Le comité d'appel du RSEQ a rejeté mercredi l'appel des Carabins de l'Université de Montréal dans le dossier entourant l'annulation du match du 5 octobre dernier contre les Stingers de Concordia pour cause de santé publique. Les Stingers et le Vert & Or de Sherbrooke contestaient aussi la décision, mais n'étaient plus vraiment concernés par la décision après la victoire des Stingers, samedi dernier à McGill, qui les assurait du troisième rang.

Rappelons que le match prévu le 5 octobre dernier (un jeudi soir) avait été annulé après l'éclatement d'une épidémie de gastroentérite chez les Carabins deux jours avant le match. L'équipe et ses locaux avaient été mis en quarantaine pendant 48 heures, par la direction de la santé publique, et on avait dû procéder à une décontamination complète des locaux et équipements.

La direction des Carabins avait proposé de remettre l'évènement trois ou quatre jours plus tard, mais les Stingers s'y étaient opposés, au moins une vingtaine de joueurs et entraîneurs de l'équipe originaires de l'extérieur du Québec ayant déjà pris des arrangements pour rentrer dans leur famille à l'occasion du congé de l'Action de grâce.

Estimant qu'il s'agissait d'un cas de force majeure, le commissaire du football universitaire avait confirmé l'annulation du match et décidé que le classement serait établi sur la base d'un coefficient. Après délibération, un comité d'appel formé de deux avocats et d'un dirigeant d'entreprise a estimé que «la décision initiale était raisonnable et qu'elle était bien fondée en faits et en droit».

Le RSEQ a donc confirmé que «le classement final de la saison régulière sera[it] toujours déterminé par le calcul du coefficient entre le total de matchs gagnés et le total de matchs disputés». En entrevue, le directeur général Gustave Roel a expliqué: «Notre commissaire a pris sa décision en se basant sur les règles en place, comme l'a reconnu le comité d'appel. Nous n'avions alors aucune raison de changer cette décision.»

Les Carabins en réflexion

Les dirigeants des Carabins demandaient en appel que l'équipe soit créditée d'une victoire, toutes les règles du RSEQ ayant été respectées dans cette affaire. Mercredi, après avoir pris connaissance de la décision du comité d'appel, la direction des sports de l'Université de Montréal a exprimé sa déception par communiqué.

«Bien qu'elle respecte cette décision, la direction des Carabins demeure en désaccord avec l'annulation du match pour lequel elle avait demandé un report tel que l'indiquent les règlements du RSEQ. Pour cette raison, la direction des Carabins et les membres de son équipe de football ne commenteront pas la décision pour le moment, le temps de réfléchir à la situation et d'évaluer ses options.»

Une conférence de presse est prévue jeudi au CEPSUM avec l'entraîneur-chef Danny Maciocia et quelques joueurs de l'équipe.

En tenant pour acquis que les deux équipes remporteront leur dernier match de la saison la semaine suivante, les Montréalais devront maintenant absolument vaincre le Rouge et Or de Laval, samedi à Québec, pour obtenir le premier rang et l'avantage du terrain en séries. Une défaite, même avec un différentiel de points inférieur à celui enregistré lors de leur victoire de 21-16 sur Laval en début de saison, les reléguerait au deuxième rang puisque le Rouge et Or aurait un meilleur coefficient (7-1, ,875) que le leur (6-1, ,857).

Rappelons que huit des neuf derniers matchs entre les deux équipes se sont terminés avec un différentiel de cinq points ou moins. Après les pertes financières liées à l'annulation du match du 5 octobre, les Carabins pourraient maintenant être privés de l'organisation d'une éventuelle finale de la Coupe Dunsmore en raison de la décision du RSEQ.

Samedi dernier, après la victoire de ses joueurs à Sherbrooke, Danny Maciocia avait souligné: «On n'a aucun contrôle sur l'appel. Tout ce qu'on peut faire, c'est se préparer pour aller battre Laval. On l'a déjà fait par le passé et je sais que mon équipe en est capable!»

La rivalité entre les deux meilleures équipes de football universitaire du Canada risque donc de devenir encore plus «féroce», si cela est possible. À Québec, on a confirmé mardi que plus de 14 000 billets avaient déjà été vendus pour le match de samedi.