Le groupe d'entraîneurs des Alouettes était réuni dans le vestiaire du Stade olympique, hier, où les membres des médias affectés à la couverture de l'équipe ont été reçus pour un dîner. On a profité de l'occasion pour échanger avec plusieurs entraîneurs du club.

Thorpe absent

Noel Thorpe était le seul absent parmi les entraîneurs de l'équipe. Le coordonnateur défensif est actuellement à Vancouver en raison du décès de sa mère. On a d'abord cru que l'absence de Thorpe cachait un nouvel épisode de discorde entre l'organisation et lui. Rappelons que Thorpe avait remis sa démission il y a quelques mois afin de pouvoir rejoindre les rangs des Eskimos d'Edmonton, une décision qui a été annulée par la ligue. Thorpe a ensuite accepté de demeurer avec les Alouettes.

«Il n'y a jamais eu de problème entre Noel et moi. C'est le genre de chose qui survient presque tous les ans dans le monde du coaching, sauf que ces histoires ne se retrouvent normalement pas dans les journaux, a dit Jim Popp. Cela dit, on aurait tous pu faire les choses un peu différemment», a ajouté l'entraîneur-chef et directeur général.



L'énergie de Stewart

Responsable du contrôle de la qualité de la défense au cours des deux dernières saisons, Anwar Stewart est devenu l'entraîneur de la ligne défensive à la suite du départ de Keith Willis chez les Titans du Tennessee.

«Ces deux années ont fait de moi un meilleur entraîneur puisque j'ai pu me familiariser avec les concepts de couverture au niveau de la tertiaire», a expliqué Stewart, un ancien ailier défensif.

«Je veux apporter une nouvelle énergie à notre groupe. Je vais changer quelques petites choses, ici et là, mais au bout du compte, nos joueurs de ligne doivent essentiellement faire deux choses: arrêter le jeu au sol et presser le quart-arrière. Et s'ils veulent continuer de se promener dans des autos luxueuses et manger dans de bons restaurants, c'est ce qu'ils devront faire!»



Photo André Pichette, La Presse

Anwar Stewart, entraîneur de la ligne défensive

Calvillo réceptif

Anthony Calvillo a avoué qu'il avait été très difficile pour lui d'hériter du poste de coordonnateur offensif au milieu de la saison. D'autant qu'il s'agissait de sa première saison comme entraîneur. L'ancien quart-arrière a cependant appris plusieurs choses, dont l'importance d'avoir une bonne communication au sein du groupe d'entraîneurs.

«J'ai dit aux autres entraîneurs de l'attaque dès le départ que je voulais qu'ils me fassent part de ce qu'ils pensaient en tout temps. Je ne veux pas que les entraîneurs se sentent comme je me suis senti l'année dernière. Tout le monde doit avoir la chance d'exprimer ses idées.»

Calvillo faisait référence à sa relation tendue avec l'ancien coordonnateur offensif de l'équipe, Turk Schonert, qui n'était pas très réceptif aux conseils malgré le fait qu'il connaissait très peu le jeu canadien.

Photo André Pichette, La Presse

Anthony Calvillo, coordonnateur offensif

Un bon mélange, croit Chapdelaine

L'un des entraîneurs qui offrira le plus de conseils à Calvillo est bien sûr Jacques Chapdelaine, qui a été embauché comme conseiller spécial en attaque, en plus d'être responsable des receveurs. Les deux hommes ont indiqué, hier, que leurs opinions sur certains aspects du jeu divergeaient parfois, mais que dans l'ensemble, leur association s'annonçait prometteuse.

«Je savais dès mes premières conversations téléphoniques avec Anthony que ça se passerait bien, et ça s'est confirmé depuis ce temps. Il est une personne exceptionnelle avec des qualités humaines extraordinaires. C'est facile de travailler avec lui», a indiqué Chapdelaine, qui estime que Calvillo et lui se complètent bien.

«On n'a pas le même âge, et je crois que c'est un avantage pour nous. Il apporte beaucoup d'énergie et de passion, tandis que j'apporte beaucoup d'expérience.»

Un groupe plus solide

Pour plusieurs raisons, le groupe d'entraîneurs actuel des Alouettes semble nettement supérieur à celui qu'ils ont eu depuis le départ de Marc Trestman, il y a un peu plus de trois ans. André Bolduc est du même avis.

«Absolument. Turk Schonert est arrivé avec un bagage de la NFL qui ne cadrait pas bien avec la Ligue canadienne. Avec Anthony et l'arrivée de Jacques, je crois que l'attaque est entre très bonnes mains. Anwar méritait une promotion, et le retour avec l'équipe de Greg Quick est une excellente chose pour notre défense. Je sens qu'on possède un groupe beaucoup plus solide», a analysé Bolduc, qui est l'adjoint du coordonnateur des unités spéciales, Kavis Reed.

Quick, lui, est l'entraîneur des secondeurs, le même poste qu'il occupait avant de se joindre aux Roughriders de la Saskatchewan à titre de coordonnateur défensif, la saison dernière.

Tebow: la porte reste ouverte

Popp a confirmé que le nom de Tim Tebow apparaissait toujours sur la liste de négociation de l'équipe, ce qui est le cas depuis plusieurs années. «Je n'ai toutefois pas eu de discussion avec lui ou son agent depuis un an et demi», a précisé Popp, qui a raconté avoir eu des négociations sérieuses avec Tebow lorsque l'équipe avait une fiche de 1-6 en 2014.

«Tom Higgins, Ryan Dinwiddie et moi-même avons rencontré Tebow et son agent en Caroline-du-Nord. Mais il faut comprendre qu'il touchait un salaire de plusieurs millions comme analyste [pour des matchs de la NCAA].»

On peut ne pas aimer Tebow et son style de jeu, mais il fait peu de doute qu'il connaîtrait du succès dans la LCF. À tout le moins, sa venue à Montréal créerait beaucoup d'engouement.

«Il est un excellent leader. Il a gagné un match éliminatoire avec les Broncos et un championnat national avec les Gators. S'il veut jouer au football, il n'a qu'à nous téléphoner. Mais de notre côté, on ne le courtisera plus», a dit Popp.