La situation des Alouettes de Montréal ne peut pas changer d’ici la fin de la saison. L’équipe est assurée de terminer au deuxième rang dans l’Est et d’accueillir la demi-finale de l’Est, le 10 novembre, au stade Percival-Molson. À quoi serviront donc les trois derniers matchs du calendrier 2019 ? À passer en mode éliminatoire.

Cette « transition » s’amorcera vendredi, avec la visite des Argonauts de Toronto (3-12), qui ne peuvent espérer autre chose que de contrecarrer les plans des autres formations de la Ligue canadienne de football en cette fin de calendrier. Le coup d’envoi est prévu pour 19 h, au stade Percival-Molson.

Sans parler de mini-camp d’entraînement, les Alouettes (8-7) se serviront de ces trois rencontres pour peaufiner leur jeu et se donner du rythme.

« Il faut avoir les bons jeux avec les bonnes personnes, a expliqué André Bolduc, l’entraîneur des demis à l’attaque. Nous étudions beaucoup Edmonton et la Saskatchewan (les deux seules équipes qui peuvent’passer à l’Est’en vertu du croisement), en tout cas, je passe beaucoup de temps là-dessus. Il faut être à la fine pointe de ce qu’on fait en ce moment. Il faut finir sur une bonne note. Il faut terminer sur une série de victoires, avec du rythme et des joueurs qui jouent bien. De mon côté, dans mon unité, ceux qui ont des petites blessures bénéficieront de moments de repos. »

« J’ai dit aux gars que je voulais qu’on joue du très bon football, a ajouté l’entraîneur-chef Jones. C’est l’objectif, peu importe qui sera dans la formation. Je m’attends à voir du jeu solide. Je veux toujours gagner ces matchs ; je les aborderai toujours de la même façon. Ça commence par Toronto, car on veut gagner ce match. »

Les propos de Bolduc et Jones rejoignent ceux du centre Kristian Matte.

« De la façon dont je vois ça, ce sont trois opportunités de nous améliorer de semaine en semaine, a-t-il dit. Il faut perfectionner nos techniques. Il faut aussi ne pas penser trop loin à l’avance, car sinon, on en oublie les petits détails. Il faudra rester concentrés sur nos plans de match, faire le moins d’erreurs possible. Dans ma tête, si nous avions confirmé notre place il y a un mois, ou si nous l’avions fait dans deux semaines, ça ne change rien pour moi : nous sommes des professionnels et nous devons être prêts chaque semaine. »

Oublier le dernier match

L’équipe de Jones pourra aussi se servir des trois prochains duels pour oublier le dernier. Les Alouettes (8-7) viennent de connaître une rare sortie difficile cette saison, s’inclinant 35-24 devant les Blue Bombers, à Winnipeg, un match au cours duquel le quart Vernon Adams fils a été intercepté en quatre occasions. S’il n’y a jamais un bon moment pour connaître une mauvaise performance, l’équipe pouvait difficilement trouver mieux que samedi dernier, alors qu’elle a encore le temps de corriger le tir.

« J’imagine que c’est mieux que de connaître ce genre de performance lors de la dernière rencontre de la saison, a admis Jones. Ç’a été un match difficile. Je suis heureux que les gars se soient battus, mais il faut corriger ces erreurs. Souhaitons que ça n’ait été qu’une anomalie. »

« À la fin de cette rencontre, j’étais fâché, a admis le secondeur Henoc Muamba, joueur par excellence du club en 2018. Mais en regardant le match dans l’avion avec l’entraîneur (des demis défensifs Morris) Lolar, je me suis dit qu’en réalité, c’était le bon moment pour faire ces erreurs. À ce point-ci, on sait exactement sur quoi on doit travailler et ce qu’on doit améliorer. On va faire ce qu’on doit faire pour être la meilleure équipe en éliminatoires. […] C’est la meilleure des situations : on sait où on est, on a un doute sur l’équipe que nous allons affronter et nous n’avons qu’à porter toute notre attention sur nous-mêmes. »

De son côté, Bolduc n’a pas mâché ses mots.

« C’est un match qui n’avait pas la même importance pour les deux équipes, a pour sa part expliqué Bolduc. Winnipeg est sorti le couteau entre les dents. Ils venaient d’en perdre trois d’affilée et sur certains aspects, nous nous sommes fait battre à plate couture, dont au niveau physique. On n’a pas rivalisé avec eux et c’était dommage de voir ça en tant qu’entraîneur. Quand on a vu les bandes, c’était décevant. Le niveau d’intensité n’était pas le même. Quand tu sais que tu as du potentiel, mais que tu ne joues pas à ton plein potentiel, alors c’est dommage en crime ! Ç’a été une bonne leçon d’humilité pour tout le monde. Ceux qui pensaient que nous étions corrects avec cette deuxième place assurée, c’est loin d’être fini. Il faut sortir mieux que ça. »

Parions qu’il aura fait passer son message dans le vestiaire cette semaine.