Les Alouettes sont à vendre depuis le printemps dernier, mais la Ligue canadienne de football (LCF) continue de négocier avec plusieurs groupes intéressés. Le président des Alouettes, Patrick Boivin, a fait le point notamment sur ce dossier lors d’une entrevue avec notre journaliste, hier.

Où en êtes-vous dans le dossier de la vente de l’équipe ? Peut-on s’attendre à une annonce prochainement ?

Ma réponse officielle n’a pas changé. Ça demeure le dossier de la Ligue. Est-ce que le dossier continue d’évoluer ? Oui. Est-ce qu’on peut s’attendre à une annonce prochainement ? Je continue de l’espérer. Je continue d’être impliqué dans le dossier, mais il y a des limites à ce que je peux dire. Il y a encore plusieurs groupes qui sont intéressés et c’est une bonne nouvelle. J’ai bon espoir que ce sera fait avant la fin de la saison.

Vous pouvez donc nous confirmer qu’il y a encore plusieurs groupes qui négocient avec la LCF ?

Il y a des prétendants en tête qui ont beaucoup plus de travail d’effectué. Il y en a d’autres qui sont encore en vie dans le dossier et qui continuent de manifester leur intérêt. Alors, oui, il y a encore plusieurs groupes.

Est-ce que la vente de billets a été significativement aidée par la belle saison que connaît l’équipe ?

Ce sera intéressant de voir l’impact que notre saison aura sur notre campagne de renouvellement des abonnements, amorcée il y a environ deux semaines. Nos objectifs sont très [ambitieux], et jusqu’à maintenant, le taux de renouvellement est très bon. Il reste encore sept ou huit mois avant le début de la prochaine saison, mais jusqu’à maintenant, on atteint nos objectifs en vue de 2020.

La situation est donc substantiellement plus positive qu’elle ne l’était à pareille date l’année dernière ?

Oui, ça va nettement mieux et on le sent. Il ne faut pas oublier que notre base d’abonnés pour la saison en cours est tributaire de ce qui est arrivé l’an dernier. Alors même si ça va mieux cette saison, on doit faire du rattrapage en vendant plus de billets individuels ou de forfaits de groupe. Notre but est de revenir à une moyenne de 20 000 spectateurs par match, puis éventuellement de remplir notre capacité, qui est de 23 500.

Il est fort probable qu’un match éliminatoire sera disputé à Montréal le mois prochain. Jusqu’à quel point un tel match est-il important pour les finances du club ?

Ça aurait un impact substantiel quant à notre capacité à susciter de l’intérêt et donc de vendre des billets pour la saison prochaine. Les gens vont commencer à y croire et vont s’engager davantage, et c’est la même chose avec les commanditaires. L’impact financier serait donc beaucoup plus grand en 2020.

La personne ou le groupe qui achètera l’équipe aura-t-il carte blanche pour procéder à tous les changements qu’il souhaitera apporter, tant sur le plan du football que sur le plan administratif ?

Lorsqu’une personne achète une entreprise, elle ne veut pas se faire dire quoi faire. Elle veut pouvoir prendre les décisions qu’elle estime être les meilleures pour l’entreprise. Alors je ne pense pas que lui imposer des exigences serait très bien reçu. On s’entend qu’il y a des chaises qui sont vides actuellement. Mais si on part de la prémisse du mérite, je ne verrais pas d’obligation de changement. Le propriétaire pourrait toutefois faire ce qu’il voudrait.

Donc la Ligue n’impose aucune condition lorsqu’elle négocie la vente de l’équipe ?

Comme n’importe quel vendeur, la Ligue peut émettre ses opinions. Ce sera à l’acheteur de voir s’il veut considérer ces opinions-là. Mais de façon générale, aucun acheteur ne veut être menotté et se faire dicter qui doit rester ou partir dans son entreprise.

Les trois prochains matchs de la Coupe Grey seront disputés à Calgary (2019), à Regina (2020) et à Hamilton (2021). En quelle année Montréal peut-il espérer accueillir l’événement, selon vous ?

Je n’ai pas la réponse définitive à cette question, mais en raison des travaux sur la toiture du Stade olympique qui sont prévus de l’automne 2021 jusqu’au printemps 2023, je dirais que le scénario le plus optimiste est 2023. Mais novembre 2024 est peut-être plus réaliste.

Selon toute vraisemblance, le dossier du retour du baseball majeur à Montréal continue de progresser. Avez-vous des inquiétudes quant à l’impact qu’un éventuel retour du baseball aurait sur les Alouettes ?

Les défis qu’on a devant nous sont déjà assez grands, on n’a pas à s’inquiéter de quelque chose qui demeure hypothétique. Cela dit, y aurait-il des synergies à développer entre les différentes équipes professionnelles de Montréal ? Je pense que le bassin d’entités sportives doit s’assurer d’avoir les meilleures structures et synergies possible. Plusieurs grandes villes ont réussi à créer des conglomérats avec leurs équipes sportives, notamment Toronto avec Maple Leaf Sports and Entertainment.

Croyez-vous que l’avenir des Alouettes soit menacé à moyen terme ?

Je ne pense pas. Le processus de vente a démontré qu’il y avait beaucoup d’intérêt pour les Alouettes de gens qui vivent ou qui ont vécu à Montréal. Ça m’étonnerait énormément qu’une seule personne achète les Alouettes, mais peu importe le profil du groupe ou du consortium qui achètera l’équipe, il y aura des racines à Montréal. Et je pense que ces racines-là feront en sorte qu’une certaine pérennité sera assurée. L’intérêt des acheteurs potentiels a démontré qu’il y avait un très fort désir de s’assurer que l’équipe soit à Montréal pour de bon.