devront profiter de leurs occasions pour inscrire des touchés, puis forcer les Chiefs à se contenter de placements à quelques occasions. Sinon, leurs chances de l’emporter seront extrêmement minces.

Rodgers devra être étincelant

C’était au repêchage de 2005. Les 49ers de San Francisco détenaient la première sélection de l’encan et tout le monde savait qu’ils repêcheraient un quart-arrière. Deux options se présentaient à eux : Alex Smith, de l’Université de l’Utah, et Aaron Rodgers, de l’Université de la Californie.

Les Niners ont levé le nez sur le quart qui avait fait ses classes sous leurs yeux en Californie et ont opté pour Smith. Mauvaise décision.

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Aaron Rodgers devra offrir l’une des meilleures performances de sa carrière dans un match éliminatoire s’il souhaite guider les Packers de Green Bay au Super Bowl, le 2 février.

Quinze ans plus tard, ce ne sont évidemment plus les mêmes gens qui dirigent les Niners, mais Rodgers voudra les faire payer quand même. Et s’il joue comme il l’a fait dimanche dernier contre les Seahawks de Seattle, Rodgers le quart de 36 ans pourrait gâcher la fête au Levi’s Stadium, à Santa Clara.

Kyle Shanahan l’a d’ailleurs rappelé à ses joueurs en début de semaine. L’entraîneur-chef a mis son équipe en garde de ne pas sous-estimer les Packers, que les 49ers avaient démolis, 37-8, le 24 novembre. Un match à sens unique qui aurait effectivement pu provoquer un excès de confiance chez les hommes en rouge.

À défaut d’avoir une attaque explosive comme il y a cinq ou dix ans, les Packers ont un meilleur jeu au sol qu’à cette époque. Leur nouvel entraîneur-chef, Matt LaFleur, veut de l’équilibre en attaque. Le demi offensif Aaron Jones devrait d’ailleurs avantageusement faire partie du plan de match des Packers, dimanche soir.

Rodgers, Jones, Davante Adams et Jimmy Graham devront tous être au sommet de leur forme, et les joueurs de soutien des Packers devront offrir quelques jeux importants. La défense des Niners n’a pas de faiblesse, sauf peut-être un manque de profondeur au niveau de ses demis de coin.

Comme leur défense, l’attaque des Niners est également très bien équilibrée. Le jeu au sol est très imprévisible et difficile à contenir, tandis que Jimmy Garoppolo peut lancer le ballon à trois receveurs de qualité, l’ailier rapproché George Kittle et les ailiers espacés Emmanuel Sanders et Deebo Samuel. Kendrick Bourne profite quant à lui des ouvertures créées par la présence des trois autres pour réussir le jeu occasionnel.

Parmi les quatre équipes toujours en lice, les 49ers forment la plus complète. Et lorsqu’une formation est aussi bien équilibrée que la leur, il devient extrêmement difficile de bien se préparer à l’affronter.

Si les Packers accèdent au 54e Super Bowl, qui sera disputé le 2 février à Miami, ce sera parce que Rodgers aura offert l’une des meilleures performances de sa carrière dans un match éliminatoire.

Finale de l’Association américaine : Titans du Tennessee c. Chiefs de Kansas City, dimanche, 15 h 05

Finale de l’Association nationale : Packers de Green Bay c. 49ers de San Francisco, dimanche, 18 h 40