Au lendemain de la laide blessure subie par Joe Burrow, les Bengals de Cincinnati et leur jeune quart-arrière ont reçu de très mauvaises nouvelles. Le genou gauche de Burrow serait dans un plus mauvais état qu’on ne le croyait.

Selon Adam Schefter, du réseau ESPN, Burrow se serait déchiré le ligament croisé antérieur, le ligament latéral interne et il y aurait eu des dommages à la structure du genou. Le premier choix du repêchage de 2020 s’est blessé au cours du troisième quart de la défaite des Bengals, dimanche, à Washington.

Burrow devra subir une intervention chirurgicale reconstructive du genou et s’absentera pour un minimum de neuf mois. Il est encore beaucoup trop tôt pour savoir si le jeune passeur sera prêt à jouer au début de la saison prochaine, en septembre.

Mais la question la plus importante est plutôt de savoir si Burrow redeviendra le quart-arrière qu’il était avant de se blesser. Sera-t-il craintif derrière sa poche protectrice ? Sera-t-il aussi mobile ?

Chose certaine, s’il n’est pas parfaitement rétabli de sa blessure l’automne prochain, les Bengals ne devraient prendre aucun risque et devraient le laisser sur les lignes de touche jusqu’en 2022. Ce n’est pas comme si cette équipe pouvait de façon réaliste avoir de très grandes aspirations en 2021…

En plus de laisser le temps nécessaire à Burrow pour bien guérir, les Bengals auraient ainsi l’occasion de construire une bonne formation autour de lui, à commencer par la ligne offensive.

Les Bengals ont joué avec le feu en plaçant Burrow derrière une collection de joueurs de ligne marginaux, et ils en ont payé le prix.

Dans une division qui comprend également les Steelers de Pittsburgh, les Ravens de Baltimore et les Browns de Cleveland – trois équipes qui possèdent de très bons fronts défensifs –, les Bengals ont été franchement irresponsables de ne pas mieux protéger Burrow. Compte tenu de la faiblesse de la ligne offensive des Bengals, l’option de laisser Burrow apprendre sur les lignes de côté durant une saison aurait sérieusement dû être envisagée.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si certaines organisations gagnent continuellement tandis que d’autres sont incapables de se défaire d’une culture de perdants. Les Bengals prennent rarement les bonnes décisions, et on en a une nouvelle preuve.

Ça va mal à Baltimore

Avant le début de la saison, la grande majorité des experts étaient du même avis : les deux plus sérieux aspirants au Super Bowl étaient les Chiefs de Kansas City et les Ravens de Baltimore. Trois mois plus tard, les Ravens ne sont même plus certains de se tailler une place pour les éliminatoires.

Depuis qu’ils ont été déclassés par les Chiefs en plein match du lundi soir, le 28 septembre, les Ravens ne forment plus l’une des équipes les plus craintes de la NFL. La preuve, c’est qu’ils ont été vaincus trois fois de plus depuis cette défaite, dont dimanche, 30-24, par les Titans du Tennessee.

Les Ravens avaient relativement bien fait contre Derrick Henry (104 verges en 27 courses) jusqu’à ce qu’il donne la victoire aux Titans avec un touché de 29 verges en prolongation. La défense n’est pas tant à blâmer pour la défaite des Ravens, d’autant que Calais Campbell et Brandon Williams ne jouaient pas.

C’est plutôt du côté de l’attaque qu’il faut regarder. Le jeu au sol a connu un autre bon match avec 129 verges de gains au total, mais le jeu aérien, lui, a continué d’en arracher. À part l’ailier rapproché Mark Andrews (5 attrapés pour 96 verges et 1 touché), aucun joueur des Ravens n’a obtenu 30 verges par la passe…

Lamar Jackson ne sera probablement jamais l’un des passeurs les plus prolifiques de la NFL. Cela dit, il ne totalise que 1948 verges par la passe après 10 matchs. On doute que les Ravens puissent venir à bout de puissances comme les Chiefs ou les Steelers en janvier avec 195 verges par la passe par match.

Après leur match de jeudi soir contre les Steelers à Pittsburgh, les Ravens affronteront cinq équipes qu’ils devraient normalement battre. Rien n’est donc joué. Mais il y a manifestement de la frustration dans le camp des Ravens, et on l’a vu dimanche.

John Harbaugh a notamment refusé de serrer la pince de son vis-à-vis Mike Vrabel après la rencontre. Harbaugh n’avait pas aimé voir les joueurs des Titans se réunir au centre du terrain avant le match, directement au-dessus du logo des Ravens. Le pilote des Ravens aurait dit aux membres des Titans de s’attendre à un match particulièrement physique, un match que son équipe aura finalement perdu.

Et les Ravens ont reçu une mauvaise nouvelle, lundi. Le journaliste Jamison Hensley, d’ESPN, a rapporté que les demis offensifs Mark Ingram et J. K. Dobbins avaient été déclarés positifs à la COVID-19 et rateront le match de jeudi à Pittsburgh.

Le moment serait donc bien choisi pour Jackson et le jeu aérien de livrer une bonne performance.

Que le moins mauvais gagne

Le classement dans l’Association nationale se précise alors que six équipes sont en très bonne position pour obtenir l’une des sept places donnant accès au tournoi de janvier : les Saints de La Nouvelle-Orléans, les Packers de Green Bay, les Seahawks de Seattle, les Buccaneers de Tampa Bay, les Rams de Los Angeles et les Cardinals de l’Arizona.

D’autres équipes, dont les Bears de Chicago, ont encore des chances réalistes de participer aux séries, mais à l’heure actuelle, il semble peu probable que l’une des six équipes mentionnées précédemment n’atteigne pas les éliminatoires.

La septième équipe qui obtiendra son laissez-passer sera celle qui finira au premier rang de la risible division Est, la NFC « Least ». À la suite de leurs victoires de dimanche, les Cowboys de Dallas et l’équipe de Washington, ainsi que les Giants de New York, ont maintenant tous des fiches de 3-7. Les Eagles de Philadelphie sont incroyablement premiers grâce à un dossier de 3-6-1.

La bonne nouvelle, c’est que cette lutte à quatre équipes ajoutera de l’intérêt aux matchs auxquels elles prendront part. Par exemple, l’affrontement de jeudi entre les Cowboys et Washington a beaucoup d’importance même s’il mettra aux prises deux équipes qui sont actuellement quatre matchs sous la barre de ,500.

Grâce notamment au retour au jeu d’Andy Dalton, les Cowboys ont mis fin à leur série de quatre revers en surprenant les Vikings du Minnesota, 31-28, dimanche. Dalton n’a pas été spectaculaire, mais a tout de même lancé trois passes de touché. C’est un début.

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Andy Dalton

La saison de misère des Eagles s’est quant à elle poursuivie à Cleveland, où ils se sont inclinés, 22-17, devant les Browns. Carson Wentz a lancé deux autres interceptions, dont une qui a directement mené à un touché.

Wentz a déjà égalé son pire rendement en carrière à ce chapitre avec 14 interceptions en 10 matchs. Il en avait lancé 14 en 16 matchs à sa saison recrue, il y a quatre ans. Le quart qui fêtera ses 28 ans en décembre avait été victime de sept interceptions à chacune de ses trois saisons suivantes.

Doug Pederson a cependant donné un vote de confiance à Wentz après la défaite à Cleveland et a déjà confirmé qu’il serait le partant lors du prochain match de l’équipe, lundi prochain contre les Seahawks. L’entraîneur-chef des Eagles a toutefois avoué que son équipe devait trouver une façon de relancer Wentz, qui a été le deuxième choix au total en 2016.