La défense des Alouettes n'a obtenu que huit sacs depuis le début du calendrier, et Jamaal Westerman a récolté trois de ceux-ci avant d'être échangé. Et voilà que John Bowman, seul chasseur de quart établi de l'équipe, s'absentera pour une période indéterminée en raison d'une déchirure partielle d'un biceps.

L'ailier défensif s'est blessé lors de la défaite de vendredi, mais il est revenu au jeu durant la rencontre. Il ratera de deux à six semaines, a indiqué l'entraîneur-chef Mike Sherman, hier.

« Il a continué de jouer et a même réalisé un jeu remarquable. Ce vétéran de 36 ans essayait de se rendre au quart sur les mains et les genoux malgré sa blessure », a raconté Sherman.

« J'ai montré la séquence à nos joueurs. C'est un bel exemple de ce que devrait être un joueur professionnel. John a fourni un vaillant effort dans un match qui était hors de notre portée. »

Bowman est le meneur dans l'histoire des Alouettes pour le nombre de sacs en carrière et est au deuxième rang des joueurs les plus âgés du club, après Stefan Logan. Personne ne lui en voudrait s'il prenait un raccourci occasionnel.

« Lorsque je suis arrivé ici, je m'attendais à ce qu'un joueur d'expérience comme lui soit difficile à gérer. C'est tout le contraire. Il se prépare toujours comme s'il s'apprêtait à disputer le tout dernier match de sa carrière. J'ai énormément de respect et d'admiration pour John. Il donne toujours tout ce qu'il a à donner, autant dans les matchs que lors des entraînements. Il est phénoménal. »

Même s'il n'est plus aussi productif qu'il l'était à ses meilleures saisons, Bowman est le seul joueur des Alouettes qui a déjà prouvé qu'il pouvait être un bon chasseur de quart dans la LCF. La preuve : les huit joueurs de ligne défensive qui pourraient être en uniforme samedi soir à Ottawa totalisent trois sacs... en carrière. Jesse Joseph en a réussi deux et Fabion Foote, un. Difficile à croire qu'une équipe puisse se retrouver dans une position semblable, mais c'est le cas des Alouettes.

Manziel: difficile à avaler

Johnny Manziel a tenu essentiellement le même discours que dans les minutes qui ont suivi sa contre-performance de vendredi, hier après-midi. Il a aussi reconnu que son jeu avait peut-être semé le doute dans l'esprit des dirigeants du club et de ses coéquipiers. « J'espère que cette équipe a encore confiance en moi. Ce n'est pas facile de voir son quart-arrière lancer quatre interceptions dans un match, surtout compte tenu de tout l'engouement qu'il y avait. Mais c'est arrivé et il faut passer au match suivant. » Manziel voulait faire bonne impression à son premier départ dans la LCF et avec les Als, peut-être un peu trop. « C'était difficile après coup. Je n'ai jamais voulu gagner un match davantage de toute ma vie et je m'étais très bien préparé durant la semaine. Ce n'était pas notre soirée. »

Un trio inexpérimenté

Les quatre quarts-arrières qui possèdent le plus d'expérience chez les Alouettes (Drew Willy, Vernon Adams fils, Jeff Mathews et Matthew Shiltz) sont tous blessés. Total de départs dans la LCF des trois quarts qui seront en uniforme contre le Rouge et Noir : un seul, celui de Manziel. Puisqu'Austin Apodaca vient d'arriver en ville, lui aussi, c'est probablement Antonio Pipkin qui sera le réserviste de Manziel samedi. Et Pipkin est de retour avec les Alouettes depuis seulement quelques jours après avoir été libéré il y a environ un mois. « On ne peut pas inventer quelqu'un ! Il fallait donc se tourner vers un quart qui connaissait notre système et notre terminologie », a dit Mike Sherman. Blessé à un pied vendredi soir, Adams ratera quant à lui de deux à six semaines d'activité.

Trop d'entraînements ?

Les Oiseaux s'entraînent plus souvent qu'au cours des dernières années et leurs entraînements durent presque toujours plus de deux heures. Certains observateurs se demandent si ce n'est pas un facteur le jour des matchs. L'équipe est-elle à plat parce qu'elle manque d'énergie ? Pas selon celui qui a le dernier mot. « On s'entraîne moins souvent ici qu'à n'importe quel autre endroit où j'ai travaillé. Alors je ne crois pas que ce soit un facteur, non », a répondu Mike Sherman. « Au fil des ans, on a souvent tenté de trouver des explications à nos insuccès. C'était parce qu'on passait trop de temps en autobus, c'était parce qu'on ne possédait pas nos propres installations... La réalité, c'est que notre attaque ne produit pas et que toute la pression tombe sur notre défense. C'est pour cette raison qu'on perd », croit Luc Brodeur-Jourdain.

Ne pas abandonner le jeu au sol

C'est un total de 25 sacs que les Alouettes ont accordés, soit 8 de plus que n'importe quelle autre équipe. Afin de permettre à la ligne offensive de trouver son rythme, ne serait-il pas préférable d'utiliser le jeu au sol plus tôt dans les matchs ? « Ça nous permettrait d'être plus agressifs et ça nous permettrait d'utiliser des feintes de remise qui pourraient faire hésiter la défense un peu plus. Mais quand tu tires de l'arrière par 28 points après un quart, c'est difficile de ne pas abandonner le jeu au sol », a rappelé Kristian Matte. Le fait que les Alouettes aient amorcé leurs sept matchs avec des combinaisons différentes sur la ligne offensive n'aide pas non plus. « Il ne faut pas s'en servir comme excuse, mais c'est sûr que ce n'est pas l'idéal lorsque ça change tout le temps », a reconnu Matte.

Retour de Greg Henderson

Libéré par l'organisation après le camp d'entraînement, le demi défensif Greg Henderson est de retour à Montréal. Henderson et Joe Rankin, qui s'est joint à l'équipe lundi, faisaient partie de la formation partante à l'entraînement d'hier. Les deux demis tenteront d'améliorer une tertiaire qui s'est fait dépecer par Zach Collaros et les Tiger-Cats à sa dernière sortie.