Il y a quelques semaines, la NFL et les Chiefs de Kansas City ont interdit à Tyreek Hill de participer aux activités d’équipe organisées (organized team activies, ou OTAs) parce qu’il est soupçonné d’avoir battu son fils de 3 ans. À la lumière des informations qui ont été rendues publiques, il ne serait pas étonnant que Hill soit ultimement banni à vie de la NFL.

Hill possède un talent exceptionnel et était le receveur le plus explosif de la NFL. Il a été nommé au Pro Bowl à chacune de ses trois saisons. Mais s’il n’a été qu’un choix de cinquième tour en 2016, c’est parce qu’il avait déjà été reconnu coupable de violence conjugale l’année précédente.

Hill a été renvoyé de l’Université Oklahoma State et a reçu une peine de trois ans de probation après qu’il eut avoué avoir frappé sa conjointe, Crystal Espinal, au visage et au ventre alors qu’elle était enceinte de l’enfant du couple. Après avoir joué un an à l’Université West Alabama, Hill a été le 165e espoir sélectionné au repêchage de la NFL, il y a trois ans.

À cette époque, John Dorsey était le directeur général des Chiefs. Il avait défendu sa décision en demandant au public et aux partisans de faire confiance à l’organisation, qui avait fait ses devoirs au sujet de Hill, avait-il soutenu. Dorsey est aujourd’hui le DG des Browns de Cleveland.

Même si Hill a brillé sur le terrain au cours des trois dernières années, cet épisode de violence conjugale est resté frais dans la mémoire collective.

Le procureur de district de Johnson, au Kansas, Stephen Howe, n’a déposé aucune accusation contre Hill dans le cas de son fils, qui a subi une fracture à un bras. Howe a toutefois jugé qu’un crime avait bel et bien été commis, mais que les preuves étaient insuffisantes pour porter des accusations.

Mais dans les jours qui ont suivi cette décision, un enregistrement audio qui semble incriminer Hill s’est retrouvé dans les mains de la station KCTV. On peut y entendre une conversation troublante entre Hill et Crystal Espinal, dans laquelle cette dernière affronte Hill.

« Il [le garçon] dit que c’est papa qui a fait ça [la fracture au bras]. Il dit : “Papa me frappe” », peut-on entendre Espinal dire à Hill, qui ne nie rien.

« Il a très peur de toi », ajoute Espinal.

« Toi aussi, tu devrais avoir très peur de moi, idiote. C’est pour cette raison que tu es incapable de garder un homme », lui répond Hill.

À la suite de la divulgation de cet enregistrement, l’enquête a été rouverte. Le garçon a été retiré du domicile familial parce que l’on craignait pour sa sécurité et son bien-être.

Le cas de Hunt

Ce n’est pas la première fois qu’un joueur des Chiefs est mêlé à une histoire de violence. L’an dernier, le porteur de ballon Kareem Hunt a été libéré par l’équipe après qu’une vidéo qui le montrait pousser une femme et lui donner des coups de pied eut fait surface.

Comment expliquer que les Chiefs n’aient pas encore coupé les ponts avec Hill comme ils l’ont fait avec Hunt ? On peut présumer que l’équipe et la NFL attendent la fin de l’enquête avant de suspendre ou de bannir Hill officiellement.

La Ligue pourrait cependant décider de sévir même si Hill n’était reconnu coupable d’aucun crime.

Les Chiefs semblent par contre avoir d’ores et déjà décidé de poursuivre leur chemin sans Hill. Ils ont repêché un joueur au profil similaire, Mecole Hardman, à leur premier choix du repêchage, il y a deux semaines. Ils ont ensuite accordé une prime de 100 000 $ au joueur autonome Jamal Custis après le repêchage, afin de convaincre le receveur de signer avec eux plutôt qu’avec l’une des 31 autres équipes.

La perte de Hill sur le terrain sera significative pour Patrick Mahomes et l’attaque des Chiefs, mais de l’avis de tous, le DG Brett Veach ne peut faire autrement que de s’en défaire au plus vite, comme il l’avait fait avec Hunt. Et ce, au moment où les Chiefs s’apprêtaient à faire de Hill l’un des receveurs les mieux payés de la NFL.