(Montréal) Les Alouettes de Montréal ont manqué d’opportunisme et laissé filer une avance au quatrième quart, aussi minime soit-elle. Khari Jones ne le nie pas. Mais pour l’entraîneur-chef, ce revers de 27-25 aux mains des Roughriders de la Saskatchewan fait partie du processus d’apprentissage de ses protégés.

« J’éprouve une énorme confiance en ces gars et je pense qu’on a tous les ingrédients pour devenir une grande équipe, mais nous sommes au tout début de ce processus, a-t-il souligné lors du retour à l’entraînement des siens, mardi. Je dois même temporiser mes attentes, à l’occasion, pour cette raison. Je suis convaincu que nous avons quelque chose d’extraordinaire entre les mains, mais ça prend du temps à bâtir. Regardez les Blue Bombers (de Winnipeg, prochains adversaires des Alouettes) : ils sont une bonne équipe depuis quelques années, mais ça leur a pris du temps à atteindre ce niveau.

« Nous avons été en mesure de nous améliorer grandement en peu de temps, mais il y aura des soubresauts ici et là, a poursuivi Jones. Je trouve, de façon générale, que nous avons joué — je ne veux pas dire notre pire match — un match au cours duquel nous avons commis suffisamment d’erreurs dans les trois phases de jeu pour nous sortir de la rencontre. Malgré tout, nous étions en avance au quatrième quart. Ça démontre à quel point cette équipe est bonne. Nous allons atteindre ce niveau. Mais il faut passer par ces aléas. Souhaitons que nous n’en connaissions pas trop. Nous allons y parvenir. »

« Nous n’aimons pas que ça fasse partie d’un processus d’apprentissage, mais si c’est de cette façon dont vous voulez en parler, c’est correct, a pour sa part indiqué le quart Vernon Adams fils. Ce n’est pas comme si nous voulions perdre, mais parfois, l’adversaire réussit plus de jeux que nous et c’est ce que nous devons éviter. »

C’est d’ailleurs ce qu’a retenu le centre Kristian Matte, qui estime que les erreurs, et non une « courbe d’apprentissage normale », ont coulé les Alouettes samedi.

« On dit cela depuis le début de la saison : on se tire dans le pied quand on ne conclut pas nos poussées offensives. Je pense que deux des trois poussées couronnées par un placement auraient dû l’être par des touchés. Il faut corriger cela et mieux exécuter notre plan de match. […] Si on corrige ces erreurs, bien peu de gens pourront nous arrêter. »

Comme les Tiger-Cats de Hamilton se sont aussi inclinés ce week-end, les Alouettes n’ont pas perdu de terrain dans la course aux éliminatoires dans l’Est. Mais ils ont perdu une belle occasion de se rapprocher de Ti-Cats, qui disposent d’une avance de six points, avec un match de plus de disputé.

« Je ne pense pas que notre fiche (6-5) devrait être différente de ce qu’elle est, a noté Jones. Nous avons gagné et perdu des matchs serrés. Je crois qu’il n’y a qu’une rencontre au cours de laquelle nous avons été déclassés. Oui, nous pourrions nous trouver en meilleure position que présentement, mais nous pourrions aussi nous trouver en pire position.

“Je pense que c’est juste comme fiche. C’est certain qu’on peut regarder ce qu’on a fait dans le passé et penser que nous aurions pu faire mieux, mais nos adversaires sont aussi là pour gagner. Les Roughriders ont dû faire de gros jeux en fin de match pour l’emporter. »

Bédard absent

Le match de samedi a laissé des séquelles : le spécialiste des longues remises Martin Bédard manquait à l’appel, mardi.

« "Marty" devrait être correct pour la rencontre. Il a été secoué en cours de match, mais il n’y a rien de sérieux, a dit Jones. On lui a donné congé. Il devrait être de retour (mercredi). »

Jones n’a pas voulu préciser la nature exacte de la blessure de Bédard, se limitant à dire qu’il s’agissait d’une blessure au haut du corps. Il ne l’a pas fait pour jouer à la cachette avec les représentants des médias, a-t-il assuré, mais puisqu’il ignorait l’information, il a préféré demeurer vague.

Il a cependant admis que Bédard était déjà blessé quand il a effectué une remise erratique à Boris Bede lors d’une tentative de dégagement. Le botteur des Alouettes n’a pas eu le temps d’effectuer son botté une fois le ballon récupéré et il a été plaqué loin dans sa zone, ce qui a mené au touché de William Powell deux jeux plus tard.

« Oui, il était déjà secoué. Ç’a probablement joué sur cette mauvaise remise. Il doit s’assurer de nous le faire savoir quand il est secoué dans un match. Nous avons une grande confiance en Martin, et c’est un guerrier. Il a tenté de faire ce qu’il fait de mieux, mais ça n’a pas fonctionné. »

Comme pour le reste de la rencontre, c’est le secondeur D.J. Lalama, utilisé au sein des unités spéciales, qui a pris la majorité des longues remises mardi.

Jones a par contre choisi d’éviter le sujet de la blessure au secondeur Chris Ackie, qui lui a fait rater le match de samedi. Ackie a été peu utilisé lors de cette séance et Jones a refusé — avec le sourire — de divulguer la nature exacte de sa blessure. Il espère le revoir dans la formation samedi.

Le botté d’envoi pour le match contre les Blue Bombers de Winnipeg sera donné à 16 h, au stade Percival-Molson. Les Bombers dominent la section Ouest, en vertu de leur fiche de 9-3. La formation du Manitoba a profité d’une semaine de congé la semaine dernière.