Malgré la saison difficile des Alouettes, Mike Sherman n'a jamais eu l'intention de quitter Montréal.

Sur les ondes du 98,5 FM, le secondeur Henoc Muamba a indiqué mercredi que l'entraîneur-chef avait annoncé à ses troupes qu'il allait revenir en 2019.

Questionné à ce sujet à la suite de l'entraînement de jeudi, le principal intéressé s'est montré surpris que cela fasse les manchettes.

«Je n'ai jamais douté que je serais de retour l'an prochain. Vous en faites un plus gros plat que ça ne l'est réellement, a-t-il déclaré, amusé, après la séance d'entraînement de jeudi. Je parlais de bâtir quand je suis arrivé ici, et cela n'a pas changé. Je ne faisais que de parler de l'an prochain, des fondations que nous sommes en train de construire, etc.

«Bien que nous n'ayons pas plus de victoires au compteur, je pense que nous avons - je déteste ce mot - une culture dans cette organisation qui nous permettra de grandir et d'obtenir les victoires dont nous avons désespérément besoin. Ce n'était pas une grande déclaration de ma part, seulement une façon d'étaler ce que nous faisons cette saison et ce que nous allons faire au cours de la prochaine.»

Pince-sans-rire, Sherman a imagé que cela n'avait pas été la «grande nouvelle» que les médias ont rapportée.

«Il n'y a pas eu de grande rencontre avec la haute direction. Je n'ai pas appelé ma femme pour lui dire que nous allions passer les 10 prochaines années à Montréal! Je ne faisais que présumer de la façon dont nous allons jouer la saison prochaine. Ça n'a jamais été mon intention de n'être ici que pour une saison. Ça n'a pas changé.»

À sa première saison dans la LCF, Sherman n'a pu faire mieux que de mener ses troupes à une fiche de 3-13 jusqu'ici. A-t-il éprouvé du plaisir malgré tout?

«Comme entraîneur, j'aime toujours voir les joueurs grandir, évoluer, devenir des hommes. J'en retire beaucoup de plaisir. Vous ne pouvez pas gagner chaque saison, c'est impossible. Si tout ce que vous êtes, c'est d'être un footballeur ou un entraîneur, c'est bien triste. J'espère être davantage pour ces joueurs et qu'ils sont davantage que ça pour leurs conjointes, leurs enfants, leur entourage.

«Les victoires, évidemment, ne sont pas au rendez-vous comme je le voudrais. Mais ce job est plus que les victoires et les défaites pour moi. C'est de bâtir quelque chose, de créer une ambiance où les relations interpersonnelles sont très importantes. Il y a plusieurs aspects de mon travail dont vous n'êtes pas témoins.»

Il entend donc être sur les lignes de côté pour récolter les fruits de son travail.

«Ce que je veux bâtir, c'est une culture basée sur la loyauté, la confiance, le respect, la discipline, le fait de donner plus que vous ne recevez, l'altruisme. C'est de cette façon que j'estime que vous devez bâtir votre famille, votre entreprise, votre équipe de football... Alors c'est de cette façon que je veux faire les choses. Le talent viendra compléter ces traits de caractère. Il faut avoir les deux par contre pour gagner.»