On entend de moins en moins de critiques au sujet de Jerry Jones, n’est-ce pas ? Le propriétaire et DG des Cowboys de Dallas a souvent été ridiculisé pour certaines de ses décisions au fil des ans. Il serait peut-être temps de lui donner un peu d’amour.

Plus méthodique et se gardant de prendre des décisions trop impulsives, Jones a construit toute une équipe de football au cours des cinq ou six dernières années. Il faut dire qu’il semble mieux entouré et conseillé que naguère, notamment grâce à son fils Stephen, qui occupe officiellement le poste de directeur du personnel des joueurs, en plus d’être vice-président à la direction du club.

Le meilleur exemple qui témoigne de cette réalité est survenu lors du repêchage de 2014. Avec le 16e choix de l’encan, Jerry Jones est venu bien près de sélectionner Johnny Manziel, alors la coqueluche du football universitaire américain et une super-étoile au Texas. L’entourage de Jones l’en a dissuadé in extremis et les Cowboys ont plutôt sagement pris Zack Martin, l’un des meilleurs gardes de la NFL aujourd’hui.

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Jerry Jones, propriétaire des Cowboys de Dallas

C’est d’ailleurs en investissant plusieurs hauts choix et beaucoup d’argent dans leur ligne offensive que les Cowboys ont jeté les bases pour construire leur équipe. Avant la sélection de Martin, leurs premiers choix en 2011 et en 2013 avaient été le bloqueur Tyron Smith et le centre Travis Frederick, et ça ne s’est pas arrêté là.

La’el Collins était digne d’être choisi au premier tour, lui aussi, mais dans les heures qui ont précédé le repêchage de 2015, sa cote a chuté vertigineusement parce que la police voulait l’interroger au sujet du meurtre d’une femme qu’il avait fréquenté. Même s’il n’a jamais été considéré comme un suspect, les 32 équipes de la NFL ont ignoré Collins au repêchage.

Quelques semaines plus tard, les Cowboys ont embauché Collins, qui est actuellement leur bloqueur à droite. Collins a même signé un nouveau pacte de 50 millions pour cinq saisons il y a quelques semaines.

Collins, Smith, Martin et Frederick sont tous sous contrat pour au moins les quatre prochaines saisons. L’autre membre régulier de la ligne offensive est le garde à gauche Connor Williams, qui a été un choix de deuxième tour en 2018. Il jouera à Dallas au moins jusqu’en 2022. La saison prochaine, les cinq partants du quintette toucheront plus de 35 millions au total.

La même recette

Manifestement, les Cowboys espèrent utiliser une recette très similaire à celle qui leur avait permis de gagner le Super Bowl trois fois en quatre ans de 1992 à 1995. Surnommée « The great wall of Dallas », la ligne à l’attaque des Cowboys était dominante à cette époque. Elle protégeait très bien l’excellent Troy Aikman et était un vrai rouleau compresseur sur les jeux au sol.

Un quart de siècle plus tard, les pièces sont bien en place pour recréer le même genre de dynamique. Les Cowboys actuels ont un autre point en commun avec les machines de football du début des années 90 : un porteur de ballon robuste, capable d’attraper des passes et d’empiler les verges au sol comme par la voie des airs.

Gardons-nous une petite gêne en ne plaçant pas Ezekiel Elliott dans la même catégorie qu’Emmitt Smith, le meneur de tous les temps avec 18 355 verges au sol. Cela dit, Elliott est clairement le meilleur demi offensif qu’ont eu les Cowboys depuis Smith.

La décision des Jones d’avoir accordé une prolongation de contrat de six saisons d’une valeur de 90 millions à Elliott, tout juste avant le début de la saison, a été critiquée par certains. Mais allez demander aux Steelers si la présence d’un porteur de ballon d’exception peut faire une grande différence. Leur fiche n’est que de 9-9-1 depuis que Le’Veon Bell a quitté l’équipe en raison d’une longue dispute salariale.

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Le porteur de ballon des Cowboys de Dallas Ezekiel Elliott 

D’autres gros contrats

Les Cowboys ont signé de nouvelles ententes avec plusieurs de leurs joueurs clés dernièrement. Avec Elliott et Collins, de même qu’avec le chasseur de quarts DeMarcus Lawrence et le secondeur Jaylon Smith, qui a surmonté une très sérieuse blessure à un genou pour s’établir comme un joueur de premier plan.

Deux autres prolongations devraient suivre sous peu, celles du quart Dak Prescott et du receveur Amari Cooper. Prescott devrait signer un contrat qui lui rapportera approximativement 35 millions par année. S’il reste en santé, il devrait être le quart du club pour au moins la prochaine décennie. Prescott a déjà démontré qu’il était un bon meneur, capable de gagner des matchs en réussissant les jeux cruciaux, ce qui n’était pas toujours le cas de son prédécesseur, Tony Romo.

Il y a un an, c’était évident qu’il manquait un premier receveur aux Cowboys. Ils ont comblé cette lacune en obtenant Cooper des Raiders d’Oakland. Avec Cooper et Michael Gallup, l’un des joueurs les plus mésestimés de la ligue, les Cowboys pourraient posséder l’une des bonnes paires d’ailiers espacés durant plusieurs années.

Gallup est toutefois actuellement blessé à un genou. Randall Cobb et Jason Witten ajoutent quant à eux de l’expérience et des mains sûres pour les jeux de passe de plus courtes distances.

La dernière pièce ?

On a fait le tour de l’attaque de Dallas dans ce texte et vous pouvez constater qu’il n’y a aucune faiblesse. Et on peut presque dire la même chose de la défense.

