Avant de participer au tournoi de golf annuel des Alouettes, lundi à L'Île-Bizard, Andrew Wetenhall s'est entretenu avec les membres des médias présents. Le fils du propriétaire de l'équipe a notamment confirmé que celle-ci ne traversait pas seulement une période difficile sur le terrain.

«Ce n'est pas plaisant de perdre de l'argent et ce n'est pas plaisant de perdre des matchs», a dit le gouverneur des Alouettes, qui a mentionné à quelques reprises qu'il souhaitait obtenir le soutien de la communauté montréalaise.

«Notre succès se mesure en championnats, mais on espère que la communauté soutiendra notre équipe afin que le côté affaires ne soit pas aussi pénible qu'il l'a été. Nous sommes toutefois en partie responsables de cette situation et on doit recommencer à gagner des matchs», a ajouté Wetenhall.

«Nos assistances et nos abonnements diminuent depuis deux ou trois ans et on a besoin que la communauté soutienne notre équipe. C'est toujours inquiétant lorsqu'on a une entreprise et que nos ventes diminuent.»

Malgré une période houleuse pour les Alouettes sur le terrain comme à l'extérieur, la famille Wetenhall affirme ne pas avoir l'intention de vendre l'équipe.

«Nous ne cherchons pas à vendre la franchise et nous ne sommes pas près de la vendre. Nous n'avons jamais reçu d'offre et personne n'a manifesté de l'intérêt», a-t-il indiqué.

Salle comble dimanche?

La nomination de Jacques Chapdelaine et l'arrivée de l'automne et des matchs en après-midi au stade Percival-Molson pourraient cependant avoir un effet bénéfique aux guichets. Selon le président du club, Mark Weightman, il n'est pas impossible que l'équipe fasse salle comble, dimanche, lors de la visite des Argonauts de Toronto, ce qui mettrait fin à une baisse constante des assistances.

«C'est clair qu'avec la fiche qu'on a actuellement, c'est plus difficile [de vendre des billets]. Mais on a quand même une moyenne de 19 000 spectateurs par match cette saison, ce qui n'est pas rien. Et l'été, c'est toujours plus difficile que l'automne», a expliqué Weightman, qui dit avoir noté une hausse importante de la demande en vue du match de dimanche, notamment en raison du changement au poste d'entraîneur-chef. «Ça donne un nouvel espoir et un nouvel intérêt pour la saison 2016», a-t-il dit.

Les défis de Chapdelaine

Il reste le tiers de la saison à disputer, mais les journalistes ne feraient pas leur travail s'ils ne s'interrogeaient pas déjà sur ce qui attend les Alouettes en 2017. On a donc demandé à Wetenhall ce que Chapdelaine devait faire afin de conserver son poste d'entraîneur-chef en vue de la saison prochaine.

«On veut évidemment remporter des victoires, mais Jacques n'a pas besoin d'avoir une fiche de 6-0 pour demeurer en poste. Et une fiche de 0-6 ne voudrait pas nécessairement dire qu'il ne serait plus l'entraîneur-chef l'an prochain. Il doit faire un travail solide, apporter plus de discipline à l'équipe, et démontrer qu'il peut bien travailler avec les autres entraîneurs et les joueurs. On veut voir l'équipe prendre du "momentum".»

Wetenhall a ensuite précisé que les autres entraîneurs du club auraient eux aussi la chance de démontrer qu'ils peuvent être l'homme de la situation à moyen et à long terme.

«Nous allons les interviewer avec sérieux. On a nommé Jacques parce qu'on jugeait qu'il était celui qui était le plus qualifié dans l'immédiat. On possède plusieurs entraîneurs qui ont fait leurs classes dans cette ligue et on discutera avec eux. On devra trouver la meilleure personne à long terme s'il ne s'agit pas de Jacques.»

Par ailleurs, le choix de laisser Chapdelaine en poste ou de nommer un nouveau pilote au cours des prochains mois sera uniquement celui des Wetenhall.

«Notre famille a toujours eu le dernier mot quant à l'identité de notre entraîneur-chef depuis qu'elle a acheté l'équipe il y a 20 ans», a précisé Andrew Wetenhall. «On ne veut pas laisser cette décision à Jim [Popp]», a-t-il ensuite ajouté.

Popp n'est assuré de rien

Wetenhall et Weightman ont tous deux rappelé que la décision de nommer Jim Popp comme entraîneur-chef avait été prise afin d'apporter de la stabilité à l'équipe.

«Jim a prouvé qu'il était un excellent directeur général. Je crois que c'est sa force et que c'est ce qui le passionne. On savait en le nommant entraîneur-chef que c'était une période transitoire et qu'il retournerait éventuellement à son poste de DG à plein temps», a expliqué Wetenhall, qui n'a cependant pas voulu dire si Popp demeurerait le DG de l'équipe au terme de la saison.

«Il y a plusieurs possibilités. Peut-être que Jim ne voudra plus faire ce travail? Nous évaluons le travail de tout le monde à la fin de chaque saison. On regarde alors si une personne devrait conserver son poste, si elle devrait changer de fonctions, ou si elle devrait tout simplement quitter l'équipe. C'est le cas pour Jim, pour notre entraîneur-chef et pour tous les autres entraîneurs du club. Et ce ne sera pas différent cette année», a indiqué Wetenhall.

Popp n'était pas présent au tournoi de golf de l'équipe. Il est actuellement en Caroline du Nord avec sa famille. «Je suis certain qu'il a déjà commencé à faire du recrutement d'espoirs», a dit Weightman.

Le dossier Calvillo

Comme on s'y attendait, Chapdelaine a confirmé au cours des derniers jours qu'il choisirait dorénavant les jeux de l'attaque lors des six derniers matchs des Alouettes. Même s'il conservera son titre de coordonnateur offensif, Anthony Calvillo a ainsi subi une forme de rétrogradation.

Wetenhall n'a pas nié qu'il s'agissait d'un aspect qui avait été considéré par les Alouettes avant qu'ils ne procèdent à leur changement d'entraîneur. «On en a effectivement tenu compte», s'est-il contenté de dire.

«C'est quelqu'un à qui on tient beaucoup et qu'on aime beaucoup. Anthony est une légende dans notre organisation, alors on veut traiter cette situation avec délicatesse et avec le respect qu'il mérite», a de son côté dit Weightman.