(Toronto) Il appert qu’il n’y a pas que les joueurs de la LCF, les entraîneurs, les dirigeants et les partisans qui attendent avec impatience les résultats des négociations entre la Ligue canadienne et l’Association des joueurs (AJLCF) : les gouvernements fédéral et provinciaux également.

Une source au sein du circuit Ambrosie a indiqué lundi à La Presse canadienne qu’Ottawa et les provinces attendent une certaine certitude de la part de la LCF tandis qu’ils considèrent leurs dernières demandes financières.

Plus tôt ce mois-ci, la LCF a fait part au gouvernement fédéral d’une demande révisée d’aide financière de l’ordre de 42,5 millions en lien avec le report du début de la saison — qui pourrait toujours être annulée — en raison de la COVID-19.

Cette source a requis l’anonymat puisque les négociations entre la LCF et les gouvernements n’ont pas été rendues publiques.

La ligue et l’AJLCF continuent de discuter d’amendements potentiels à la convention collective qui permettrait la tenue d’une saison 2020 écourtée. La LCF établit à vendredi dernier la date butoir pour la mise en place de ces amendements, ainsi que le prolongement de la convention collective au-delà de la saison 2021, ainsi que les protocoles de santé et sécurité et la nature de l’aide financière fédérale.

Vendredi, la ligue a repoussé cette date butoir à cette semaine, disant attendre la décision du gouvernement. Or, il semble que les dirigeants provinciaux et fédéraux attendent aussi plus d’assurance de la part de la LCF au sujet de sa capacité d’aller de l’avant avec une saison écourtée.

Lundi, TSN a rapporté que les deux parties se rapprochaient d’une entente au sujet d’une convention collective amendée et que le personnel des opérations football des différentes équipes se sont fait dire de se préparer pour une éventuelle saison.

Toujours selon TSN, les joueurs arriveraient au pôle de Winnipeg le 14 septembre, avant de devoir subir deux tests de détection du coronavirus en six jours afin de pouvoir gagner la bulle. Les camps s’amorceraient après une quarantaine de six jours.

Le président de l’AJLCF, Solomon Elimimian, a toutefois indiqué sur Twitter qu’il restait encore plusieurs points à résoudre avant d’en venir à une entente.

Toute aide financière des gouvernements ne surviendra qu’après la ratification d’une entente entre la ligue et l’AJLCF.

Ottawa traite la demande de 42,5 millions de la LCF par le truchement de la Banque de développement du Canada (BDC), une agence fédérale, mais également une société de la Couronne. Le gouvernement ne peut donc pas imposer une aide financière à la LCF.

La LCF ne remplit pas les critères de prêts de la BDC en raison de sa situation financière actuelle. Afin d’obtenir son aide, la ligue devra probablement obtenir que les gouvernements du Québec, de l’Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique garantissent ce prêt.

Cela pourrait s’avérer difficile. La ministre des Sports de l’Ontario, Lisa MacLeod, a souvent répété que la province ne dispose pas d’un portefeuille pour la LCF et que plusieurs autres secteurs ont aussi besoin de l’aide gouvernementale.

La source de La Presse canadienne a indiqué que certaines provinces seraient déjà tentées de garantir tout prêt à la LCF en raison du choix de Winnipeg comme ville-pôle. Mais de ratifier les amendements à convention collective procurerait toutes les garanties souhaitées par les gouvernements.

La ligue ne peut espérer tenir une saison sans une convention ratifiée. Même avec cette entente, une éventuelle saison 2020 repose sur l’aide financière du gouvernement. Afin de l’obtenir, la LCF doit soumettre un protocole de santé et sécurité solide.