Finalement, le plus important legs des festivités du 375e anniversaire de la ville de Montréal aux Carabins aura été le plus prolifique passeur de l'histoire du football professionnel.

L'Université de Montréal a annoncé mercredi qu'Anthony Calvillo allait seconder Danny Maciocia à titre d'entraîneur-chef adjoint, en plus de diriger les quarts-arrière de l'établissement d'enseignement.

Cette association est née il y a deux ans, lors d'une soirée caritative entourant les festivités du 375e.

«On se parle depuis plusieurs années, a dit Maciocia au sujet de sa relation avec Calvillo, qu'il connaît depuis son arrivée chez les Alouettes, en 1998. Mais on a eu l'occasion de jaser pendant près de quatre heures et demie lors d'un gala, il y a deux ans. De plusieurs choses: de la Ligue canadienne, du football universitaire. Il avait beaucoup de questions sur le football universitaire, sur comment y était la qualité de vie, etc.

«Depuis l'an dernier, je tente de l'attirer chez nous, mais il avait quelque chose à aller chercher avec Coach (Marc) Trestman, avec (les Argonauts de) Toronto. [...] Dans les 48 dernières heures, nous avons été capables de finaliser cette association.»

L'entente est de deux années, mais Calvillo, qui a également eu des discussions avec les Stingers de l'Université Concordia, voit ce premier contrat universitaire comme un tremplin vers une plus longue association.

«C'est plutôt fantastique de me retrouver devant vous aujourd'hui, a déclaré l'ex-numéro 13 des Alouettes. Montréal est ma maison depuis 1998, quand j'ai rencontré Danny. [...] Peu importe la direction qu'allait prendre ma carrière, je voulais que ce soit quelque chose de spécial. C'est ce que l'Université de Montréal m'offre, en me faisant une place au sein de ce programme. [...] Et au final, je voulais retrouver ma famille, vivre avec elle sous un même toit. C'est ici que sont mes racines.»

Calvillo ne croit pas qu'il aura à modifier son approche comme entraîneur en s'adressant à des athlètes étudiants.

«J'ai parlé à des gens qui ont fait les deux et ils m'ont dit qu'au final, il fallait trouver une façon de défier ces jeunes hommes, qu'ils apprendraient peut-être de façon différente, mais qu'il fallait tout de même leur montrer la même chose. Puis, il y a le côté pédagogique: il faudra que j'apprenne cette partie du travail, savoir quelles obligations doivent rencontrer nos athlètes. Le football est important, mais ce que nous voulons, c'est de voir graduer ces hommes.»

«Je suis passé par là quand je suis arrivé ici, en 2000, a ajouté Maciocia. Je dirais que la plus grande différence, c'est que le sport professionnel est froid. Vous ne bâtissez pas beaucoup de relations, car les joueurs sont appelés à bouger trop souvent. Au niveau universitaire, vous vous investissez davantage. On les recrute et une fois qu'ils se sont engagés envers le programme, vous ne pouvez pas les échanger. Nous sommes plus que des entraîneurs. Certains de nos joueurs nous demandent des conseils sur plusieurs aspects de leur vie. Je ne serais pas surpris que pour quelques-uns d'entre eux, Anthony devienne une figure paternelle.»

Calvillo admet que de pouvoir avoir une influence positive sur ces jeunes a fait partie de sa réflexion.

«Mes entraîneurs au secondaire et à l'université ont changé ma vie. Si je n'avais pas pu discuter avec eux, obtenir leurs conseils, je ne serais pas ici aujourd'hui. J'ai toujours pensé au plus profond de mon coeur qu'un jour, je dirigerais une équipe à l'école secondaire. C'était le plan avant de devenir un joueur professionnel. Si une personne a pu changer ma vie, je peux sûrement le faire aussi.»

Ce n'est pas la première fois que Calvillo travaillera avec Maciocia. Ils ont oeuvré en étroite collaboration chez les Alouettes en 2001, à l'époque où Calvillo était quart et Maciocia, coordonnateur offensif. Afin de pouvoir attirer un entraîneur avec le profil de Calvillo, Maciocia a dû valider auprès des autorités de l'université s'il y avait de la place dans les budgets.

«C'est une discussion qui a duré une quinzaine de minutes», a-t-il précisé. Mais Calvillo n'est pas venu pour l'argent.

«La réalité, même après 14 saisons dans la LCF, c'est que l'on doit encore continuer de travailler. Je pourrais payer mes factures en travaillant n'importe où, mais j'ai choisi de le faire en ayant une influence positive sur des jeunes d'ici.»