Tom Brady terminerait un match avec 100 verges de gains et l'amateur moyen serait convaincu qu'il a été le grand artisan de la victoire des siens... Brady est encore très bon, mais l'édition actuelle des Patriots de la Nouvelle-Angleterre est construite sur son jeu au sol.

On l'a vu contre les Chargers de Los Angeles et les Chiefs de Kansas City. C'est en mettant le ballon dans les mains des demis Sony Michel et James White que les Patriots se sont donné de confortables avances et qu'ils ont contrôlé le temps de possession. Et s'ils veulent vaincre les Rams de Los Angeles, ce soir, c'est ce qu'ils devront faire de nouveau.

Les Rams possèdent les armes pour limiter le jeu aérien des Patriots. Ils ont le meilleur chasseur de quarts de la planète en Aaron Donald pour ennuyer Brady et une collection de demis défensifs qui ont le talent pour neutraliser les receveurs des Patriots, plus astucieux qu'explosifs.

Au sol ? La défense des Rams a terminé au dernier rang de la NFL en accordant une moyenne de 5,1 verges par course en saison. L'absence d'un secondeur intérieur typique, un bon vieux run stuffer comme on dit en anglais, s'est manifestement fait sentir.

Mais c'est une tout autre histoire depuis le début du tournoi alors qu'Ezekiel Elliott (Cowboys de Dallas), Mark Ingram (Saints de La Nouvelle-Orléans) et Alvin Kamara (Saints) n'ont totalisé que 93 verges en 37 courses (moyenne de 2,5 verges).

Comment expliquer que les Rams aient accordé deux fois moins de verges par course en séries qu'en saison « régulière » ? Le réveil de Ndamukong Suh y est certainement pour beaucoup.

Comme c'est le cas avec Donald, Suh doit être bloqué avec deux joueurs pour être arrêté lorsqu'il joue avec conviction et passion.

La ligne défensive des Rams devra jouer un match colossal. Derechef, la principale faiblesse des Rams est l'absence d'un secondeur intérieur de premier plan. Si les demis des Patriots se retrouvent derrière la ligne défensive trop souvent, les Rams seront dans le pétrin. Et la ligne offensive des Pats excelle avec ses blocs de zone, alors ce ne sera pas facile.

Le coordonnateur défensif Wade Phillips a eu du succès contre Brady et les Patriots lorsqu'il était avec les Broncos de Denver. Entraîneur dans la NFL depuis les années 70, Phillips aura-t-il trouvé la façon de contenir le jeu au sol des Patriots ? Même si d'autres jeux risquent de retenir davantage l'attention au bout du compte, ce sera probablement la clé du match.

Garder le déséquilibre

De l'autre côté du ballon, Sean McVay et Jared Goff devront utiliser toutes les ressources à leur disposition et bien varier leur sélection de jeux. Leur objectif devrait être d'empêcher la défense des Patriots d'imposer le rythme et de la forcer à apporter le plus d'ajustements possible durant le match.

Pour l'emporter, les Rams devront s'assurer que la défense des Patriots soit constamment un pas en arrière, ce qui est évidemment plus facile à dire qu'à faire. Mais s'il y a un entraîneur qui peut y parvenir, c'est McVay. L'attaque des Rams bat souvent ses adversaires de vitesse à la ligne d'engagement en ne leur laissant pas le temps de lire le jeu grâce à des remises du ballon rapides. Ça pourrait être un facteur ce soir.

Comme l'ont fait les Eagles l'année dernière, les Rams vengeront leur défaite au Super Bowl d'il y a 17 ans. À son premier Super Bowl, McVay aura construit un excellent plan de match et, très discrets dans les éliminatoires jusqu'à maintenant, Donald et Todd Gurley donneront le ton à leur unité respective.

Notre prédiction : Patriots 26, Rams 34