On parle souvent de l'importance de l'avantage du terrain dans la NFL, de même que celle d'obtenir un congé au premier tour des éliminatoires. Ce n'est pas pour rien.

Les quatre équipes qui étaient favorites et qui jouaient à domicile en deuxième ronde ont toutes gagné leur match au cours du week-end. Elles ont ainsi obtenu leur place en finale de conférence.

Comme ce fut le cas lors du premier tour, c'est dans la Nationale qu'ont été disputés les deux matchs les plus intéressants. Celui opposant les Eagles de Philadelphie aux Saints, hier soir à La Nouvelle-Orléans, a tenu l'auditoire en haleine jusqu'à ce que le demi de coin Marshon Lattimore réussisse sa deuxième interception du match, ce qui a mis fin aux espoirs des Eagles.

Nick Foles et les Eagles semblaient se diriger vers une autre victoire à l'arraché avant le jeu de Lattimore. Il restait moins de deux minutes à jouer et les Saints menaient par 6 points, 20-14. Alshon Jeffery a toutefois été incapable de saisir le ballon, qui lui est passé directement entre les mains, et Lattimore a réussi l'interception.

Les Eagles ont amorcé le match avec force et menaient 14-0 après 15 minutes de jeu. Foles trouvait les trous dans la défense des Saints, qui s'est bien ressaisie après son mauvais départ, n'accordant plus un seul point à partir du deuxième quart.

C'est le jeu truqué survenu avant un botté de dégagement des Saints qui a changé l'allure de la rencontre. Le premier essai obtenu par Taysom Hill sur ce jeu a redonné de l'enthousiasme à la foule du Superdome, qui était devenue très silencieuse après les deux touchés rapides des Eagles.

Drew Brees et l'attaque des Saints se sont mis en marche à partir de ce point. Affaiblie par les blessures de Fletcher Cox et de Rasul Douglas, la défense des Eagles a manqué d'essence.

L'unité du coordonnateur Jim Schwartz a cependant bien peu à se reprocher. Elle a fait ce qu'elle pouvait contre une attaque qui est pratiquement impossible à contenir pour une longue période de temps, surtout lorsqu'elle joue au Superdome.

Michael Thomas est le seul ailier espacé des Saints que doivent redouter les défenses adverses. Ça ne l'empêche cependant pas de briller match après match. Parmi tous les joueurs qui font partie de l'élite de la NFL, Thomas est probablement celui qui est le moins bien connu du grand public.

Hier, Thomas a capté 12 passes pour 171 verges et un touché, le dernier jeu d'une longue série de plus de 11 minutes des Saints qui leur a donné les devants pour la première fois, 17-14. On suggère fortement aux Rams de Los Angeles d'utiliser une couverture double contre Thomas, dimanche prochain. En tout temps ou presque.

C'est ainsi que se termine l'improbable parcours des Eagles. Il sera maintenant très intéressant de voir où jouera Foles en septembre prochain, lui qui a clairement démontré qu'il méritait d'être un quart partant pour la deuxième année de suite. Et si Jeffery avait saisi la passe de Foles en fin de match, cette défaite de 20-14 aurait très bien pu se transformer en victoire de 21-20.

Fini après un quart

Heureusement que le match entre les Saints et les Eagles a été captivant, car celui à Foxborough quelques heures plus tôt était déjà terminé après un quart. Les Patriots de la Nouvelle-Angleterre ont pulvérisé les Chargers de Los Angeles.

Les Chargers ont marqué trois touchés en deuxième demie pour sauver un minimum d'honneur, mais sont rentrés à Los Angeles la queue entre les jambes après une défaite de 41-28. Se servant du blitz en défense et de leurs demis à profusion en attaque, les Patriots ont donné toute une raclée à Philip Rivers et ses coéquipiers.

Fidèle à son habitude, l'équipe de Bill Belichick était extrêmement bien préparée, alors que ce n'était pas la première fois que Philip Rivers et les Chargers nous faisaient le coup de s'écraser comme un château de cartes lorsqu'on s'attendait à une bonne performance.

On peut présumer qu'Andy Reid et les Chiefs de Kansas City auraient préféré retrouver les Chargers plutôt que de se mesurer à la machine des Patriots, dimanche prochain, en finale de l'Américaine.

Cowboys et Colts: pas encore prêts

Les Colts d'Indianapolis et les Cowboys de Dallas ont connu des saisons qui devraient encourager leurs partisans pour les prochaines années, mais samedi, il était assez évident que les deux jeunes équipes avaient encore du travail devant elles avant de pouvoir viser les plus hauts honneurs.

Les Colts auraient très bien pu perdre par 35 points contre les Chiefs, à Kansas City. Le score final de 31-13 est trompeur.

Andrew Luck a mis beaucoup trop de temps à décocher ses passes et, excellente durant toute la saison, la ligne offensive des Colts a perdu sa bataille contre Chris Jones, Dee Ford et Justin Houston.

En défense, les Colts n'ont pas trouvé de solution pour arrêter Tyreek Hill et Travis Kelce. Même s'il n'a pas connu un grand match statistiquement, Patrick Mahomes a quant à lui réussi quelques superbes passes en première demie. Notons que Laurent Duvernay-Tardif n'a pas joué pour les Chiefs, qui disputeront une finale de l'Association américaine à l'Arrowhead Stadium pour la toute première fois de leur histoire.

Le match entre les Cowboys et les Rams opposait deux des meilleurs demis offensifs du circuit, Ezekiel Elliott et Todd Gurley, mais c'est finalement C.J. Anderson qui a été le meilleur porteur de ballon. Anderson, un vétéran qui joue sa sixième saison et qui était au chômage il y a environ un mois, a récolté 123 verges au sol et a marqué deux touchés.

Gurley a franchi le cap des 100 verges, lui aussi, les deux demis offensifs des Rams profitant des largesses de la défense des Cowboys. Cette dernière a manqué d'intensité dans sa défaite de 30-22, c'est le moins qu'on puisse dire. La recrue Leighton Vander Esch n'a notamment pas bien paru du tout.

Jared Goff et l'attaque des Rams ont fait ce qu'ils voulaient durant la presque totalité du match. En défense, Ndamukong Suh a été le meilleur des Rams, qui affronteront les Saints en finale de la Conférence nationale.

Avec des joueurs comme Elliott, Dak Prescott, Zack Martin, Tyron Smith et Amari Cooper, l'attaque des Cowboys devrait être solide pour plusieurs années. Il manque toutefois quelques pièces à une défense qui est plus talentueuse que ce qu'on a vu samedi soir.

À Indianapolis, les Colts pourront ajouter plusieurs morceaux à leur formation au cours de l'hiver puisqu'ils sont l'une des équipes avec le plus d'espace sous le plafond salarial en vue de la prochaine saison (122,4 millions, selon l'Indianapolis Star).

Au final, la logique a été respectée alors que le carré d'as est composé des quatre équipes qui ont pu bénéficier d'un repos de deux semaines. Dans les deux cas, les finales de conférence opposeront un jeune quart-arrière en pleine ascension (Mahomes et Goff) à l'un des meilleurs de l'histoire de la NFL qui est maintenant dans la quarantaine (Brady et Brees).