La défense qui connaît un excellent match. L'attaque qui est incapable de marquer des points.

Ces deux phrases résument à elles seules la dernière campagne des Alouettes de Montréal. Et les précédentes. C'est comme un leitmotiv. Pour les joueurs cependant, ça sonne davantage comme un disque usé.

«En première demie, on accumulait des verges, on était compétitifs, sans marquer de points, a raconté le centre Luc Brodeur-Jourdain après la défaite de 12-6 subie lundi aux mains des Stampeders de Calgary. C'est une situation qui nous suit depuis longtemps. Pas des semaines ou des mois, mais des années. [...] L'incapacité à marquer tout au long de la rencontre fait en sorte que le résultat est ce qu'il est.»

«Je pense qu'on avait un bon plan de match, une bonne exécution, mais on n'a pas mis de point au tableau, a pour sa part indiqué le garde Kristian Matte. On a beau dire qu'on a bien joué, ce nest pas suffisant. Six points, ce n'est passez pour gagner. Notre défense a joué un [...] de grand match - excuse mon langage, Mais offensivement, ça n'est pas assez. C'est toujours la même histoire.»

Face aux Stampeders, le défi était colossal. Après tout, la pire formation de la LCF se frottait à la meilleure. Pourtant, la défense a offert une performance telle qu'elle a limité les visiteurs à seulement 12 points, tous inscrits au quatrième quart, et que Bo Levi Mitchell a eu l'air d'un quart bien ordinaire, lançant notamment trois interceptions.

«J'ai beaucoup de respect pour leur équipe, mais j'aurais pensé que nous aurions été en mesure de marquer plus de 13 points», a admis l'entraîneur-chef, Mike Sherman.

«Quand notre défensive donne une performance comme celle-là, qu'on ne soit pas capables de gagner ce match, c'est décevant, a pour sa part affirmé le centre-arrière Patrick Lavoie. Certains diront que c'est encourageant car ça s'est terminé 12-6 ; un joueur offensif comme moi trouve ça décevant.»

Certains croient même que les Alouettes ne sont pas au niveau de leurs adversaires à ce stade-ci de la saison, que la progression n'a pas été suffisante depuis le début de cette campagne.

«Nous sommes une équipe qui a été compétitive cette année. Nos unités défensive et spéciales nous ont tenu dans plusieurs matchs, a noté Brodeur-Jourdain. Nous avons eu énormément de matchs serrés. Mais offensivement, on ne marque pas de points. C'est le plus frustrant. On en marque sur des jeux truqués, mais pas avec notre pain et notre beurre. On doit diversifier nos choses. C'est (un dossier qui se décide) au-dessus de la tête de tous les joueurs ici par contre.»

«On était proches, mais au bout du compte, seule la victoire compte, a ajouté Matte. Notre défense nous a gardés dans le match. C'est très frustrant de ne pas fournir de points. On fait toujours la même erreur. On n'a pas atteint le prochain niveau. Le football 101, c'est terminé. Après le camp, on devrait passer au 301, 401. On dirait qu'on reste à 101 toute l'année. Je ne sais même plus quoi dire.»

Sur ce point, Sherman n'est pas en accord avec son joueur de ligne offensive.

«Je ne crois pas: nous avions l'occasion de gagner ce match. Sur le dernier jeu, si on lance le ballon dans la zone des buts on a encore une chance de battre la meilleure équipe de la ligue. La semaine dernière, nous avons passé près de battre l'une des meilleures équipes (les Roughriders de la Saskatchewan). Nous ne sommes pas encore là, bien que défensivement, nous soyions de ce niveau. On a fait un grand pas en avant au cours des deux dernières semaines.»

Reste que ces pas en avant ne se traduisent pas encore par des victoires pour les Alouettes. Malheureusement pour eux, ce sont les victoires qui sont récompensées dans le sport profesionnel. Au cours des quatre dernières campagnes, les Alouettes n'en comptent pas 20. Il leur reste trois matchs pour atteindre ce «plateau».