Super Bowl LIV: Garoppolo n’a pas convaincu l’ancien quart Kurt Warner

(Miami) C’est Michael Irvin, l’ancien receveur étoile des Cowboys de Dallas devenu analyste au NFL Network, qui a le mieux résumé la situation actuelle de Jimmy Garoppolo, le quart-arrière partant des 49^ers de San Francisco.  

« Jimmy est vraiment dans une position difficile. Il a été le second du meilleur quart de tous les temps, Tom Brady, et sera toujours comparé à ce joueur. Et maintenant, il doit affronter celui qui est vu comme le prochain grand quart-arrière de son époque, Patrick Mahomes, en plein Super Bowl », a dit Irvin, jeudi, à Miami.

Garoppolo a effectivement beaucoup de pression sur lui. Mahomes est un talent phénoménal et le meilleur joueur de la NFL d’après une majorité de gens.  

Voici d’ailleurs l’opinion d’une majorité d’observateurs : si les Chiefs de Kansas City remportent le Super Bowl, dimanche soir, ce sera grâce à Mahomes, tandis que ce sera la faute de Garoppolo si les 49^ers s’inclinent. Autrement dit, Mahomes peut faire gagner son équipe, alors que Garoppolo, lui, peut la faire perdre.    

« Jimmy peut faire le travail, ce n’est pas qu’il soit incapable de bien jouer dans les grands moments. Mais il lui arrive de ne pas voir certains joueurs défensifs sur certains jeux, ce qui mène à des interceptions. Et je pense qu’il y aura quelques jeux similaires dimanche soir », a dit l’ancien quart-arrière Kurt Warner, analyste au NFL Network, lui aussi (les analystes du réseau spécialisé ont rencontré les journalistes jeudi à Miami).  

Garoppolo a conservé son sourire durant presque toute la semaine en répondant aux questions des membres des médias. Lorsqu’une journaliste lui a demandé s’il était capable d’imaginer un scénario dans lequel il serait impliqué dans un festival offensif face à Mahomes, Garoppolo est toutefois devenu plus sérieux.

« Oui, je peux visualiser un tel match. Je pense que je serais capable de le faire », a répondu Garoppolo sans sourire.

Garoppolo n’est pas le plus à l’aise devant les caméras. La plupart des quarts-arrières ont des personnalités alpha. Ça ne semble pas être le cas du quart des Niners, qui semble plus du type timide.    

« Jimmy est critiqué à tous les jours pour tout et pour rien », a mentionné Richard Sherman plus tôt cette semaine. « Il ne veut jamais recevoir le mérite parce qu’il est si humble. S’il gagne le titre du joueur par excellence, dimanche, il va probablement le refuser en disant qu’il ne le mérite pas », a imagé Sherman.

Si Garoppolo reçoit si peu de mérite, c’est en grande partie parce que les 49^ers utilisent abondamment leur jeu au sol, surtout depuis le début des éliminatoires. En deux matchs, ils ont couru 89 fois pour 471 verges de gains et ont inscrit 6 touchés au sol. Garoppolo a quant à lui complété 17 de 27 passes pour 208 verges, un touché et une interception. Il s’agirait de totaux modestes pour un match, imaginez pour deux…   

« Ils utilisent beaucoup leur jeu au sol, mais jetez un coup d’œil au pourcentage de passes complétées (69,1 % en saison) et le coefficient d’efficacité (102 en saison) de Jimmy. Vous allez vous apercevoir qu’il a été très bon. Il faut être très bien préparés à disputer un match complet lorsqu’on affronte les 49^ers », a prévenu Andy Reid, l’entraîneur-chef des Chiefs.  

« On utilise beaucoup de jeux au sol, mais qui ne le ferait pas lorsqu’on gagne huit ou neuf verges en moyenne par course ? » a lui-même demandé Garoppolo.

Il y aura tout de même des doutes qui planeront au-dessus de Garoppolo jusqu’à ce qu’il ait démontré qu’il peut briller sur la plus grosse des scènes. Du moins, aux yeux de Kurt Warner.

« Si un joueur comme Chris Jones (un plaqueur des Chiefs) réussit à faire reculer l’attaque des 49^ers de quelques verges pour forcer des situations de troisième essai et long, la pression tombera sur Jimmy. Il est encore un quart peu expérimenté. Il reste à voir s’il sera capable de réussir les jeux clés. Il est capable de le faire, mais le fera-t-il ? »