Le match que se sont disputé les Alouettes et les Stampeders, hier à Calgary, est de ceux qui forcent les journalistes à réécrire leur texte à quelques reprises au cours de la soirée. Les Alouettes ont effacé un déficit de 11 points avec moins d’une minute à jouer et l’ont emporté, 40-34, en prolongation.

Il s’agissait de la première victoire des Oiseaux à Calgary depuis 2009 et ils doivent dire un gros merci à Vernon Adams fils. Le quart-arrière a été sensationnel dans les dernières minutes du quatrième quart et en prolongation.

Adams n’est pas seulement le quart partant des Alouettes. Il est leur bougie d’allumage. Toute l’attaque joue avec plus de vitesse et d’intensité lorsque c’est lui qui la dirige. Adams a multiplié les beaux jeux dans les moments cruciaux, lui qui était visiblement incommodé par une blessure à un pied.

À son premier départ depuis qu’il a subi une commotion cérébrale, le 2 août, Adams a complété 32 de ses 50 passes pour 389 verges de gains. Il a lancé deux passes de touché et a ajouté deux majeurs avec de courtes courses. En contrepartie, il a été victime de deux interceptions et aurait facilement pu en lancer deux de plus si la chance ne lui avait pas souri.

Tirant de l’arrière 28-17, les Alouettes ont réduit l’écart à trois points grâce à un touché de Eugene Lewis et une transformation de 2 points réussie, un attrapé de Jake Wieneke, dans la 59e minute de jeu. Avec 38 secondes à écouler au cadran, Boris Bede a réussi un superbe botté court, récupéré par Lewis. Le botteur a ensuite effectué le placement égalisateur avec 2 secondes à jouer.

Les deux équipes ont marqué des touchés sur leur première possession en prolongation. Les Alouettes ont également marqué sur leur deuxième, ce que les Stampeders ont été incapables de faire. Au bout de maints rebondissements, les Alouettes ont quitté le terrain du stade McMahon avec leur quatrième victoire de la saison en poche.

Begelton s’amuse

Durant les 45 premières minutes, c’est une bataille défensive que se sont livrée les deux équipes. La rencontre s’est cependant transformée en duel offensif lorsque les Stampeders ont marqué deux longs touchés au début du quatrième quart. Sur les deux jeux, Reginald Begelton s’est retrouvé seul derrière la tertiaire montréalaise.

Begelton a été le joueur du match du côté des Stamps, marquant 4 touchés et obtenant 173 verges de gains. Avant les deux touchés de Begelton au début du quatrième quart, Nick Arbuckle avait dû se contenter de courtes passes la grande majorité du temps. Il a fini sa soirée de travail avec 370 verges (31 en 36) et 4 touchés.

Chez les Alouettes, Lewis et DeVier Posey ont tous deux capté 10 passes chacun et ont respectivement obtenu 114 et 181 verges. Au sol, Jeremiah Johnson a été meilleur que la semaine dernière et a récolté 107 verges en 13 courses. Notons également la solide performance de la ligne offensive, qui a peut-être joué son meilleur match de la saison.

La bonne décision

Les Alouettes ont joué avec beaucoup d’intensité et d’émotion, hier soir. Peut-être même un peu trop. Les hostilités ont d’ailleurs commencé dès la période d’échauffement.

Il y a eu deux escarmouches au centre du terrain et quelques joueurs des Alouettes, dont le demi de coin Tommie Campbell, ont même donné des coups de poing à des joueurs des Stampeders. Des amendes de la LCF suivront assurément.

Mais n’importe quel entraîneur de football préférera une équipe trop intense à une qui ne l’est pas suffisamment. Ce qui nous amène à parler de Khari Jones.

Le changement d’entraîneur-chef des Alouettes est survenu à un bien drôle de moment, soit entre le camp d’entraînement et le premier match de la saison. C’était toutefois la bonne décision, ça ne fait plus aucun doute. Cette équipe joue nettement mieux depuis que Mike Sherman a été remplacé par Jones, si l’on exclut les deux premiers matchs.

Après leurs deux défaites crève-cœur contre Ottawa et la Saskatchewan, les Moineaux avaient grandement besoin d’une victoire comme celle d’hier. En allant vaincre les excellents Stampeders dans leur propre cour pour la première fois en une décennie, et surtout de la façon dont ils ont réussi l’exploit, les Alouettes ont validé leur solide jeu depuis le début du mois de juillet.

Jumelée à la défaite du Rouge et Noir contre les Tiger-Cats de Hamilton, hier à Ottawa, la victoire des Alouettes leur permet de reprendre l’exclusivité du deuxième rang de la division Est. Ils affronteront maintenant les deux pires équipes de la ligue, les Argonauts de Toronto et les Lions de la Colombie-Britannique, à leurs deux prochains matchs. S’ils gagnaient ces deux parties, les Alouettes se retrouveraient en très bonne position dans la course aux éliminatoires.

Dans un match où la défense a faibli, Adams et l’attaque sont venus à la rescousse. Bede a excellé lorsqu’il le fallait. La deuxième moitié de saison s’annonce fort intéressante pour les Alouettes et c’est déjà une victoire en soi après les trois saisons de misère auxquelles on a eu droit de 2016 à 2018.