Pour la première fois en 12 ans de carrière dans la LCF, Nik Lewis foulera le terrain du stade McMahon de Calgary dans un autre uniforme que celui des Stampeders. S'il ne sait pas trop à quel point l'émotion sera forte chez lui pour l'occasion, le receveur reconnaît que la rencontre de samedi soir entre les Stamps et les Alouettes (19 h) revêt un cachet spécial.

« Ce sera une journée amusante. Je les ai déjà affrontés une fois [NDLR le 3 juillet, à Montréal]. C'était très amusant pour moi de les narguer un peu. C'est comme jouer dans votre cour arrière avec vos meilleurs amis », décrit-il.

Avant de s'amener avec les Moineaux en 2015, Lewis avait passé ses 11 premières saisons dans le circuit Orridge du côté des Stamps, où il a connu plusieurs années glorieuses, tout en devenant l'un des favoris de la foule.

Le vétéran de 33 ans n'en sera toutefois pas à une première visite au stade McMahon en 2015. Profitant du fait que son équipe était en congé, il s'est rendu à Calgary la semaine dernière pour voir son ancien club affronter les Blue Bombers de Winnipeg. « Je les narguais à profusion depuis la troisième rangée, derrière leur banc », lance-t-il en boutade au sujet de ses ex-coéquipiers.

UN COLLÈGUE APPRÉCIÉ

En quatre matchs avec les Als cette saison, Lewis a cumulé des gains de 191 verges en 15 réceptions, ce qui le place au deuxième rang de l'équipe sur ce plan, derrière S.J. Green. Sa contribution dépasse toutefois largement les frontières du terrain. Son attitude positive et parfois bon enfant en a fait un élément fort apprécié dans le vestiaire.

« Il amène un autre genre de dynamique. Il travaille très dur, mais il est aussi l'un des plus rigolos dans l'équipe. Plusieurs personnes pensent qu'en ayant réussi tout ce qu'il a accompli en [12] ans, vous devez être le plus sérieux possible. Mais il prouve que tant que vous avez du plaisir, vous pouvez jouer aussi longtemps que vous le voulez », fait valoir le demi offensif Tyrell Sutton.

« Si vous vous fiez sur la manière dont je me comporte pendant un match et à la télévision, vous croiriez probablement que je crie beaucoup et que je suis une personne très intense. Mais c'est agréable d'être simplement autour de bonnes personnes. Et nous avons plusieurs bonnes personnes dans le vestiaire.

« J'aime blaguer avec tout le monde, poursuit-il. Je ne crois pas qu'il y ait quelqu'un dans le vestiaire à qui je n'aie pas parlé. C'est ainsi que nous avons toujours agi à Calgary. Il n'y a jamais eu de cliques. Tout le monde entrait dans le vestiaire et commençait à se parler. J'essaie d'amener ça ici et d'avoir du plaisir. »

PAS DE PLEURS, MAIS...

Lorsqu'on lui demande à quel genre d'accueil il s'attend de la part de ses anciens partisans, Lewis pense que ceux-ci réagiront de façon somme toute positive à son endroit. Et si certains devaient le huer, il assure qu'il ne leur en tiendra pas rigueur.

« Tout le monde me connaît. Je suis très près des partisans et des gens là-bas. En 11 ans, vous bâtissez plusieurs amitiés. J'espère voir plusieurs amis dans les gradins, avant et après le match, et avoir la possibilité d'apprécier le fait d'être de retour dans ce stade. J'ai l'occasion de leur offrir un spectacle à nouveau, et je veux seulement en profiter », indique-t-il.

Lewis aura-t-il la gorge nouée en leur offrant ce spectacle ?

« Je ne sais pas, ça pourrait devenir un peu émouvant. Mais mon travail est de jouer au football. Une fois que le match commencera, ce sera la même chose que d'habitude. Je vais tâcher de l'apprécier. [...] J'espère voir plusieurs chandails numéro 82 dans les gradins », dit-il en référence au numéro qu'il portait avec les Stampeders.

« Je ne pleurerai pas. Mais je pourrais avoir la larme à l'oeil », conclut Lewis.

EN BREF

LES STAMPS DÉCODERONT-ILS CATO ?

C'est lors de la confrontation précédente entre les Alouettes et les Stampeders que le quart Rakeem Cato avait fait ses débuts dans la LCF. En plus de conduire les Als à la victoire, la recrue avait impressionné tout le monde et sa performance lui a permis de se faire un nom dans la Ligue. Interrogé à savoir s'il croit que les Stamps seront cette fois mieux outillés pour stopper Cato après l'avoir vu jouer, l'entraîneur-chef des Als, Tom Higgins, n'a pas paru s'inquiéter.

« Ils ont maintenant des vidéos sur Cato, mais ils ne réalisent pas qu'il n'a toujours pas atteint son plateau, a-t-il fait valoir. Ce que vous voyez lors [de ses] trois premiers matchs n'est pas ce que vous allez voir par la suite. Il continue d'impressionner lors des entraînements. Il fait certaines choses qui me font sourire, sachant qu'elles vont poser quelques défis aux défenses adverses. »

UN MOIS ÉREINTANT

Le mois d'août ne sera pas de tout repos pour les Alouettes. Au cours de cette période, l'équipe disputera quatre de ses cinq matchs sur des terrains étrangers, à commencer par celui des Stampeders, samedi soir.

« Le mois d'août peut nous aider à nous établir, a souligné Tom Higgins. Ce n'est facile de l'emporter sur la route. Vous devez jouer du bon football constant. Vous ne pouvez pas causer des revirements, vous ne pouvez pas écoper de beaucoup de punitions, vous devez avoir une bonne position sur le terrain et bien jouer sur les trois phases du jeu.

« Tout le monde a des défis dans son calendrier, a ajouté le pilote. Nous aurons une courte semaine avant le match à Ottawa, puis une autre avant Edmonton. En disputant cinq matchs, dont quatre à l'étranger, on se dit : wow ! Et c'est compréhensible [...], mais c'est la réalité, et on doit composer avec elle. »