(Montréal) Les éclairs et le mauvais temps ont peut-être eu raison des Alouettes de Montréal, vendredi, mais l’attaque n’a assurément rien fait pour aider.

Au lendemain d’un revers historique de 17-10 aux mains des Roughriders de la Saskatchewan, la performance des Alouettes a semblé confirmer une chose : l’attaque ne roule pas au même régime lorsque le quart Vernon Adams fils est absent.

Victime d’une commotion cérébrale la semaine dernière, Adams a passé le flambeau à Antonio Pipkin et à Matthew Shiltz contre les Roughriders, mais les deux quarts n’ont rien fait pour venir lui ravir le poste de numéro un des Alouettes (3-4).

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Cameron Judge réussit un sac aux dépens du quart Matthew Shlitz.

Pipkin a connu une partie très difficile, ne complétant que quatre de ses sept passes pour des gains de 47 verges. Il a échappé un ballon et il a lancé deux interceptions, qui ont toutefois été annulées. Shiltz a un peu mieux paru, réussissant cinq de ses huit passes pour des gains de 43 verges, mais il a également été victime d’un échappé.

La pression défensive des Roughriders a causé beaucoup d’ennuis aux deux quarts des Oiseaux et les lectures de jeu ratées ont montré qu’Adams semblait à un autre niveau par rapport à ses homologues. Après la partie, l’entraîneur-chef des Alouettes, Khari Jones, ne s’est pas gêné pour témoigner son insatisfaction.

« Les Roughriders n’ont pas caché leur couverture zéro et nous n’avons pas été en mesure de trouver une réponse, a analysé Jones. Les quarts doivent être capables de reconnaître ces situations et de se débarrasser du ballon rapidement. Nous ne l’avons pas fait à deux reprises et ça leur a donné deux touchés. »

Adams avait notamment été un des grands artisans de la relance des Alouettes, après qu’ils eurent encaissé deux défaites pour amorcer la campagne. Il a contribué de plusieurs façons et il a stabilisé l’attaque de la troupe montréalaise, qui cherche un digne successeur à Anthony Calvillo depuis 2013.

Pipkin a amorcé le duel contre les Roughriders, mais son étoile n’a brillé que pendant un quart. Shiltz a quelques fois fait avancer les chaîneurs, mais l’attaque des Alouettes n’a jamais vraiment établi son rythme.

Dans une ligue où le jeu aérien est grandement sollicité, la stabilité au poste de quart vient souvent profiter aux équipes gagnantes. Les Alouettes en savent quelque chose, eux qui n’ont participé aux séries qu’une fois depuis le départ de Calvillo.

« Ce n’est pas uniquement l’affaire d’une personne ou d’une position, mais Adams est notre homme et il faut avouer que la position de quart est tellement importante que ça peut faire une différence », a observé Jones.

Adams s’est entraîné cette semaine et il a montré la même aisance qu’à l’habitude. Il doit se soumettre à plusieurs tests avant de revenir au jeu et il est encore trop tôt pour dire s’il sera à son poste lorsque la troupe montréalaise rendra visite aux Stampeders de Calgary, samedi prochain.

Question de confiance

À l’entraînement, mardi, Jones avait livré un discours sur la confiance en soi. Le mot a refait surface vendredi.

Pipkin a vécu quelques bons moments la saison dernière et les Alouettes s’attendaient à de belles choses de sa part en 2019. Jones l’a nommé comme partant pour le match d’ouverture, mais il a subi une blessure à la jambe. Depuis, sa confiance semble ébranlée.

« Je suis très déçu envers moi-même. Je dois revenir dans ma zone et être un meilleur compétiteur pour l’équipe, a soutenu Pipkin. Je dois remplir ma part du mandat et placer le ballon dans les mains de mes coéquipiers. Je ne peux pas jouer du mauvais football de la sorte. »

Tout comme Pipkin, Shiltz est prêt à accepter son sort et à aider l’équipe, tant sur le terrain que sur les lignes de côté. Si Adams devait s’absenter contre les Stampeders, Shiltz aurait toutefois la confiance de Jones comme partant.

Après avoir signé trois victoires de suite pour jouer au-dessus de la barre de ,500 pour une première fois depuis le 22 juin 2017, les Alouettes ont subi deux défaites consécutives dans des circonstances plutôt frustrantes.

Contre le Rouge et Noir d’Ottawa, les hommes de Jones ont alloué deux retours de botté pour un touché et ils ont perdu en prolongation. Face aux Roughriders, leur tentative de remontée s’est arrêtée sèchement lorsque des éclairs ont forcé l’interruption et la fin de la rencontre. Il s’agissait d’ailleurs de la première fois dans l’histoire de la LCF qu’un match était interrompu sans qu’il soit repris.

L’entraîneur-chef des Oiseaux est cependant convaincu que ses joueurs vont rebondir et que leur confiance ne sera pas du tout affectée par ces revers difficiles à digérer.

« Je ne crois pas que cette défaite va nous affecter. C’est ce qui est bien de notre équipe. Les bonnes formations rebondissent et c’est ce que nous tentons de devenir, a laissé entendre Jones. Nous allons panser nos plaies et revenir avec la même énergie. Beaucoup d’équipes vivent des déceptions pendant la saison, parfois plus d’une fois. »