Jim Popp a passé les derniers jours à faire l'une des choses qu'il aime le plus de son travail. Il s'est promené de «pro day» en «pro day» sur des campus universitaires du sud des États-Unis, à la recherche de jeunes espoirs qui pourraient aider les Argonauts de Toronto.

«C'est un après l'autre. Ça n'arrête pas à ce moment de l'année», a résumé le directeur général des Argos lors d'une entrevue téléphonique, hier matin.

Officiellement embauchés par les Argonauts il y a trois semaines, Popp et Marc Trestman commencent leur première saison à Toronto avec quelques longueurs de retard. Popp n'est cependant pas d'avis que cela aura un impact négatif sur les résultats de sa nouvelle équipe.

«On a un certain retard dans plusieurs aspects, c'est indéniable. On travaille encore sur la composition de notre groupe d'entraîneurs et sur l'élaboration de notre cahier de jeux. Mais avec l'expérience et l'expertise des gens sur lesquels on peut compter, je crois que tout tombera en place rapidement», a dit Popp, qui a obtenu les droits de négociation sur quelques anciens joueurs dont les droits avaient déjà appartenu à son ancienne équipe.

«Nous avons ajouté quelques joueurs à notre liste de négociation que les Alouettes avaient soustraits de la leur. Cela dit, je ne vais pas tout chambarder. Il y a de l'incertitude à certaines positions et il faudra améliorer notre profondeur, mais nous avons un bon noyau et de bons joueurs canadiens. Sur papier, je crois que nous possédons déjà une équipe compétitive.»



Gagner dès cette année

Même si les Argonauts sont un peu en retard sur les huit autres équipes de la LCF, les objectifs sont bien établis dans la Ville Reine.

«On ne fera pas de promesses, mais je crois qu'on peut gagner dès cette année. On ne se servira pas de l'excuse d'avoir été embauchés tardivement. Nous sommes convaincus de pouvoir gagner contre n'importe quelle équipe dès aujourd'hui», a estimé Popp.

«Cela dit, il y a plusieurs facteurs qui entreront en ligne de compte. Est-ce que nos systèmes de jeu et notre personnel de joueurs se marieront bien? Est-ce que Ricky Ray restera en santé?»

Un long processus

Popp a éprouvé une drôle de sensation dans les jours qui ont suivi son arrivée chez les Argonauts. Il avoue avoir cherché ses repères.

«Après 21 saisons avec la même équipe, c'était très étrange, ce qui est normal. Lors de mes premières entrevues, je devais m'assurer de ne pas dire "Montréal" ou "Alouettes"!» 

«Je pense que la période durant laquelle je n'ai pas travaillé a facilité la transition. Ç'aurait été encore beaucoup plus étrange s'il n'y avait pas eu quelques mois entre mon départ de Montréal et mon arrivée à Toronto.»

Les discussions entre les Argonauts et Popp ont duré plusieurs semaines avant d'aboutir. Elles ont commencé peu de temps après le congédiement de son prédécesseur, Jim Barker, annoncé le 24 janvier.

«J'étais très intéressé dès le départ. Tout le monde connaît l'importance de Toronto dans la LCF. Les Argonauts m'ont contacté rapidement, mais m'ont fait savoir dès le départ que ce serait un processus long. Qu'ils voulaient prendre leur temps afin de bien évaluer toutes leurs options. Ils m'ont expliqué que ma candidature les intéressait beaucoup, mais que je devrais me montrer patient si j'étais intéressé.»

Durant cette période, Popp et Trestman ont communiqué ensemble régulièrement.

«On se retrouvait dans des situations similaires. Nous avions d'autres possibilités qui nous intéressaient tous les deux, mais tout est tombé en place. C'était une situation idéale pour nous. On se connaît bien et on travaille bien ensemble. Au final, je suis avec l'entraîneur avec lequel je voulais travailler.»

Un Alouette pour toujours

Depuis que son association avec les Alouettes a pris fin en novembre dernier, Popp a fait très peu de commentaires publics. Il a diffusé un communiqué par l'entremise d'une boîte de relations publiques le jour même de l'annonce, et c'est à peu près tout.

«La meilleure chose pour tous les gens impliqués est de regarder vers l'avant. Il n'y a rien de plus à ajouter sur ce qui s'est déroulé», a dit Popp, hier.

«Montréal occupera toujours une place très importante dans mon coeur. Mes six enfants sont nés dans cette ville. J'aurai toujours une relation spéciale avec Montréal et les Alouettes.»

L'Américain de 52 ans soutient ne conserver que de bons souvenirs de ses 21 années passées à la tête du club, même si les dernières n'ont pas été faciles.

«Je ferai toujours partie des Alouettes. J'ai passé de très belles années avec eux et j'en garde de précieux souvenirs, que je chérirai pour le reste de ma vie. J'ai rencontré des gens remarquables. Mais les Alouettes sont maintenant des adversaires. C'est un nouveau chapitre qui s'amorce, un nouveau départ. Et c'est extrêmement excitant pour moi.»

Photo Frank Gunn, La Presse canadienne

Jim Popp et Marc Trestman