Pendant quelques heures, les Alouettes ont oublié leur désastreuse saison, hier. Ils ont rendu visite à de nombreux enfants malades dans deux hôpitaux de la métropole.

Au CHU Sainte-Justine, Luc Brodeur-Jourdain et Boris Bede ont été les deux joueurs les plus sollicités, eux qui étaient visiblement à l'aise d'échanger avec les enfants qu'ils rencontraient.

«Je suis un grand enfant moi-même, alors c'est normal que je m'entende bien avec eux», a noté Bede, qui a lancé un ballon miniature en compagnie de Nathan, 5 ans. Lorsque le botteur lui a demandé s'il jouerait pour les Alouettes un jour, le petit Nathan a répondu oui sans hésiter.

Un peu plus tôt, Bede avait demandé à un autre jeune patient s'il aimerait que l'on prenne une photo de groupe avec les Alouettes. Malik, 11 ans, a rapidement été entouré des géants des Alouettes, et tout le monde souriait. Pas de «cheese!» nécessaire, ici.

Même de jeunes joueurs anglophones comme Jonathon Mincy et Greg Henderson, qui ne comprenaient à peu près rien de ce qui se disait autour d'eux, ont souri tout au long de la visite. Ils n'ont pu chanter en choeur lorsque les Alouettes ont souligné l'anniversaire de Kloé, 14 ans, mais les deux jeunes demis défensifs étaient heureux d'entendre le «classique» en français. «C'est la première fois que j'entends ça dans une autre langue», a dit Mincy à Henderson.

«Des nerfs d'acier»

Kloé avait subi une sérieuse intervention chirurgicale à la colonne vertébrale, quelques jours plus tôt. On lui a notamment inséré une tige de métal le long de la colonne, mais heureusement, elle devrait quitter l'hôpital sous peu.

Certains sont évidemment moins chanceux, comme ce jeune garçon de 11 ans victime d'une chute en motocross il y a quelques jours. Il n'avait toujours pas retrouvé la sensation dans ses jambes, hier matin...

«Il ne sent plus ses jambes et j'ai vu dans son regard qu'il comprend très bien qu'il y a une possibilité que ce soit dramatique. Ça prend des nerfs d'acier pour nous raconter ce qui s'est passé comme il vient de le faire dans la chambre. C'est une leçon de vie et de courage», a dit Brodeur-Jourdain, les yeux rougis.

«Oui, ça remet les choses en perspective de venir ici. Et ça fait trois ans que ça me fait ça. Le sport, c'est un jeu. On est dans l'industrie du spectacle. C'est lorsqu'on se retrouve à des endroits comme celui-ci qu'on voit ce qu'est la vie. Certains de ces jeunes-là se battent pour leur vie», a rappelé Brodeur-Jourdain, qui a laissé une pile de ses cartes de joueur avant de quitter l'hôpital.

«Je les ai toutes signées. S'il y a des enfants qui ne pouvaient pas nous voir ce matin, vous pourrez peut-être leur en donner», a proposé le joueur de centre en remettant la pile à une employée de l'hôpital.

«Une visite comme celle-ci donne une nouvelle perspective. Et c'est la même chose lorsqu'on voit ce qui s'est produit à Vegas et à Edmonton», a souligné le président des Alouettes, Patrick Boivin. «Je suis né à l'hôpital Sainte-Justine, et mes deux enfants aussi. J'ai donc un attachement pour cet hôpital. C'est plaisant de pouvoir redonner un peu. Ça nous fait du bien, mais surtout, ça fait du bien aux enfants», a ajouté Boivin.

Outre le président de l'équipe et les joueurs, des entraîneurs, des meneuses de claque et même la mascotte de l'équipe (Touché!) ont passé du temps à Sainte-Justine. Ce fut un succès sur toute la ligne, sauf pour Touché!, qui a bien malgré lui fait peur à une petite fille de 2 ans, qui ne voulait rien savoir de la peluche géante...

«Chaque fois que je termine une visite ici, je téléphone à mes enfants. Lorsqu'on est un parent, on aime mieux être malade que de voir son enfant être malade. On devrait venir ici plus souvent», a estimé André Bolduc, entraîneur des demis offensifs.

À défaut d'offrir de bonnes performances sur le terrain, les Alouettes demeurent engagés dans la communauté, particulièrement auprès des jeunes. C'est donc par un beau lundi d'octobre que les Oiseaux auront signé leur plus belle victoire de 2017.

Prochain match: Edmonton c. Alouettes, le lundi 9 octobre à 14h au stade Percival-Molson