La première saison de l'Alliance of American Football n'est vieille que de trois semaines, mais certains éléments ressortent déjà. Dans l'ensemble, les premiers pas du circuit suscitent des réactions mitigées.

Première observation : il se marque peu de points dans l'AAF. En 12 matchs, seulement 472 points ont été inscrits, pour une moyenne de 39 par rencontre. Deuxième constat : les joueurs connus du grand public se comptent sur les doigts d'une main.

Le porteur de ballon Trent Richardson est probablement le nom le plus familier parmi les joueurs des huit équipes de l'AAF. Troisième espoir sélectionné lors du repêchage de la NFL il y a sept ans, Richardson a déjà marqué six touchés avec l'Iron de Birmingham, l'une des deux équipes toujours invaincues.

Si la très grande majorité des joueurs de l'AAF sont de parfaits inconnus pour la très grande majorité des amateurs, ce n'est pas le cas des entraîneurs. Mike Martz, Mike Singletary, Dennis Erickson et Steve Spurrier ont tous déjà été des pilotes dans la NFL. Les anciens joueurs étoiles Troy Polamalu, Hines Ward et Justin Tuck sont également impliqués dans des rôles administratifs.

Quant à l'intérêt du public, bien qu'il soit encore très tôt pour porter un jugement définitif, les cotes d'écoute semblent plus encourageantes que les assistances dans les stades.

Le tout premier match de la saison diffusé sur le réseau CBS, le 9 février, aurait été vu par approximativement 2,9 millions de personnes. C'est un auditoire supérieur à celui qu'a généré un match de la NBA sur les ondes du rival ABC en même temps.

L'effet de nouveauté est bien sûr un facteur considérable. Mais lorsqu'on connaît l'appétit des Américains pour leur sport national, il n'est pas étonnant de voir CBS et le NFL Network, qui diffuse également des rencontres, obtenir des cotes d'écoute respectables, d'autant plus que la qualité du jeu n'est pas vilaine.

Sur place, entre 15 000 et 25 000 spectateurs en moyenne assisteraient aux matchs de l'AAF. Ça semble toutefois être des chiffres fort généreux dans certains cas.

À titre d'exemple, une foule de plus de 20 000 spectateurs a été annoncée lors d'un match du Fleet de San Diego, mais si l'on se fie à des images du match diffusées sur le web, il y avait beaucoup moins de gens au SDCCU (San Diego County Credit Union Stadium). Il n'y avait probablement pas 10 000 âmes dans le stade, peut-être même pas 5000...

Investissement de 250 millions

Des rumeurs de difficultés financières ont circulé dès la deuxième semaine du calendrier. The Athletic a rapporté que l'AAF avait été incapable de payer ses joueurs à temps. Cofondateur de la ligue, Charlie Ebersol a cependant nié ces informations.

« On a eu un problème avec notre système de paie », a dit Ebersol au USA Today.

Ce même Ebersol avait expliqué avant le début de la saison que l'AAF perdrait probablement des centaines de millions avant d'enregistrer un profit. Cela n'a pas empêché le milliardaire Tom Dundon d'injecter la somme de 250  millions dans la ligue la semaine dernière. Également propriétaire des Hurricanes de la Caroline dans la LNH, Dundon a soutenu que plusieurs autres investisseurs potentiels lui avaient fait des propositions afin de se joindre à l'aventure de l'AAF.

« Je ne sais pas pourquoi les gens se sont attardés à un problème que j'ai déjà réglé [les paies des joueurs]. On a les fonds nécessaires pour faire ce qui doit être fait afin de connaître du succès. Et je crois fermement qu'on en connaîtra », a commenté Dundon au USA Today, la semaine dernière.

L'AAF devrait certainement pouvoir poursuivre ses activités pendant quelques années au minimum. Il y a 52 joueurs par équipe, pour un total de 416 dans la ligue. Ceux-ci touchent des salaires annuels de 83 333 $ (250 000 $ pour trois saisons), ce qui donne un total d'un peu moins de 35 millions par année pour la totalité des 416 joueurs. Grâce aux 250 millions injectés par Dundon, l'AAF devrait donc avoir une certaine marge de manoeuvre afin de pouvoir s'établir au cours des prochaines années.

LES HUIT ÉQUIPES DE L'AAF

Les Hotshots de l'Arizona

Les Legends d'Atlanta

L'Iron de Birmingham

L'Express de Memphis

Les Apollos d'Orlando

Les Stallions de Salt Lake City

Les Commanders de San Antonio

Le Fleet de San Diego