Tous les matchs dans la Ligue canadienne de football valent deux points au classement. Certains sont toutefois plus importants que d'autres, et c'est le cas de celui de ce soir entre les Tiger-Cats de Hamilton et les Alouettes, au stade Percival-Molson.

« On veut avoir une fiche de 2-2 avant d'entreprendre notre semaine de congé », a résumé Tom Higgins, hier. Les Alouettes ne disputeront leur match suivant que le 1er août, à Calgary, et une défaite contre Hamilton ferait mal pour plusieurs raisons.

Premièrement, les Als auront disputé trois de leurs quatre premiers matchs à domicile, et une fiche de 1-3 serait inacceptable. Deuxièmement, deux de ces quatre matchs auront été disputés contre des équipes qui n'ont même pas participé aux séries la saison dernière. Et troisièmement, non seulement les Tiger-Cats sont-ils les grands favoris de la division Est cette saison, mais ils ont éliminé les Moineaux à trois reprises depuis 2011.

« C'est sûr qu'il y a du sentiment résiduel parce qu'ils nous ont souvent éliminés. En fait, ce n'est pas une équipe que j'apprécie beaucoup depuis que je suis arrivé dans la ligue. Ce sont toujours des matchs intenses lorsqu'on les affronte », a dit Luc Brodeur-Jourdain, qui a avoué qu'il n'était pas toujours facile de conserver son sang-froid contre les Tiger-Cats.

« Disons que leur défense n'a pas besoin de se faire prier pour parler sur le terrain. Ça jappe constamment. C'est un club qui est comme ça. Je ne sais pas si c'est une psychologie qui leur est enseignée. »

« Ils ne sont pas nécessairement mesquins ou salauds, mais ils sont tannants », a lancé Brodeur-Jourdain.

Le centre est loin d'être le seul joueur qui ne porte pas l'équipe du sud de l'Ontario dans son coeur. Après avoir parlé à certains vétérans de l'équipe, il fait peu de doute que les Tiger-Cats représentent l'ennemi numéro un du club montréalais.

« Il y a une rivalité qui s'est formée au cours des dernières années. Quand je suis arrivé avec l'équipe, nos plus grands rivaux étaient les Argonauts. Ce sont maintenant les Tiger-Cats », a convenu Marc-Olivier Brouillette.

« On a une dent contre eux. Ils ont une bonne équipe et on comprend que c'est un match extrêmement important pour notre équipe. On a apporté les ajustements nécessaires afin de le gagner », a commenté Nicolas Boulay.

Créer de la confusion

Le troisième départ en carrière de Rakeem Cato ne sera pas de la tarte, d'autant que les Ti-Cats auront pu bénéficier de deux semaines complètes afin de se préparer pour le match, comparativement à six jours pour les Alouettes.

« On a eu une semaine courte, alors il était très important de s'assurer qu'on était tous sur la même longueur d'onde au niveau de la protection de passe. », explique Luc Brodeur-Jourdain.

« On dirait que tous leurs joueurs ont réussi un sac ! C'est très bien réparti, et ce que ça démontre, c'est que c'est une défense qui carbure à la confusion. Son objectif est de créer de la confusion chez les joueurs de ligne et le porteur de ballon afin d'ensuite pouvoir exercer de la pression sur le quart-arrière », a ajouté Brodeur-Jourdain.

L'entraîneur-chef des Alouettes partage l'opinion du meneur de sa ligne offensive, mais il croit avoir trouvé des façons efficaces pour protéger Cato. « Ils vont exercer de la pression sur lui et de tous les angles. On croit toutefois qu'on a un bon plan de match en place », a-t-il noté.

La meilleure façon de faciliter le travail d'un quart-arrière est un jeu au sol efficace. Higgins a cependant tenu à préciser un certain point, hier.

« Certaines personnes disent qu'on devrait utiliser notre jeu au sol davantage. Or, notre jeu de courtes passes sert exactement à la même chose ! Ces passes donnent le même résultat que des courses », a-t-il souligné.

Le facteur Banks

Après avoir essentiellement coûté la victoire à leur équipe la semaine dernière à Winnipeg lorsque Boris Bede a vu l'un de ses bottés de dégagement être bloqué profondément dans son territoire, les unités spéciales des Alouettes ont des choses à se faire pardonner. Ça tombe bien, car elles devront être à leur mieux ce soir.

Brandon Banks est en ville. Pour ceux qui ne s'en souviendraient pas, Banks est celui qui a marqué deux touchés et accumulé 226 verges de gains sur des retours de bottés de dégagement lors de l'élimination des Alouettes en finale de l'Est, l'automne dernier.

« On veut lui donner l'impression qu'il est dans une cabine téléphonique. Banks aime courir le long des lignes de côté ou encore du côté large. Il n'aime pas être obligé de courir dans le milieu du terrain, alors c'est ce qu'on veut le forcer à faire », a expliqué Boulay.