DeMarcus Lawrence et le vétéran Robert Quinn sont là pour presser le quart ; les secondeurs Jaylon Smith, Leighton Vander Esch et Sean Lee sont polyvalents et de bons athlètes ; et il y a quelques bons demis défensifs au sein de la tertiaire, en particulier Byron Jones et Chidobe Awuzie.

Mais il manque peut-être une dernière pièce au casse-tête. Un joueur capable de changer le cours d’un match avec un jeu important, un peu comme pouvait le faire un certain Deion Sanders à la belle époque.

Ça tombe bien, il y a justement un demi défensif hypertalentueux qui a joué son football universitaire avec les Seminoles de Florida State comme Sanders qui cherche à changer d’équipe : Jalen Ramsey. Les Jaguars de Jacksonville soutiennent qu’ils ne veulent pas l’échanger, mais c’est à l’évidence le souhait de Ramsey, qui a prétexté un rhume, un mal de dos et la naissance prochaine de son deuxième enfant pour expliquer son absence de l’équipe cette semaine.

Les Cowboys devraient sacrifier quelques choix, dont un de premier tour, afin de pouvoir mettre la main sur Ramsey, mais ils devraient sérieusement envisager cette option. Il ne leur manque vraiment pas grand-chose pour pouvoir viser une participation au Super Bowl dès cette année. Ramsey est probablement le demi de coin le plus talentueux de la NFL et n’est âgé que de 24 ans.

Plus d’excuse pour Garrett

Qu’ils obtiennent Ramsey ou non, les Cowboys ont certainement assez de talent pour pouvoir faire un bon bout de chemin en janvier. D’atteindre la finale de l’Association nationale serait un objectif réaliste et atteignable. Les Cowboys ont participé à ce match à 16 reprises en 30 ans de 1966 à 1995, mais ne l’ont pas fait une seule fois au cours des 23 dernières saisons.

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Jason Garrett, entraîneur-chef des Cowboys de Dallas

Plusieurs membres des Cowboys ont de nouveaux contrats en poche, mais ce n’est pas le cas de Jason Garrett. L’entraîneur-chef écoule la dernière année de son entente et le message est clair : le moment de gagner dans les éliminatoires est venu. Il n’y a plus aucune excuse.

Les Cowboys n’ont aucune faiblesse majeure et leur formation n’a jamais été aussi talentueuse depuis le milieu des années 90, même durant la période plutôt éphémère du « Romomentum » il y a une douzaine d’années. Si Garrett ne fait pas le boulot, Jerry et Stephen Jones regarderont sûrement ailleurs.

Les prédictions de Miguel Bujold

Tennessee à Atlanta : Tennessee

Nouvelle-Angleterre à Buffalo : Nouvelle-Angleterre

Kansas City à Detroit : Kansas City

Oakland à Indianapolis : Indianapolis

Chargers de L.A. à Miami : Chargers de L.A.

Washington chez les Giants de NY : Washington

Cleveland à Baltimore : Baltimore

Caroline à Houston :  Houston

Tampa Bay chez les Rams de L.A. : Rams de L.A.

Seattle en Arizona : Seattle

Minnesota à Chicago : Chicago

Jacksonville à Denver : Denver

Dallas à La Nouvelle-Orléans : Dallas

Cincinnati à Pittsburgh : Pittsburgh

La semaine dernière = 10-5

Total de la saison = 31-14

Trois matchs à surveiller

CLEVELAND À BALTIMORE, demain, à 13 h

PHOTO SCOTT R. GALVIN, USA TODAY SPORTS

Le quart-arrière des Browns de Cleveland Baker Mayfield 

Les Browns sont très décevants en ce jeune début de saison, c’est le moins qu’on puisse dire. On savait que leur ligne à l’attaque était vulnérable, mais cette attaque est trop talentueuse pour ne marquer que 16 points par match en moyenne comme c’est le cas jusqu’à maintenant. L’indiscipline et quelques décisions douteuses de l’entraîneur-chef Freddie Kitchens ont coûté cher. Les Ravens se sont inclinés devant les Chiefs à Kansas City, mais s’il y a une équipe qui a démontré qu’elle pourrait faire compétition à ces derniers et aux Patriots de la Nouvelle-Angleterre dans l’Américaine, c’est celle-ci.

MINNESOTA À CHICAGO, demain, à 16 h 25

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Le quart-arrière des Bears de Chicago Mitchell Trubisky

Mitchell Trubisky a lancé ses trois premières passes de touchés de la saison, lundi soir à Washington. C’est Taylor Gabriel qui a marqué les trois majeurs avant de quitter le match en raison d’une commotion cérébrale. Au moment d’écrire ces lignes, Gabriel demeurait un cas incertain pour la rencontre de demain face aux Vikings. Kirk Cousins et les Vikings auront ainsi une deuxième occasion de démontrer qu’ils peuvent vaincre un rival de division à l’étranger, eux qui ont perdu à Green Bay, il y a deux semaines.

DALLAS À LA NOUVELLE-ORLÉANS, demain, à 20 h 20

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L’entraîneur-chef des Saints de la Nouvelle-Orléans, Sean Payton

Afin de pouvoir causer une surprise pour une deuxième semaine d’affilée, les Saints devront être plus intenses et mieux préparés que les Cowboys. Sean Payton aura sûrement dessiné quelques jeux originaux pour prendre les Cowboys à contrepied. L’objectif est plutôt simple pour les représentants de la Louisiane : rester dans la course aux éliminatoires jusqu’à ce que Drew Brees effectue un retour au jeu. Du côté des Cowboys, ce sera une belle occasion de prouver qu’ils méritent bel et bien de faire partie de la conversation lorsqu’il est question des meilleures équipes du circuit.