À l'exception de Duron Carter - qui a causé presque autant de problèmes qu'il a réussi de gros jeux à Montréal -, les Alouettes n'ont jamais pu compter sur une réelle menace pour la longue passe depuis le départ de Kerry Watkins en 2011. La situation devrait changer sous peu.

Acquis des Lions de la Colombie-Britannique en retour de l'ailier défensif Gabriel Knapton l'hiver dernier, Chris Williams connaît un très bon début de camp. Il a réussi quelques beaux attrapés et semble avoir retrouvé sa vitesse des beaux jours.

Se remettant d'une blessure à un genou, Williams n'a joué que neufmatchs en 2017. Il a capté 38 passes pour 415 verges et n'a marqué qu'un seul touché.

«J'ai regardé ses matchs de la saison dernière et il n'était visiblement pas encore revenu au sommet de sa forme. Il a clairement retrouvé sa vitesse. Il est capable de changer de direction brusquement, ce qui démontre qu'il est de retour à 100%», a analysé Jason Tucker, l'entraîneur des receveurs des Alouettes.

En entrevue avec La Presse dans les heures qui ont suivi l'annonce de la transaction qui l'a amené à Montréal, Williams avait pourtant dit que sa blessure n'avait pas été un facteur dans sa baisse de régime de la saison dernière. Il a toutefois apporté quelques nuances, hier.

«Je n'avais pas pu m'entraîner durant la saison morte et je n'avais pas participé au camp l'année dernière. Les joueurs de football sont habitués à une certaine routine, et lorsqu'elle est perturbée, tout devient plus difficile.»

La statistique la plus révélatrice dans le cas de Williams est la faible moyenne de verges par attrapé qu'il a enregistrée l'automne dernier. Après avoir obtenu une moyenne de 16,2 verges par réception de passe à Ottawa la saison précédente, l'ailier espacé de 30 ans n'a récolté que 10,9 verges par attrapé l'an dernier.

«J'ai affronté Chris à plusieurs reprises dans le passé, et chaque fois, je n'en revenais pas de voir à quel point il était explosif. Et il est actuellement aussi rapide qu'à cette époque», a évalué Tucker.

Créer de l'espace

Williams n'est pas seulement utile parce qu'il capte beaucoup de passes. Il est l'un des rares receveurs dans la LCF dont la présence sur le terrain rend ses coéquipiers meilleurs.

«Chris est une constante menace en raison de sa vitesse exceptionnelle. Il va créer de l'espace pour ses coéquipiers grâce à cette vitesse», a expliqué Tucker.

«Je suis capable de forcer le maraudeur à tricher de mon côté, ce qui a pour effet de garder la défense en déséquilibre. Ça permettra à B.J. [Cunningham], à Ernest [Jackson], à T.J. [Graham] et à Eugene [Lewis] de réussir des jeux. Tout le monde en bénéficiera. On va tous s'aider et travailler ensemble, il y a beaucoup de talent dans ce groupe», a dit Williams.

Lorsque le Rouge et Noir d'Ottawa a gagné la Coupe Grey, il y a deux ans, le quatuor de receveurs que formaient Williams, Jackson, Greg Ellingson et Brad Sinopoli a été au centre de ses succès. Les quatre joueurs ont d'ailleurs récolté plus de 1000 verges.

«C'est possible de faire la même chose ici. Si je peux mettre la table afin qu'on puisse y parvenir, ça aidera», a dit Williams, qui mesure 5 pi 9 po, selon le site de la LCF, ce qui semble très généreux...

«Je pense que je peux être un joueur supérieur à celui que j'ai été lors de mes premières saisons dans la LCF, car j'ai maintenant l'expérience dans mon coffre à outils. Je suis en parfaite santé, je me sens bien, et je suis prêt à produire »



Nouveau départ pour Jackson

À pareille date l'an dernier, c'est l'arrivée d'Ernest Jackson qui faisait parler chez les Alouettes. Sa première campagne à Montréal n'a cependant pas donné les résultats espérés. L'imposant receveur de 6 pi 2 po et 220 livres a saisi 60 passes pour 767 verges et a inscrit 6 touchés, des chiffres très ordinaires pour celui qui devait être le «gros» receveur du club.

«Ç'a effectivement été une saison très difficile pour moi et l'équipe, mais c'est un nouveau départ. L'équipe a été transformée et c'est un nouveau groupe d'entraîneurs. Nos attentes sont très élevées. Je sais que ça fait seulement trois jours que le camp est commencé, mais j'aime ce que je vois à l'attaque. J'ai l'impression qu'on connaît tous le système de jeu relativement bien.»

Jackson sait qu'il devra mieux jouer en 2018 afin que l'équipe puisse réaliser de bonnes performances. La saison dernière, il a échappé beaucoup trop de passes et a réussi trop peu de jeux clés. À sa décharge, le natif de Rochester a été utilisé comme ailier espacé durant une bonne partie de la saison, ce qui ne l'a pas aidé. Il est beaucoup plus efficace lorsqu'il joue à l'intérieur comme demi inséré.

«Je m'attends à être utilisé majoritairement à l'intérieur et ça fait mon bonheur. Je suis un joueur robuste et imposant et je sens que c'est à cette position que je suis le plus efficace. Les Alouettes peuvent s'attendre à voir le joueur auquel ils s'attendaient l'année dernière.»

Bomben blessé

Le garde Ryan Bomben a quitté la séance d'entraînement matinale des Alouettes, hier, blessé à une main. L'entraîneur-chef Mike Sherman a indiqué qu'il s'agissait d'une blessure à un pouce.

C'est le récent premier choix du club, Trey Rutherford, qui a remplacé Bomben au sein de la première unité offensive.

Photo Graham Hughes, archives La Presse canadienne

Ernest Jackson