À moins qu'ils ne décident d'échanger la toute première sélection du repêchage de la LCF, qui aura lieu demain soir, les Alouettes choisiront un joueur de ligne offensive ou le receveur Mark Chapman. C'est du moins le consensus des experts.

Si les Alouettes optent pour du renfort pour leur ligne offensive, le garde Trey Rutherford, de l'Université du Connecticut, sera probablement leur homme. Contrairement à Ryan Hunter (Bowling Green) et Dakoda Shepley (Université de la Colombie-Britannique), deux autres joueurs de ligne offensive, Rutherford ne tentera pas sa chance dans la NFL et veut se concentrer sur sa carrière dans la LCF.

«Plusieurs options s'offrent aux Alouettes, mais je pense qu'ils vont choisir Rutherford parce qu'il peut jouer à plusieurs positions différentes. Le fait qu'il ait dit qu'il voulait se concentrer sur la LCF est un autre facteur à considérer», a d'ailleurs noté l'analyste Marshall Ferguson, du site lcf.ca, hier.

Mais selon le spécialiste du repêchage Duane Forde, de TSN, c'est plutôt vers Chapman que Kavis Reed et les Alouettes devraient se tourner. Forde croit cependant que la possibilité d'un échange est bien réelle pour les Alouettes. «Je pense que [Mark] Chapman sera le premier joueur choisi. Les Alouettes ont plusieurs besoins, mais il est l'un des joueurs qui seront capables de jouer rapidement.»

«Il y a un sentiment d'urgence pour Kavis Reed et les Alouettes. Je ne crois pas qu'il [Reed] veuille repêcher des joueurs pour son successeur. Il y a la pression de gagner rapidement, surtout sur Kavis. Alors la tentation de trouver de l'aide immédiate est sûrement forte», a dit Forde, qui estime que le prix à payer pour une autre équipe afin d'obtenir le premier choix de l'encan serait un joueur partant et un haut choix au repêchage.

Selon Ferguson, la meilleure solution pour Reed et les Als ne serait pas une transaction. «Je crois que les Als devraient garder leur choix. Ils devraient sélectionner Rutherford ou Chapman.»

De la flexibilité

Outre l'embauche de l'entraîneur-chef Mike Sherman et de plusieurs nouveaux adjoints, la plus importante réalisation de Reed au cours des derniers mois a été l'acquisition de deux bons joueurs partants canadiens en défense, Jamaal Westerman et Hénoc Muamba. Leur présence offrira plusieurs options aux Alouettes quant au ratio de joueurs canadiens.

L'une de ces options pourrait être d'utiliser deux ou trois Américains sur la ligne offensive, ce qui rendrait moins grand le besoin de choisir un joueur à cette position avec le premier choix.

En contrepartie, la blessure à un genou de Philippe Gagnon, deuxième espoir repêché il y a deux ans, nuit à la profondeur de l'équipe sur la ligne offensive. Gagnon croit cependant qu'il pourra recommencer à jouer cette saison.

«Jusqu'à maintenant, j'ai toujours atteint les objectifs des médecins avant les limites de temps qu'ils avaient établies. Ce n'est pas le genre de blessure qui met fin à une carrière, alors je vais rejouer au football, et je pense que ça pourrait être assez tôt dans la saison», a dit Gagnon à La Presse, hier.



Toujours pas décidés

La sélection d'un receveur canadien de talent comme Chapman donnerait une autre option aux Als. À l'exception de George Johnson, qui a montré des signes prometteurs en 2017, l'équipe ne possède aucun receveur canadien fiable pour le moment.

Nouveau directeur du dépistage national des Alouettes, Miles Gorrell estime toutefois qu'il est plus facile de trouver de bons receveurs canadiens que des joueurs de ligne offensive.

«Les joueurs imposants sont difficiles à trouver. Il n'y a qu'une personne sur 100 000 qui mesure 6 pi 6 po. Alors comment peut-on ne pas être tenté de repêcher ces joueurs en premier? Les petits joueurs rapides sont plus faciles à trouver que les géants qui veulent jouer au football.»

Le dépisteur Éric Deslauriers a soutenu que les Alouettes n'avaient toujours pas arrêté leur choix, hier. «Rien n'est encore décidé. Notre travail est fait, mais il faudra maintenant voir si on recevra des offres d'échange.»

Deslauriers et Gorrell sont d'avis que la cuvée 2018 du repêchage canadien sera bonne. «Je pense qu'en première ronde, les équipes pourront choisir des joueurs qui les aideront assez tôt dans leur carrière», a dit Deslauriers.

«On a plusieurs besoins dans notre formation. Mais je pense qu'il y a beaucoup de bons joueurs dans ce repêchage et qu'on pourra améliorer notre profondeur à plusieurs positions», croit Gorrell.

«Je pense que Kavis, Éric, moi-même et les autres dépisteurs de l'équipe avons fait un bon travail afin de pouvoir prendre une décision éclairée, jeudi soir.»

Photo Rich Barnes, archives USA TODAY Sports

Mark Chapman, receveur des Chippewas de l'Université Central Michigan