Les huit premiers Super Bowls auxquels Bill Belichick et Tom Brady avaient pris part ensemble nous avaient donné du jeu relevé et un spectacle enlevant. Mais hier, la sixième victoire en finale des Patriots de la Nouvelle-Angleterre a été des plus ennuyeuses.

Parmi tous les Super Bowls qui ont été relativement serrés, le 53e entre les Patriots et les Rams de Los Angeles, hier à Atlanta, a probablement été le moins excitant. Le total de 16 points (13-3 en faveur des Patriots) a été le plus bas de l'histoire du rendez-vous annuel.

Au terme d'une saison marquée par le jeu offensif, aucun touché n'a été inscrit au cours des trois premiers quarts pour la première fois de l'histoire d'un Super Bowl et c'était 3-3 après 45 minutes de jeu. Les Rams pouvaient se compter chanceux qu'il en soit ainsi.

Les Patriots auraient pu être en avance par quelques touchés à ce stade du match. Au fait, on n'a jamais vraiment senti que Jared Goff et les Rams pouvaient gagner hier. Très décevant comme performance.

Brady et l'attaque des Patriots en ont fait assez pour l'emporter, réussissant notamment quelques beaux jeux dans leur série victorieuse qui s'est terminée par le majeur du demi Sony Michel. Mais à l'exception de Julian Edelman, qui a été élu le joueur du match grâce à ses 10 attrapés, l'unité de Josh McDaniels a été contenue par la défense des Rams.

Le problème pour les Rams, c'est que leur attaque a été lamentable. La défense des Patriots a certes été très solide, mais Goff, Sean McVay et les Rams n'ont pas été à la hauteur.

Quant à Todd Gurley, s'il n'était pas ralenti par une blessure sérieuse, les Rams doivent regretter de lui avoir accordé un contrat de 60 millions l'été dernier. C.J. Anderson a joué un peu mieux que Gurley, mais les deux porteurs de ballon ne se sont jamais mis en marche.

Goff est toujours moins productif lorsqu'il n'est pas bien protégé, et Belichick s'est assuré que ce soit le cas. Le front défensif des Patriots a excellé durant tout le match, autant contre la course que pour presser Goff, et ce, sans qu'aucun joueur ne ressorte du lot.

Et c'est précisément ça, la défense des Patriots: la force du nombre. Tous les membres du groupe comprennent leur rôle et font exactement ce qui est attendu d'eux. Chapeau bien bas.

Notons en particulier le jeu de Stephon Gilmore, qui a très bien fait aux dépens de la seule véritable menace chez les receveurs des Rams, son ancien coéquipier Brandin Cooks. Gilmore a également réussi l'interception qui a essentiellement mis fin aux espoirs des Rams dans la 11e minute du quatrième quart.

Cooks a terminé la partie avec 120 verges, mais une cinquantaine de celles-ci ont été enregistrées lors de la dernière série qui ne voulait rien dire. Le petit receveur aurait pu signer quelques gros jeux plus tôt dans le match, mais Goff n'a pas dégainé assez rapidement. Rien n'a fonctionné.

Compte tenu des difficultés de Gurley et du manque de profondeur de l'équipe au poste d'ailier espacé, on s'explique mal pourquoi les Rams ne se sont pas tournés vers leurs ailiers rapprochés. Gerald Everett et Tyler Higbee n'ont même pas attrapé une seule passe. Très difficile à comprendre.

Pas de solution

Grâce à la défense de Wade Phillips, qui a bien joué sauf contre Edelman, les Rams sont restés dans le coup jusqu'au milieu du quatrième quart. Mais l'équipe dans son ensemble semblait anormalement amorphe pour un affrontement du Super Bowl.

Ça faisait d'ailleurs beaucoup penser à la performance des Panthers de la Caroline, il y a trois ans. Les Panthers avaient manqué d'intensité du début à la fin de leur défaite aux mains des Broncos de Denver, une autre finale qui avait laissé tout le monde sur sa faim.

Encensé par à peu près tout le monde au cours des 18 derniers mois, McVay voudra oublier son premier Super Bowl au plus vite. Non seulement sa formation a-t-elle joué sans passion, mais en plus son attaque n'a jamais réussi à trouver une solution pour trouver son rythme. Aucun jeu pour servir d'étincelle. Rien.

Au sommet avec les Steelers

Mais donnons le mérite qui revient aux Patriots. Brady, Edelman, Michel et Rob Gronkowski ont fait les jeux nécessaires en attaque, et la défense a été impeccable durant tout le match. Comme toujours, les Patriots étaient bien préparés et n'ont pas laissé filer la chance d'ajouter un sixième titre à leur collection, qui a maintenant le même nombre de trophées Lombardi que celle des Steelers de Pittsburgh.

Les Patriots ne sont toutefois pas les favoris pour remporter le prochain Super Bowl dans les casinos de Las Vegas. Ce sont plutôt les Chiefs de Kansas City qui le sont. Après neuf participations au Super Bowl en 18 ans? Comme si les Patriots avaient besoin d'un peu plus de motivation. Ils seront probablement de retour à l'entraînement dans trois jours.