Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit l'adage. Luc Brodeur-Jourdain pourrait bien être à même d'en juger: la blessure à Tony Washington a forcé l'entraîneur-chef Mike Sherman à modifier sa formation, ce qui pourrait permettre au centre de retrouver sa place parmi les partants.

Washington et le receveur B.J. Cunningham étaient de nouveau absents de l'entraînement, jeudi. Si Washington devait s'absenter de la rencontre face aux Stampeders de Calgary, lundi après-midi au stade Percival-Molson, le jeu de chaise musicale permettrait ainsi à «LBJ» de reprendre son poste de centre.

«B.J. et Tony seront évalués de façon quotidienne. Nous en saurons plus vendredi, a précisé Sherman jeudi. Heureusement, nous avons une semaine plus longue, alors ça leur laisse plus de temps (pour guérir). [...] Je ne vais pas nommer les partants aujourd'hui, mais Luc a participé aux répétitions avec le premier groupe.»

Brodeur-Jourdain refusait également de penser trop loin devant.

«C'est certain que je suis heureux d'avoir participé aux deux dernières journées d'entraînement, a indiqué le colosse de 35 ans. Je veux montrer le bon exemple et inspirer confiance à mes coéquipiers. Mais je ne sais toujours pas si je serai utilisé. On a des gars qui ont été blessés dans le dernier match et on ne sait pas s'ils vont être de retour. C'est une très longue semaine: les gars peuvent être en santé pour le match ! Je tente de profiter pleinement de ces moments.»

Le vétéran qui prend part à sa 10e campagne dans la LCF a terminé le dernier match parmi la première unité à l'attaque. Il a beau ne pas avoir été utilisé de la saison, il partage tout de même la frustration de ses coéquipiers, qui estiment que leur fiche de 3-11 ne reflète pas le niveau de football qu'ils ont joué cette saison.

«Ce qui me fâche le plus, c'est notre incapacité de marquer des points de semaine en semaine, souligne-t-il. Il y a des semaines où nous avons connu des performances offensives acceptables. Pour te donner une chance de gagner, il faut marquer 21, 28 points. Oui, on marque des touchés, mais c'est très limité. On n'a pas eu une attaque explosive jusqu'ici. Notre défense et nos unités spéciales nous tiennent dans le match.

«Là où je suis fier comparativement à l'an dernier, c'est que les gars continuent à se battre. Nous avions la même chimie dans le vestiaire l'an dernier, mais quand tu tires constamment de l'arrière par une vingtaine de points après un quart et que certains baissent les bras, ça affecte l'équipe. Moi, je sais pertinemment que tirer de l'arrière par 21 points après un quart dans la LCF, ce n'est rien. C'est même rien quand tu tires de l'arrière par 21 points après le troisième quart dans cette ligue ! Cette année, on se bat tout le long du match. Mais ce qu'on veut, c'est de marquer des points.»

Sherman avance toutefois une bonne explication pour expliquer ces insuccès à l'attaque.

«C'est la première saison que nous passons ensemble, c'est long avant de développer des automatismes. Il y a beaucoup de leçons que nous devons encore apprendre. Nous avons eu beaucoup de changements de personnel, quand nous tentions de trouver la bonne combinaison de joueurs à déployer sur le terrain. Cette saison, nous tentions de trouver notre identité et la façon de remporter des matchs de football.»

Si l'équipe ne l'a pas tout à fait encore trouvée, force est d'admettre qu'elle fait beaucoup mieux cette saison que l'an dernier. Mais comme la victoire fait foi de tout, elle devra travailler encore plus fort.