Loin de s'essouffler, comme le prévoyaient certains observateurs, la nouvelle controverse impliquant les Patriots de la Nouvelle-Angleterre a pris de l'ampleur, au cours des derniers jours.

Chris Mortensen, du réseau ESPN, a d'abord rapporté tard mardi soir que 11 des 12 ballons fournis par les Patriots lors de leur match de dimanche dernier contre les Colts d'Indianapolis étaient dégonflés et ne respectaient pas le poids minimal imposé par la ligue.

Le règlement précise que la pression d'un ballon doit être de 12,5 et 13,5 livres par pouce carré. Selon Mortensen, l'enquête de la NFL aurait démontré que les 11 ballons en question étaient tous gonflés à 10,5 livres par pouce carré ou moins. L'autre ballon aurait également été dégonflé, mais pas autant que les 11 autres.

Rappelons que chacune des deux équipes utilise ses propres ballons lorsqu'elle est en attaque. Les deux clubs doivent remettre une douzaine de ballons aux arbitres 2 heures 15 minutes avant le début du match. Lorsque les arbitres jugent qu'un ballon est conforme, il est identifié à l'aide d'une marque et ne peut être altéré par qui que ce soit à partir de ce moment.

Selon Mike Florio, du site profootballtalk.com, la ligue aurait conclu que les arbitres avaient bien suivi la procédure en évaluant les ballons avant le match opposant les Colts aux Patriots. Et d'après l'ancien arbitre Gerry Austin, les 12 ballons des Colts étaient conformes au règlement lorsqu'ils ont été pesés à la mi-temps du match au Gillette Stadium, dimanche. Voilà ce qu'aurait déclaré Austin au New York Post.

Un ballon moins gonflé et plus léger (de quelque 16%, en l'occurrence) est plus facile à agripper, à lancer et à attraper. Brady a déjà dit par le passé qu'il préférait lancer des ballons moins gonflés, mais a qualifié les soupçons qui pèsent sur son équipe de «ridicules», lors d'une entrevue avec la station de radio WEEI, lundi.

L'enquête était prévue

On a d'abord cru que c'était l'interception de D'Qwell Jackson au deuxième quart du match de dimanche qui avait mené à l'enquête de la NFL. Mais selon Jay Glazer, de FOX Sports, la NFL comptait déjà enquêter à la mi-temps du match.

Les Colts auraient informé la NFL qu'ils avaient des doutes sur la conformité des ballons utilisés par les Patriots lors de leur affrontement du 16 novembre dernier. C'est ce qu'a rapporté Adam Shefter, d'ESPN, mercredu. Les Ravens de Baltimore auraient également exprimé des doutes au sujet des ballons utilisés par les Patriots lors de leur affrontement en deuxième ronde des séries, le 10 janvier dernier. Les Ravens en auraient ensuite informé les Colts, selon Glazer.

Toujours d'après Glazer, plusieurs propriétaires d'équipe, de directeurs généraux et d'entraîneurs en auraient assez des façons de faire des Patriots et se demandent si la ligue optera enfin pour la ligne dure à leur endroit.

En attente d'une réaction officielle

Même si elle a confirmé que son enquête se poursuivait en Nouvelle-Angleterre, la NFL ne s'est toujours pas prononcée officiellement. Le porte-parole du circuit, Greg Aiello, a cependant dit au Newsday que la ligue «continuait ses recherches et qu'elle fournirait de l'information le plus tôt possible».

Selon Mortensen, les dirigeants de la ligue seraient «déçus, furieux et désemparés» de la situation, ce qui est compréhensible, étant donné les antécédents des Patriots. Sept ans après avoir été punis pour avoir filmé des entraîneurs adverses afin de capter leurs signaux défensifs, Bill Belichick et son équipe sont de nouveau sur la sellette... à 10 jours du Super Bowl. Pas tout à fait le scénario qu'espérait la NFL.

Si l'enquête de la NFL démontre que les Patriots ont encore triché, il est probable que le commissaire Roger Goodell leur imposera de lourdes sanctions. La ligue voudra prouver que l'intégrité de son sport est primordiale. L'épisode du Spygate a fait perdre le bénéfice du doute à Belichick et aux Patriots, mais cette nouvelle controverse risque de ternir à jamais leurs succès des 14 dernières années.