Le marché des joueurs autonomes s’ouvrira mardi à midi dans la LCF, mais il ne faut pas s’attendre à ce que les Alouettes soient très actifs. Le directeur général Danny Maciocia a rappelé que sa marge de manœuvre était très limitée, lundi.

« On est conscients qu’on a un problème avec le plafond salarial et on va le gérer le mieux possible. Mais c’est loin d’être une situation idéale ce qu’on est en train de vivre. »

Selon Maciocia, la situation de l’équipe par rapport au plafond salarial, qui sera de 5,3 millions pour la saison de 2020, devrait toutefois être substantiellement améliorée dans un an ou deux.

« Au gros maximum dans deux ans, mais je me connais, et je connais l’équipe avec laquelle je me suis entouré. Je vise à régler ça dans les 12 prochains mois, mais de façon réaliste, ce sera deux ans. »

On savait depuis un certain temps que l’ancien DG Kavis Reed avait laissé les Alouettes dans une situation très difficile au niveau de la masse salariale des joueurs. Mais c’était manifestement pire qu’on le croyait.

Ce qui nuit encore plus à Maciocia et aux Alouettes, c’est que certains joueurs de l’équipe ont reçu des bonis le 1er janvier dernier, alors que l’équipe n’avait aucun DG en poste. Certains de ces joueurs auraient possiblement été libérés par les Alouettes, mais la situation est différente aujourd’hui puisqu’ils ont déjà reçu une partie de leur salaire pour la saison prochaine…  

« Lorsque des joueurs touchent à des bonis alors que l’équipe n’a pas de DG, ça affecte le plafond salarial », a dit Maciocia. « Mais ça ne donne rien d’en parler, car personne ne nous prendra en pitié. Et je ne veux pas m’en servir comme excuse non plus. On va avoir une bonne équipe. »

L’accent en défense

Maciocia est tout de même satisfait du travail qu’il a accompli jusqu’à présent. Il a toujours insisté sur l’importance d’avoir un quart-arrière de premier plan, une bonne ligne offensive et un groupe de joueurs canadiens talentueux. Il a donc respecté sa vision, notamment en accordant un contrat à long terme à Vernon Adams fils.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Vernon Adams fils

« Je pense qu’on devait régler les dossiers du quart-arrière, du contenu canadien et de la ligne à l’attaque. On a d’autres besoins quant au contenu canadien et à la profondeur, et je travaille sur ça. Mais on est limités, je n’ai pas besoin de continuer à chanter la même chanson. »

L’attaque des Oiseaux est en bonne position à un peu plus de trois mois du début du camp d’entraînement, mais c’est une tout autre histoire du côté de la défense. Maciocia le sait mieux que quiconque.  

« La plupart de nos activités (sur le marché des joueurs autonomes), s’il y en a, seront du côté défensif. Mais je le répète, on est limités un petit peu. »

Exode à partir de mardi ?

Plusieurs joueurs qui ont évolué avec les Alouettes en 2019 pourront signer un contrat avec l’équipe de leur choix à compter de mardi après-midi. Ce sera notamment le cas de Patrick Levels, Chris Ackie, Woody Baron, Ryan Brown et Ciante Evans, qui étaient tous des partants en défense.  

Maciocia aimerait évidemment s’entendre avec l’un ou quelques-uns de ces joueurs, mais n’aura peut-être pas les ressources pour le faire.

« Ça dépendra du marché. Si un joueur demande le double de ce qu’on peut offrir, on sera mal pris. On est mal pris dans le contexte actuel. Mais on ne ferme pas de porte et ça va être intéressant de voir le marché. »

Maciocia estime toutefois que les Alouettes ont une carte dans leur jeu qu’ils n’avaient plus depuis quelques années : l’attrait de jouer à Montréal, pour une équipe qui semble être sur la pente ascendante.

« Je sens qu’il y a des joueurs qui veulent venir ici et qui sont sensibles à notre situation (avec le plafond salarial). C’est grâce à ce que l’équipe a fait la saison dernière avec des joueurs comme Vernon Adams, Henoc Muamba et coach (Khari) Jones. Ils ont changé un petit peu la perception de Montréal. C’est ce qui m’inspire pour les 48 prochaines heures. »

Les neuf équipes de la LCF peuvent discuter et négocier avec des joueurs qui obtiendront potentiellement leur autonomie depuis une semaine. Maciocia n’a cependant pas déposé d’offre ferme à un joueur.

« On dit aux joueurs que s’ils nous donnent un an (à un salaire moindre), ils seront satisfaits dans les prochaines années. Que ce soit contractuellement ou pour tout ce que cette organisation pourrait apporter à un joueur », a expliqué Maciocia.

« Mais pour pouvoir faire des offres, on doit avoir un montant X dans l’enveloppe. Et lorsqu’on fait une offre et que le joueur l’accepte, on doit respecter l’entente. »

Anciens Carabins

Il ne serait pas étonnant que Maciocia se tourne vers d’anciens membres des Carabins de l’Université de Montréal pour pourvoir des postes dans son équipe au cours des prochains jours, dont les joueurs de ligne défensive Junior Luke et David Ménard.

PHOTO JAMES HAJJAR, CARABINS, ARCHIVES

Junior Luke

« Ils deviennent joueurs autonomes demain (mardi) à midi, alors, je vais faire du recrutement », s’est contenté de dire le DG au sujet de Luke et Ménard, qui ont porté les couleurs des Lions de la Colombie-Britannique dans la LCF.

« On a tendance à ne pas donner la chance à nos joueurs canadiens qui jouent à des positions qui sont typiquement occupées par des Américains », a mentionné Maciocia.

Le nouveau DG des Als a reconnu qu’il voulait mettre l’accent sur son front défensif dans les prochaines semaines. Une ligne défensive avec de bons chasseurs de quarts peut camoufler bien des lacunes.    

« Même à l’Université de Montréal, notre front défensif était tellement dominant que ça nous permettait de faire des choses avec nos demis défensifs qu’on n’aurait normalement pas pu faire. Ça s’applique au prochain niveau. »

En plus d’analyser le marché de l’autonomie, Maciocia a insisté auprès de son groupe de dépisteurs sur l’importance de trouver des joueurs de talent qui seraient abordables aux États-Unis.  

« On va remplacer certains joueurs avec d’autres qui vont gagner 65 000 $ ou 70 000 $ plutôt que 130 000 $, 140 000 $ ou 150 000 $. » Le salaire minimum dans la LCF sera de 65 000 $ en 2020.

« On va être capable d’avoir une défense compétitive en 2020. La seule chose que je dis, c’est qu’il faut être réaliste pour ce qui s’en vient au cours des prochains jours. »

Bowman et Loffler

Parmi les joueurs défensifs sous contrat, mais dont l’avenir avec l’équipe est flou, il y a l’ailier défensif John Bowman et le maraudeur Taylor Loffler. Bowman parce qu’il songeait à la retraite à la fin de la saison dernière, et Loffler parce qu’il se remet d’une sérieuse blessure à un genou.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

John Bowman

« John n’a rien dit à ce sujet-là. Il est sous contrat et je pense qu’il considère l’option de jouer en 2020. Il ne m’a rien confirmé », a dit Maciocia.

« La question avec Loffler, c’est de savoir s’il sera prêt pour le camp. Je ne peux pas répondre à cette question pour le moment. Je sais que notre équipe médicale travaille très fort avec lui. »