Le passage de Jeffrey Orridge à la tête de la Ligue canadienne de football a été de courte durée, mais tumultueux.

La LCF a alissé tomber une bombe, mercredi, en annonçant que le commissaire et le conseil des gouverneurs du circuit avaient convenu «d'un commun accord, de mettre un terme à leur association» à compter du 30 juin. Ce développement stupéfiant survient un peu plus de deux ans à peine après qu'Orridge eut été embauché en grandes pompes à titre de premier dirigeant afro-américain d'un circuit professionnel majeur nord-américain.

Aucune raison officielle n'a été donnée, mais par communiqué, Orridge a déclaré que les gouverneurs du circuit et lui ne voyaient plus l'avenir de la ligue de la même façon.

Orridge a succédé à Mark Cohon, qui a été en poste pendant huit ans, en 2015.

«Ce fut un honneur d'occuper le rôle de commissaire de la LCF et d'aider à préparer l'avenir de cette ligue en bonifiant sa relation avec ses partisans et ses partenaires, en démontrant sa pertinence auprès des prochaines générations et en augmentant sa portée au-delà de ses frontières, a déclaré Orridge. Bien que le conseil et moi ayons des visions différentes sur l'avenir de la Ligue, nous croyons tous passionnément en ce sport, aux joueurs qui le pratiquent, aux partenaires qui le soutiennent et aux partisans.»

D'énormes attentes avaient été placées en Orridge, dès son arrivée. Lors de sa première conférence de presse, il était déjà questionné au sujet de la situation nébuleuse des propriétaires des Argonauts de Toronto.

Heureusement pour lui, Jim Lawson - le président de la ligue - avait à toutes fins pratiques négocié la vente du club à Larry Tanenbaum, le président de Maple Leafs Sports and Entertainment, et Bell. L'équipe a déménagé au BMO Field la saison passée.

Orridge a été critiqué pour la querelle entre son circuit et le Centre canadien de pour l'éthique dans le sport, qui a eu pour effet qu'aucun test antidopage n'ont été menés dans la LCF pendant plus d'un an. Finalement, une nouvelle politique a été négociée avec l'Association des joueurs et ajoutés à la convention collective.

En novembre dernier, il a également été sévèrement critiqué en niant, au moment de son allocuation annuelle, le lien entre le football et l'encéphalopathie traumatique chronique (ETC). Les propos d'Orridge ont été énoncés quelques mois après que Jeff Miller, en charge des questions de santé et sécurité pour la NFL, eut admis un lien entre les traumatismes crâniens liés au football et les maladies du cerveau. C'était la première fois qu'un dirigeant du circuit faisait une telle admission.

À la suite des propos de Miller, un tribunal américain a consenti 1 milliard $ US à titre de réglement d'un recours collectif intenté par des milliers d'anciens joueurs contre la NFL.

La LCF a été identifiée dans un recours collectif de 200 millions $. En mars, un tribunal de la Colombie-Britannique a toutefois rejeté la poursuite de l'ex-joueur Arland Bruce III contre la ligue, Cohon, un neuroscientifique, le Dr Charles Tator, l'Association des anciens du circuit et toutes les équipes. La cause a depuis été portée en appel.

Avant de se joindre à la LCF, Orridge avait négocié les droits de retransmission de plusieurs Jeux olympiques pour CBC Sports, mais il était aussi avec le réseau quand celui-ci a perdu le droits de la LNH aux mains de Rogers, en 2014.

«Jeffrey a travaillé sans relâche à faire la promotion de la santé et de la sécurité des joueurs, à protéger l'intégrité de la Ligue, sur le terrain et à l'extérieur de celui-ci, ainsi qu'à propager les valeurs de diversité et d'inclusion du circuit», a déclaré Lawson.