Deux mois après avoir signé son contrat avec les Bears de Chicago à titre de joueur autonome, Mathieu Betts estime avoir pris la bonne décision.

Le Québécois est rentré à Montréal le 21 juin, après avoir participé au camp des recrues, au mini-camp et aux OTA (organized team activities) de sa nouvelle équipe depuis le début de mai.

« Il y avait trois ou quatre équipes sérieusement intéressées, mais je suis super content d’avoir choisi les Bears. Encore plus depuis que j’ai passé du temps avec eux. Je ne peux pas vraiment comparer avec d’autres équipes, mais je ne changerais pas de place », a raconté Betts en entrevue téléphonique, jeudi dernier.

L’ancien joueur étoile du Rouge et Or de l’Université Laval s’est bien adapté à son nouvel environnement. Il avoue cependant avoir ressenti une certaine nervosité avant le début du camp des recrues, qui s’est amorcé dans les jours qui avaient suivi sa signature de contrat.

C’était vraiment “apprentissage 101”. Je n’avais aucune idée où aller au départ. Disons qu’il y avait beaucoup de nouveautés pour moi. Je dirais que ça m’a pris environ une semaine avant d’être à l’aise.

Mathieu Betts

« La nervosité, c’était plus face à l’inconnu. De ne pas trop savoir ce qui m’attendait. On était 80 recrues et on savait que certains des joueurs ne seraient pas de retour après le camp. »

Betts est l’un de ceux qui ont passé ce premier test avec succès. Le coordonnateur défensif Chuck Pagano l’a même nommé lorsqu’un journaliste de Chicago lui a demandé quels joueurs n’ayant pas été repêchés l’avaient le plus impressionné au camp des recrues.

« Ça allait vite, au début. Mais, dès qu’on a commencé à s’entraîner à 11 contre 11, j’ai réalisé que j’étais à ma place. Même si je ne maîtrisais pas encore tout ce que je devais faire sur le terrain, ayant appris une version abrégée du cahier de jeux. »

La défense des Bears a été dominante en 2018, à un point tel que leur ancien coordonnateur Vic Fangio a obtenu le poste d’entraîneur-chef des Broncos de Denver après la saison. De l’avis de Betts, la transition vers le nouveau système défensif se déroule bien.

« Je n’étais pas avec l’équipe la saison dernière, mais Chuck implante très bien son système de jeux, qui est passablement différent de celui de l’an dernier. C’est quelqu’un d’extrêmement dynamique et passionné », a-t-il dit au sujet de l’ancien pilote des Colts d’Indianapolis.

Un mois déterminant

Betts et les autres recrues doivent se rapporter aux Bears le 22 juillet. Le camp d’entraînement officiel de l’équipe s’amorcera quelques jours plus tard (le 25 juillet) à Lake Forest, banlieue au nord de Chicago.

Même si les choses se sont bien déroulées jusqu’à présent, le chasseur de quarts sait qu’il a encore tout à prouver. Afin de se voir attribuer l’un des 53 postes dans la formation régulière ou encore l’un des 10 dans l’équipe de développement, Betts devra connaître un excellent mois d’août.

PHOTO FOURNIE PAR LES BEARS DE CHICAGO

Mathieu Betts (92) sait qu’il a encore tout à prouver dans la NFL.

« Il est trop tôt pour évaluer mes chances, honnêtement. Le camp et les matchs préparatoires seront déterminants pour moi. Certains joueurs se démarqueront. Mon objectif, c’est de faire du mieux que je le peux et de profiter pleinement de cette occasion. »

En plus de continuer à se familiariser avec la position de secondeur extérieur, lui qui était un ailier défensif à Laval, Betts devra prouver qu’il peut offrir une contribution dans les unités spéciales.

« Pour les joueurs comme moi qui n’ont pas été repêchés et qui en sont à leur première année, c’est important de démontrer qu’on peut jouer sur les unités spéciales et qu’on est polyvalents. »

Khalil Mack, un exemple à suivre

La marche entre le football universitaire canadien et la NFL est haute, il va sans dire. Mais Betts n’a pas été surpris par le calibre de jeu.

« C’est à peu près ce à quoi je m’attendais. C’est un peu l’équivalent de lorsque je suis passé des rangs collégiaux au football universitaire. Il y a une marche, mais j’ai confiance que je serai capable de prendre de l’expérience, de m’améliorer assez rapidement et de bien m’habituer au système de jeu. »

Comme joueurs de première année, c’est sûr qu’on a du chemin à faire pour rattraper ceux qui ont plus d’expérience dans la ligue. Tous les joueurs sont très bons, et c’est sûr qu’il y en a quelques-uns qui sont très impressionnants.

Mathieu Betts

Betts a la chance de pouvoir épier les faits et gestes de l’un de ces joueurs, probablement le meilleur des Bears. Khalil Mack, l’un des plus dangereux chasseurs de quarts de la NFL, joue en effet à la même position que Betts.

« Ce n’est pas un hasard s’il connaît autant de succès, il travaille extrêmement fort. Il ne parle pas beaucoup, mais il est agréable à côtoyer. Il est d’approche facile et il n’hésite pas à nous donner des conseils. »

Entraînement, étude et repos

Avant de s’envoler vers l’Illinois, Betts profitera du début de son été dans sa ville natale.

« Je n’avais pas passé beaucoup de temps à Montréal depuis que j’étais parti jouer avec le Rouge et Or. J’en profite donc pour voir mes proches le plus possible. »

Betts s’assurera d’arriver au camp en excellente condition physique. Il gardera également le nez dans son livre de jeux. Il s’accordera tout de même du temps de repos.

« Jusqu’à un certain point, je ne veux pas trop penser au football. Je veux arriver au camp fin prêt, la tête bien reposée. »