Ceux qui se réjouissent de l'arrivée de Khalif Mitchell chez les Alouettes devraient commencer par dire merci à Brandon London.

Le plaqueur, devenu joueur autonome après que les Lions de la Colombie-Britannique eurent choisi de ne pas exercer leur option sur son contrat, discutait de destinations potentielles avec son agent lorsqu'il a reçu un appel du receveur des Moineaux.

Celui-ci participait à un camp d'entraînement pour receveurs que tenait nul autre que l'oncle de Mitchell. London portait alors un t-shirt aux couleurs des Als. L'oncle en question l'a remarqué et lui a confié que son neveu jouait aussi dans la LCF et qu'il était joueur autonome. London a donc accepté de lui passer un coup de fil.

«On a sans doute discuté de la vie en général pendant 25 ou 30 minutes avant de parler de Montréal, a relaté London en entrevue avec La Presse. Il posait des questions sur l'équipe, sur [le directeur général] Jim Popp et sur la ville.»

«J'ai dit [à mon agent] que ça venait de Montréal et qu'il s'agissait d'une belle et grande organisation où aller», a pour sa part raconté Mitchell lors d'un point de presse, hier.

Mitchell, un vétéran de cinq saisons dans la LCF, a suivi les recommandations de son pote et a signé une entente de trois ans avec les Alouettes.

Il viendra se greffer à une ligne défensive déjà bien garnie, mais surtout, il tentera de faire oublier sa décevante saison 2014. Limité à sept matchs en raison de blessures, il a aussi vu son équipe être lessivée par les Als en demi-finale de la division Est.

«Les vestiges de l'an dernier sont encore présents, a-t-il admis. Toutefois, avec le temps, ils finiront par s'en aller. Lentement, mais sûrement. En rencontrant mes nouveaux coéquipiers, en visionnant d'autres vidéos avec mon entraîneur et en apprenant à connaître la ville, ça aidera à régler tout ça.»

Pour en finir avec les controverses

Avec ses 6'6 et ses 316 lb, Mitchell arbore une silhouette pouvant faire frémir les plus braves. Mais derrière ce gabarit menaçant, le nouveau venu chez les Als cache plutôt un caractère de gentil géant.

Fervent croyant - il a qualifié son arrivée à Montréal de «bénédiction de Dieu» -, le numéro 96 s'implique aussi dans une entreprise de boissons à base d'herbes établie en Oregon. Il a d'ailleurs l'intention d'en distribuer dans les cases de ses nouveaux coéquipiers.

Bref, rien ne pourrait laisser croire qu'il s'agit d'un homme qui a été mis à l'amende en 2012 pour avoir fait un geste de coupe-gorge lors d'un match. Ou d'un homme qui, la même année, a été suspendu après avoir publié un commentaire à caractère raciste sur Twitter.

Le sympathique Mitchell jure qu'il a appris de ses erreurs passées.

«J'ai 29 ans et j'en aurai bientôt 30. Je ne crois pas qu'on doive avoir une conversation que j'avais à 23 ou 24 ans. Quand j'étais en apprentissage, ces moments m'ont parfois été utiles, et d'autres fois, moins. Mais tout a fini par aller pour le mieux et c'est ce qui m'amène ici aujourd'hui», a-t-il résumé.

«Certains diront qu'il joue salaud, mais tous ceux à qui j'ai parlé me disent à quel point c'est un bon gars», a renchéri Brandon London.