La saison 2015 des Alouettes de Montréal a été mauvaise sous tant d'aspects qu'il est difficile de savoir par où commencer: Michael Sam, Tom Higgins, les quarts-arrière, l'exclusion des matchs éliminatoires, le vaudeville créé par la situation de Noel Thorpe?

C'est sans compter les difficultés de l'organisation à attirer ses partisans au stade Percival-Molson et de nouveaux commanditaires. Bref: l'organisation en a plein les bras, que ce soit pour régler la situation sur le terrain ou dans les bureaux du boulevard Robert-Bourassa.

Michael Sam

Quelques semaines avant leur camp d'entraînement, les Alouettes ont porté ce qu'ils croyaient alors être un grand coup: ils ont embauché Sam, premier footballeur professionnel ouvertement gai.

On le découvrira rapidement: il y aura beaucoup de sable dans l'engrenage.

Dès le camp d'entraînement, on s'est aperçu que le jeu de Sam n'était pas au niveau souhaité, tandis qu'à l'extérieur du terrain, ça n'allait pas mieux. Sam a d'ailleurs dû nébuleusement quitter le camp de l'équipe pour regagner son domicile «pour des raisons personnelles».

De retour quelques jours plus tard, Sam ne disputera son premier - et unique - match dans la Ligue canadienne qu'en août, à Ottawa, où il n'a été utilisé que sporadiquement face au Rouge et Noir. La semaine suivante, il a définitivement quitté les Alouettes pour faire le point sur sa carrière et sa vie. «Les 12 derniers mois ont été très difficiles pour moi, au point où j'étais inquiet pour ma santé mentale», a-t-il écrit sur Twitter.

Combien de quarts pour diriger l'attaque?

Les Alouettes ont commencé la saison avec Jonathan Crompton comme quart numéro un, assisté du vétéran Dan LeFeVour. Cette combinaison n'a pas duré un match: Crompton a subi une luxation de l'épaule et a raté les neuf matchs suivants, tandis que LeFevour a subi la même blessure à son deuxième jeu seulement. Ce sont les deux seules répétitions qu'il a prises cette saison.

La valse des quarts - bien amorcée en 2014 - s'est alors poursuivie: Brandon Bridge, Rakeem Cato, Tanner Marsh ont tour à tour été mis à contribution. En fin de saison, Jim Popp a même fait appel au vétéran Kevin Glenn - sous contrat pour 2016 - en plus de faire l'acquisition de Tajh Boyd.

Si plusieurs observateurs croient que Tanner Marsh sera libéré par le club - le vétéran a offert de très mauvaises performances quand il a été lancé dans la mêlée -, la course pour le poste de quart partant est grande ouverte pour la saison prochaine. Encore.

Un autre entraîneur-chef

Depuis le départ de Marc Trestman, autant la situation des quarts que celle des entraîneurs-chefs sont problématiques. Tom Higgins n'a pas survécu plus de 26 matchs à Montréal. En août dernier, il a été congédié par le propriétaire Robert Wetenhall après avoir mené l'équipe à une fiche de 12-14 en saison régulière, 3-5 en 2015.

Comme il l'avait fait à la suite du congédiement de Dan Hawkins en 2013, le directeur général Jim Popp a pris la relève, mais n'a pu faire mieux que son prédécesseur, l'équipe terminant au dernier rang dans l'Est avec une fiche de 6-12.

Quelques semaines plus tard, c'était au tour du coordonnateur à l'attaque Turk Schonert d'écoper, remplacé par le tandem Anthony Calvillo-Ryan Dinwiddie. Le contrat de Dinwiddie ne sera pas reconduit à la fin de la saison, si bien que Calvillo sera seul maître de l'attaque en 2016.

Exclus des séries

Les Alouettes ont réussi une première depuis leur retour à Montréal en 1996: l'équipe a réussi à être exclue des matchs éliminatoires.

Au lieu de provoquer de profonds changements au sein de l'organigramme du club, cette exclusion n'a nullement affecté la haute direction. Dès le lendemain, l'équipe a annoncé que Popp était confirmé dans son rôle d'entraîneur-chef en vue de la prochaine campagne, par «souci de stabilité». Kavis Reed et Noel Thorpe seront aussi de retour à la coordination des unités spéciales et de l'unité défensive, respectivement.

Mais Popp a commis une énorme bourde à l'endroit de Thorpe, qui a appris par les médias que Reed était promu au rôle d'entraîneur-chef adjoint après la dernière campagne. S'en est suivi une triste comédie en décembre, alors qu'en 36 heures, les Alouettes ont annoncé que Thorpe avait démissionné pour se joindre aux Eskimos d'Edmonton dans les mêmes fonctions; que la LCF a annulé ce transfert et forcé Thorpe à honorer son contrat avec les Alouettes, qui ont finalement indiqué que Thorpe sera de retour en 2016 et 2017.

L'année de Logan, Sutton et Bowman

Malgré tout, trois joueurs des Alouettes ont dominé le circuit sur le plan individuel.

Stefan Logan a terminé au premier rang pour les retours de botté, amassant 1168 verges en 51 retours, tandis que son coéquipier dans le champ arrière Tyrell Sutton a dominé la LCF pour les gains au sol, avec 1059 verges en 180 courses.

En défense, John Bowman a confirmé son statut parmi l'élite du circuit en récoltant 19 sacs qui lui ont permis de porter son total en carrière à 102. Bowman pourrait devenir joueur autonome en février.

Les Carabins au sommet du football québécois

De leur côté, les Carabins de l'Université de Montréal ont confirmé leurs succès de 2014, en retournant à la finale du football universitaire canadien.

Les protégés de Danny Maciocia n'ont toutefois pas été capables de rafler une deuxième coupe Vanier d'affilée, s'inclinant 26-23 devant les Thunderbirds de l'Université de la Colombie-Britannique.

En matches éliminatoires, les Carabins ont éliminé le Vert et Or de l'Université de Sherbrooke puis le Rouge et Or de l'Université Laval, premier du RSEQ en vertu de sa fiche de 7-1 à la fin du calendrier régulier. Les Carabins ont ensuite mis la main sur la coupe Mitchell et obtenu leur laissez-passer pour la grande finale en défaisant les Gryphons de l'Université Guelph 25-10.